Délicat d’être un fan du Culte de l’huitre bleue. Chaque fan a son opinion sur tel ou tel morceau, tel ou tel disque. Bien difficile de faire l'unanimité. Mon exemple, banal mais bancal pour la majorité, est que j’aime Spectres mais que je ne suis pas fana de la trilogie des départs ni de Cultosaurus. Allez comprendre les goûts et les couleurs. Du coup, et pour bien prendre tout le monde à contrepied, je suis donc fan de Fire of Unknown Origin, qui me semble être un des sommets du Cult, tant en matière de diversité que de cohésion.

A tout seigneur tout honneur, débutons par l’Everest. Sommet du B.Ö.C, sommet du Hard, sommet de la musique tout court : "Veteran of Psychic Wars" est un véritable chef-d’œuvre ambiancé. Michael Moorcock, le génial créateur du multivers d’Elric et d’Hawkmoon, s’érige en parolier sur une composition de Eric Bloom qui livre là sa plus belle prestation vocale, ce qui pour un chanteur de sa trempe n’est pas peu dire. Le titre provient d’HAWKWIND sur "Standing at the Edge3", nous sommes donc en terrain connu. Une merveille de hard légèrement prog puisque les synthés y tiennent la dragée haute aux guitares. Un solo beau à pleurer, nous nageons dans le cosmique. A titre personnel, dans mon top 5 des plus grandes chansons de tous les temps. Un masterpiece que l’o retrouve dans la B.O de Metal Hurlant, comme il se doit.

D’un niveau similaire mais pas du même tonneau, nous avons "Joan Crawford" que l’on rapprochera de "Nosferatu" présent sur Spectres. Albert Bouchard, le batteur, a composé pour l’occasion une superbe pièce drivée par un piano triomphant. On en retient le refrain de haute volée, chanté par Eric Bloom décidément au sommet de son art. C'est en outre l’album ou Donald "Buck Dharma" est le plus discret. Attention toutes ses interventions en solo sont dantesques, mais le seul titre composé par ses soins est "Burnin For You", joli rock typé californien, qui aura une carrière prospère au sommet des charts US. Nous restons dans les hautes sphères, indéniablement. Signalons que le petit solo fantastique conforte Donald dans son statut de vénérable maître de la six cordes.

Mais n’allez pas croire que nous allons nous arrêter là en matières de titres sympas sur ce skeud. Vous êtes loin du cu(l)t ! En effet, le titre éponyme "Fire of Unknown Origin" vous plonge dans une ambiance éthérée très originale au rythme catchy. La basse de Joe est en première ligne sur "After Dark", assortie d’une ligne de synthé horriblement typée eighties, mais le chant d’Eric rattrape la sauce avec maestria. "Don’t Turn Your Back" est smooth avec un aspect cosmique comme seul le CULT sait les faire. Je l’aime beaucoup personnellement, mais cela n’a aucun rapport avec le Heavy metal.

Finalement, c’est la signature même de BLUE ÖYSTER CULT que l’on retrouve aussi dans le trip poppy de "Sole Survivor", toujours aussi réussi. Le riff de "Vengeance" nous replonge ensuite dans une ambiance bien métallique, et quel solo ! Je termine cette kro par "Heavy Metal" : the black and the silver". Comment pourrait-il en être autrement ? Une simple écoute se suffit à elle-même. Le B.Ö.C est bien le pendant américain de BLACK SABBATH en certaines occasions.

Un excellent cru donc, pourtant je baisse mon 4,5 à 4 pour quelques raisons secondaires et mesquines, aucune faiblesse mais quelques titres légèrement en-deçà.