Les BEATLES et moi, vous savez que ça n’avait pas trop bien commencé, c’est un fait. Le consensus mou « tout le monde aime les BEATLES » m’avait toujours laissée de marbre. Et puis il y avait mon petit Paulie, le pauvre, l’amour lui en fait voir de toutes les couleurs. Ses mélodies sucrées ne fonctionnent pas pour moi mais bon, je l’excuse, il a tout de même réussi à nous pondre des trucs simplement insensés de beauté comme "Eleanor Rigby", alors espérons qu’il remette le couvert dans ce Magical Mystery Tour.

Et bien sachez que même s’il semble voué à se perdre dans des amourettes sans plus d’intérêt comme "Penny Lane", "Your Mother Should Know" (on peut faire un titre plus Paulie ? je ne crois pas) ou "Hello Goodbye", simpliste comme pas permis, dont le texte me fait trépigner de désespoir (You say why? and I say I don’t know, oh no/You say goodbye and I say hello). Mais franchement, je suis prête à mettre tout ça de côté parce que je n’ai pas pu résister à l’effervescence du morceau d’ouverture "Magical Mystery Tour", ni à la mélodie vaporeuse et à la flûte enchantée de mon petit Paulie sur le superbe "The Fool On The Hill".

John, de son côté, reste dans son trip psychédélique : l’iconique "Strawberry Fields Forever", "Baby You’re A Rich Man" et bien sûr, "I Am The Walrus" où LENNON est en roue libre et c’est génial ! Bon, mais venons-en au fait, forcément vous vous en doutez, il y a toujours Ringo, un peu absent (non, je plaisante, je vous promets qu’il est là !), mais aussi une chanson de George qui me plaît plus que les autres (je vous jure que je ne fais pas exprès !), et ici il s’agit de "Blue Jay Way", on frise la psychiatrie avec cette instrumentation complètement décalquée, cette fois c’est sûr George est plus perché que John.

La palme de cet album revient à "Flying". Petite curiosité instrumentale beaucoup trop courte, un des rares moments où les BEATLES se la jouent totalement contemplatifs. Paulie a finit de minauder comme une pucelle en chaleur, LENNON n’est plus en train de révolutionner le rock, George est toujours cool as a cucumber et Ringo est aussi là, fidèle au poste. Affalés dans leurs canapés, les quatre boys sont bien silencieux, mais wow, on prend un pied d’enfer !

Allez, je ne suis pas mauvaise alors je l’admets sans orgueil, me voilà, plume à la main, prête à écrire quelque chose que je n’aurais jamais cru possible. Les BEATLES viennent de me faire chavirer. Ne vous emballez pas trop non plus, je ne vais pas tout de suite me mettre à idolâtrer les quatre garçons dans le vent comme les prophètes du rock, mais Magical Mystery Tour en a dans le ventre. Je suis prise à mon propre jeu, moi qui me plaisais à railler les lubies des Fab Four, je suis obligée de leur décerner ici un nouveau 4 amplement mérité.