J'ai toujours boudé Sabbath Bloody Sabbath, et ce avant même d'avoir posé une oreille dessus. Sa réputation progressive et la présence de Rick Wakeman (organiste de YES) m'ayant rebuté au plus haut point.
Reformation oblige, il a fallu que je rentre dans le bain et que j'essaye ce fameux cinquième album de BLACK SABBATH, encensé par toutes les critiques.

Du prog ? Que nenni ! Le groupe de Birningham envoie ici une musique tout simplement plus construite et plus élaborée. Le heavy n'a pas disparu, au contraire. La guitare de Iommi se renforce et se raffine sur chaque nouvel album. Les riffs qu'il décoche un demi ton en dessous de la moyenne prennent aux tripes, transpirant de simplicité, mais d'une inventivité hors-norme. Chaque chanson à droit à une rythmique mémorable orchestré par le génial moustachu, et soutenue par un Geezer Butler et un Bill Ward au sommet de leur maturité. Le son est juste parfait. Distordu, parfois déformé par une pédale wah-wah passagère, éclipsé par une guitare acoustique jamais hors contexte...

Et Ozzy... Il n'a jamais aussi bien chanté, et ne chantera jamais aussi bien !! Le madman maîtrise avec assurance sa voix gorgée de réverbération, et ce malgré la comparaison possible à l'époque (loin d'être aussi transcendantale qu'un Robert Plant ou qu'un Ian Gillan).
Le chanteur habité donne toute sa dimension mystique à l'album, grâce à des paroles évoquant confusion, mal être, et paradoxes énigmatiques.

Les chansons ? Si on omet les claviers un peu lourdingues de "Who Are You", elles sont toutes aussi épiques les unes que les autres, et le meilleur moyen de le vérifier, c'est d'écouter l'album.

Définitivement le meilleur album de l'âge d'or du groupe.