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HARD ROCK  |  LIVE

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 The Deep Purple Appreciation Society (897)

RAINBOW - On Stage (1977)
Par LONG JOHN SILVER le 16 Août 2017          Consultée 3069 fois

Allons vite, chers camarades et néanmoins compagnons, flâner, fouler la prairie de cette contrée enchantée, inondée de soleil, où l’herbe est grasse, où bourgeonnent les fleurs sauvages alors qu’on perçoit non loin couler le ruisseau sous les chants des oiseaux. « We must be over the rainbow ! » C’est la musique du Magicien d’Oz qui retentit dans les enceintes. Le piège se referme vite sur les imprudents qui ont choisi de se laisser (connement) tenter. Parce qu’ensuite c’est une charge impitoyable qui règle l’affaire, au son de « Kill The King », un titre alors inédit, annonciateur du speed metal bien longtemps avant ladite trouvaille. L’album On Stage est une tuerie implacable, absolument indispensable aux fans de hard rock, car il va au-delà du seul témoignage en public. Aussi parce qu’il parvient – à l’époque - à faire chauffer les riffs Blackmoriens de plusieurs crans supplémentaires en direction du metal. C’est à nouveau Martin Birch qui réalise ce disque, or celui-ci n’y va pas avec modération sur les coups de ciseaux, On stage est fort court pour un double album, il dure à peine plus d’une heure. Deux titres joués chaque soir en tournée n’ont pas été retenus, il s’agit de « Stargazer » ainsi que du rappel « Do You Close Your Eyes », tout deux issus de Rising, tous les morceaux ayant été enregistrés sur des dates enquillées peu après sa sortie, en Allemagne et au Japon. Choix de track-list a priori surprenant, signalons que « A Light In The Black » qui n’a pas été conservée très longtemps sur les set-lists ne figure pas plus au programme. Pour trouver trace de Rising, il faut se rabattre sur « Starstruck » tronqué dans un medley inclus au cœur de « Man On The Silver Mountain ». On Stage est en revanche truffé de titres issus de Ritchie Blackmore’s Rainbow, l’opus enregistré avec le concours du groupe ELF. On sait que les malheureux n’ont pas fait long feu, Blackmore les ayant apparemment embauchés dans l’optique de leur souffler leur chanteur.

C’est ainsi que RAINBOW revisite quatre chansons du premier album, lesquelles occupent plus des deux-tiers du temps que dure le disque. Ce n’est pas faire injure aux ex-ELF de signaler que ces versions « nouvelle formule » rendent celles du premier album obsolètes. Par ailleurs, ils n’en sont pas les uniques responsables, car combien de fois n’a-t-on pas entendu des ingés son s’arrachant les cheveux pour tenter de rendre sur album l’énergie, la puissance, l’intensité du Live. Déjà en 1974, QUEEN – exemple parmi d’autres s’agissant de groupes se situant aux racines du metal - sonnait monstrueusement sur scène, mais les mêmes titres s’édulcoraient en studio, pas seulement pour de basses raisons, surtout faute de pouvoir techniquement emmagasiner pareilles déflagrations depuis un studio. En 1976, c’est toujours sur scène qu’on peut repousser les limites, c’est ainsi que Blackmore assisté par l’expertise de Birch en est quasiment venu à nous faire le coup du « Ritchie Blackmore’s Rainbow revisited live », extrayant ses meilleures chansons, finissant presque par reléguer son premier album au rayon des curiosités. Car l’ami Birch a fait en sorte qu’On Stage soit agencé comme un album studio, laissant des blancs entre deux titres, coupant tout ce qui dépasse et même parfois davantage, « Still I’m Sad » durant live bien plus que les 11 minutes restantes au creux des sillons. De plus, il ne respecte pas - hormis l’introductif « Over The Rainbow »/« Kill The King » et le final (avant rappel) « Still I’m Sad » - l’ordre établi sur les set-lists.

