Un des «sell-outs» les plus spectaculaires de l'histoire du rock. Blue öyster cult, après avoir livré au monde les deux albums les plus fantastiques du hard rock – cette opinion n'engage que moi -, s'est mis à faire quelque chose qui ressemble fort à de la pop. Qu'est-ce qui leur a pris, bon sang, c'est quand même dommage... J'imagine que le manque de succès commercial est la raison principale et, vu le résultat obtenu à partir d'Agents of Fortune, on ne peut pas leur donner tort. Peut-être aussi qu'ils avaient simplement envie de s'amuser un peu.

Bon, cela dit, les chansons sur cet album sont imparables, on ne se refait pas... C'est de la pop, mais une superbe pop un peu sulfureuse dans un contexte hard rock. On notera dès la première écoute LE tube du groupe : «(Don't fear) the Reaper», une mélodie accrocheuse chantée par Donald Roeser, contrebalancée par un riff simple et clair, imparable je vous dis. Ma préférée sur l'album est pourtant la suivante, «E.T.I.», avec son assise vaguement zeppelinienne, son refrain lyrique et un de ces solos dont «Buck Dharma» Roeser a le secret. A côté de ça, «This ain't the summer of love», «The Revenge of Vera Gemini», «Tattoo Vampire», «Morning Final», tous des numéros un peu démagogiques mais tellement jouissifs... eh oui, quand j'écoute Agents of Fortune, je me dis que ce revirement est un peu triste et puis j'entends la musique et je ne leur en veux plus, car c'est tellement réussi. Seules «True confessions» et «Debbie Denise» me semblent nettement en-dessous du standing du groupe.

Il serait donc surtout triste de désavouer un si bon album en comparaison de ses illustres prédécesseurs. A moins d'être allergique à tout ce qui a un esprit un tant soit peu commercial, il serait difficile de résister à cette musique, qui a au moins conservé une grande partie du magnétisme et de la sensualité de Secret Treaties.

Note : 4,5/5