En 1973, l'année culminante du rock progressif, BLACK SABBATH, père fondateur du hard-rock, l'autre courant dominant, décide de suivre le mouvement, à sa manière bien sûr. Ainsi, son nouveau disque est un savant mélange de ce qu'il a toujours su faire et de constructions plus alambiquées, sans pour autant jouer sur la rallonge. En prime, et même si pour le coup Tony et Ozzy ont fait pire que Jagger et Richards en se créditant eux-mêmes à cet instrument qu'ils seraient les seuls à tenir, Rick Wakeman échappé de Yes ponctue bien le tout des claviers pompiers dont il a le secret. Mais ça sonne d'enfer, comme tout ce que nous propose le groupe depuis Paranoid.
Quand on pense qu'il y a sur le même disque "Sabbath Bloody Sabbath" et "Sabbra Caddabra", deux monuments de ce hard-rock évolutif où Ozzy livre le meilleur de lui-même, de plus en plus lourd au fur et à mesure de leur progression... "A National Acrobat", dont les guitares harmonisées rappellent Thin Lizzy en plus maléfique... Et que dire des claviers de Wakeman sur le génial "Killing Yourself to Live", le plus bizarroïde mais très dark "Who Are You" ainsi que la perle acoustique "Fluff"... Ou encore l'excellent travail visant à rendre la fin de l'album épique, "Looking for Today" pour sa caisse claire militaire et sa flûte troublante, ainsi que "Spiral Architect", son intro à la guitare folk bucolique et son arrangement de cordes... Non, je n'oublierai jamais ce disque.