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HEAVY POP  |  STUDIO

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2022 Impera
2023 Phantomime
 

- Style : Blue Öyster Cult, Uriah Heep, Black Sabbath

GHOST - Opus Eponymous (2010)
Par LONG JOHN SILVER le 11 Septembre 2016          Consultée 2795 fois

Vous connaissez les médias? Toujours prompts à s’enflammer au moindre feu de paille, du moment que la soupe est bonne. La sensation des années 2010, se nomme GHOST. Son avènement a été foudroyant. Elle provient de Linköping, loin de Miami, Londres ou Sidney. De la Suède, vous connaissiez peut être les fjords glacés, les bagnoles chères et solides, les avions, les meubles cheap en carton pâte, les tennismen, la série Millenium. Éventuellement un joueur de foot aussi. ABBA évidemment dont on visite le musée à Stockholm. Mais on oublie parfois que les pays nordiques sont aussi très portés sur le Metal. Notamment ses formes les plus extrêmes. En plein hiver, les flammes de l'enfer deviennent tout de suite sympathiques.

Mais de là à nous bassiner avec un groupe au look black metal qui utilise le latin, il y a un gouffre tout de même ! Que dis-je, un abysse. Six gugusses masqués dont cinq encagoulés seraient en passe de devenir la nouvelle promesse? Avec un (sous) pape à tête de mort qui fait la messe? Appelez-moi la sécurité, qu’elle nous débarrasse de ces clowns! Un instant, cependant. Écoutons ces marauds pour rire un peu avant de les faire molester par nos sbires. Tiens? De l’orgue d’église. La ruse est grossière, bien connue des Trves du Black Metal : on imagine que juste après, et de façon pour le moins abrupte - mais prévisible -, les guitares vont dégueuler, une batterie inintelligible va appuyer tout ce vacarme pendant qu’un pithécanthrope beugle des insanités incompréhensibles. Même qu'ils vont probablement brûler l’église où ils ont chouré l’orgue du début. Et en fait, non. Pas vraiment, pas complètement.

Comme quoi, les a priori. Les membres de GHOST - le pape et ses goules - sont tous issus de différents groupes metal suédois aux noms charmants (on cite REPUGNANT notamment) or l’habit ne fait pas le moine. Une indiscrétion livrée par une des goules donnerait un écart de trente ans d’âge entre la plus jeune et la plus âgée d’entre elles, ce qui ne nous regarde pas. De toute façon ces messieurs sont masqués, donc interchangeables dans l’absolu. Cela signifie avant tout que ces zigues ne sont pas des péronnelles découvrant le satanisme en égorgeant des blancs de poulet dans leur assiette, les soirs de pleine lune. Que leur coup est parti de loin et qu’il a été magistralement orchestré. « Deus Culpa » (la faute à Dieu, what else ?), courte pièce introductive jouée au clavier, nous installe dans une ambiance torve mais allez savoir pourquoi, assez rapidement on oublie cette histoire de grosse gerboulade annoncée. Le son est bien trop poli. Effectivement, « Con Clavi Con Dio » s’avère être un titre Metal old school. Première surprise, la sensation en question s’avère être un groupe porté sur le son Metal 70’s. Et puis le chant n’a rien de guttural, il y a des mélodies, des chœurs par couches!