L’album est une claque monumentale, Blackmore sait que DEEP PURPLE est (momentanément mais cela tout le monde l’ignore) fini, tout comme Birch, il a Made In Japan en référence et il souhaite frapper aussi fort. Les temps ont changé, les keupons vont débarquer, alors que le rock menace de ronronner dans l’opulence. Les tendances US vont du big rock au soft rock, le tout lorgnant avec avidité sur le mainstream. En Europe, le prog rock, le glam rock commencent à piquer du nez alors que le hard rock est souvent vu de travers. RAINBOW assume son statut de groupe mastodonte en envoyant le son à très haut volume tout en alignant des instants virtuoses (plus ou moins) étendus. Birch parvient à tirer de tout cela un juste équilibre entre longs passages instrumentaux et efficacité mélodique.

Répartis sur quatre faces, les titres phares placés au milieu, l’ensemble se tient remarquablement. « Catch The Rainbow » résonne comme une cathédrale, la voix de Dio n’a peut-être jamais aussi bien sonné que sur cette chanson et pourtant on ne compte plus les prestations remarquables du lutin. Ici ce sont les claviers qui enveloppent les moments appuyés, soulignant les attraits les plus romanesques de la musique. « Mistreated » est également époustouflante, (bien) moins bluesy que dans sa version originale, l’interprétation prodigieuse du chanteur la transportant sur les cîmes de la fantasy comme tout ce qui touche à son propre répertoire. On retrouve les marottes « purpleiennes » de Blackmore pendant les impros du medley « Man On The Silver Mountain/Blues/Starstruck », sur le passage « blues » voilà que l’homme en noir préfigure les futurs Satriani et Vaï, usant de modes assez peu communs, alors que les gammes classiques qu’il dévale pendant ses autres soli sont celles sur lesquelles Malmsteen se sentira malencontreusement obligé d’éviter les arrêts au stand. Tout ceci ne laisse guère poindre de réjouissances, mais passons, car l’homme fascine par son jeu. Les morceaux gravés en face 4 sont 100% issus du premier album, on évitera également de comparer « Sixteenth Century Greensleeves » et « Still I’m Sad » à leurs devancières. En revanche, on pourra écouter sans modération ces versions flamboyantes. On se demande bien pourquoi « Still I’m Sad », reprise aux YARDBIRDS, était restée sans voix sur le premier album. Ce titre qui figurait aussi en fin de disque laissait les ex camarades de Dio, (presque) seuls en évidence, comme pour un adieu. Tout un symbole finalement. Évidemment qu’on n’a pas envie de se dire adieu, il va y’avoir le rappel juste après mais cela c’est uniquement pour ceux qui se sont déplacés en vrai. Comme pour Made In Japan, le rappel a fait les frais du montage.

Blackmore et les siens ne sortent par ailleurs pas de nouvel opus en 1977, promouvant assez rapidement On Stage sur les routes en lieu et place du remarquable Rising. À l’écoute, il en ressort que les claviers de Carey y sont de manière générale bien mis en valeur, pas impossible que cela ait fini par chiffonner l’ombrageux Ritchie qui décide de le virer car estimant qu’il joue des trucs trop improbables pour le public. Puis le rattrape dare-dare, faute de lui trouver un remplaçant en capacité d'assimiler le répertoire. C’est finalement Jimmy Bain qui trouve la porte, un peu trop exubérant ou pas au rang requis, selon qu’on pose la question du pourquoi à l’employé ou au patron. C’est un ex-URIAH HEEP, Mark Clarke, qui lui succède très brièvement. Ritchie rules. Quoi qu’il en soit, le boulot effectué par Birch avec les bandes de la tournée 1976 est exemplaire, on échappe aux (souvent) interminables solos de batterie/claviers/guitare pour mieux se concentrer sur le "Tous Ensemble", et là on obtient un successeur qui tient la dragée haute à Made In Japan tout en correspondant à son époque, ce Live ne sonnant pas davantage comme un disque de DEEP PURPLE.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Ritchie Blackmore (guitare)
- Ronnie James Dio (chant)
- Cozy Powell (batterie)
- Jimmy Bain (basse)
- Tony Carey (claviers)


1. Introduction/kill The King
2. Medley : Man On The Silver Mountain/blues/starstru
3. Catch The Rainbow
4. Mistreated
5. Sixteenth Century Greensleeves
6. Still I'm Sad



             



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