Alors que nos gens de la sécurité s’impatientent, il nous faut les retenir. Les braves attendent toujours l’ordre d’exfiltrer ces soi-disant pèlerins du lecteur. En toute déraison, on octroie un sursis. Parce qu’après c’est la claque « Ritual ». On n’en est plus à se demander mécékicénazes? Limite on prend peur. « Ritual » réalise l’osmose entre pop et metal, un truc hybride assez improbable en capacité de mettre d’accord amateurs de mainstream ou de musiques extrêmes. L’idée de GHOST est apparue en 2006 comme dans un songe. Extraite de la guitare d’une goule, avec le riff metal de « Stand By Him ». Puis le refrain aérien est venu, les paroles en seraient forcément satanistes. C’était dicté quelque part. GHOST est une religion annoncée par un archange qui proclame son avenue*. Ce titre - désormais historique – est l’autre instant phare de l'album, à nouveau on succombe. Entre deux, « Elizabeth » trouve naturellement sa crypte. On est partagé entre JUDAS PRIEST, BLUE ÖYSTER CULT et BLACK SABBATH quand ça se met à bouillir. Discrètement, on fait un signe à ses ouailles : fausse alerte les gars, vous pouvez y aller. Puis on se reprend : quoique, restez tout de même derrière le portail, on ne sait jamais. Car les mecs de GHOST sont roués, ils ont placé leurs plus flamboyantes salves avant et jusqu’au cœur du disque. Ensuite, ils déroulent « Satan Prayer », « Death Knell » et « Prime Mover » à la gloire du barbu rouge cité dans un titre. Un barbu pour un autre, on reste entre barbouzes. Les riffs demeurent heavy, les mélodies mélodieuses et le son clair. Pourtant malgré de jolies fulgurances (le pont de « Death Knell »), on reste dans une forme d’académisme. Quelque part, on se demande si on n’est pas en train de se faire avoir. Vous êtes toujours là les gars? C’est « Genesis » qui referme ce premier encyclique de l’église sataniste fondée (selon une goule anonyme) dans une des plus profondes cryptes de la ville de Linköping. Un instrumental pour ouvrir, un pour conclure, plus long, plus développé et plus intéressant aussi. Les synthés sonnent comme ceux de Jean-Michel Jarre période Oxygène. Waltersmoke va tomber de sa chaise : JMJ joue dans GHOST, il porte un masque et il adore Satan.

En attendant, on s’est fait balader par une bande d'hurluberlus masqués dont on ne sait si on doit leur donner le diable par la queue sans confession. On demande confirmation avant d’alerter les services spéciaux sur la mouvance anarcho-sataniste et son potentiel de nuisance. On en oublie presque que ce disque contient tout de même quelques pistes hautement malignes. Mais tout de même : « faut-il que la réserve de nouveaux talents et la production musicale soient à ce point dans le rouge pour qu’on s’extasie devant des gus qui n’ont rien inventé? » Tout existait avant eux, depuis les textes sataniques jusqu’à l’alliance pop/metal, en passant par l’imagerie horrifique. Des hordes disparates d’olibrius métallos jouent grimés depuis Alice COOPER et KISS. Peu en parlent. Alors pourquoi eux? Parce que c’est ainsi, l’Ange déchu l’a voulu. Phil Anselmo** accueille trois goules sur un de ses concerts, ça emmerde les Trves qui n’en peuvent plus de se tarir en circonvolutions sur le thème du : « j’ose pas dire que j’écoute sinon je passe pour un vendu. » Les médias suivent régulièrement le groupe qui se fait (très) rapidement inviter dans de gros festivals, convertissant un tas de gueux. Tout cela semble tout de même too much. Néanmoins, on a bien fait de demander à nos fidèles serviteurs de ne pas s’accrocher avec ces lascars. Ils les auraient envoûtés. Au fait, y’a pas une église qui aurait brûlé à Linköping? Paraîtrait qu’on n’a jamais retrouvé son orgue. Une autre fable, portée par les corbeaux, nous dit qu’un nombre croissant de badauds nocturnes s’enfoncerait dans les entrailles de la ville, vers d’anciennes catacombes, afin de célébrer des messes noires dans une crypte profondément enfouie. Dites ma mie? Vous ne sauriez pas où sont passés nos gens par hasard? Il n’y a pas cinq minutes, ils étaient là, je leur avais demandé de surveiller des types bizarres.

*Qui verra le jour en 2013, réalisant la prophétie
** Ex chanteur de Pantera

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Les Goules Anonymes ( clergé )


1. Deus Culpa
2. Con Clavi Con Dio
3. Ritual
4. Elizabeth
5. Stand By Him
6. Satan Prayer
7. Death Knell
8. Prime Mover
9. Genesis



             



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