En 1987, un an seulement après Seventh Star, BLACK SABBATH ne démord bien sûr pas de ses aspirations FM. La présence de Glenn Hughes ne pouvait être qu'éphémère, et en dehors de Tony Iommi et Geoff Nicholls (et aussi du batteur Eric Singer, provisoirement) c'est un groupe neuf qui voit le jour ici. Arrive en particulier le chanteur Tony Martin qui deviendra la nouvelle incarnation vocale de BLACK SABBATH à long terme, sans pour autant remporter les faveurs de nombreux fans de la veille. Pourtant, il se débrouille vraiment bien même si ce n'est effectivement pas l'organe le plus marquant de l'histoire du groupe.

Et il fait ce qu'il peut pour bien porter ces chansons, très hard FM une nouvelle fois. "The Shining" a tout d'un tube épique taillé sur mesure pour lui. On remarquera que les guitares acoustiques y apparaissent dès le départ (qui dure d'ailleurs une minute sans chant) alors que sur l'album précédent, elles n'arrivaient qu'à la fin ! Pour le reste, The Eternal Idol est une nouvelle parenthèse assez propre et efficace, comme en témoignent des titres comme "Glory Ride" ou même "Lost Forever", un genre de "Highway Star" FM par BLACK SABBATH, toutes proportions gardées naturellement avec le chef-d'oeuvre de Deep Purple.

Si certains de ces morceaux peuvent néanmoins rester difficiles à digérer, il n'en est pas de même du froid et superbe "Ancient Warrior" où Geoff Nicholls brille particulièrement. A travers "Nightmare" et (surtout) le morceau "Eternal Idol", on commence à retrouver avec bonheur les origines dark et progressives du groupe, qui seront encore mieux mises en valeur sur l'album suivant. Quant à "Scarlet Pimprenel", s'il demeure un interlude acoustico-médiéval joli et contemplatif dont Tony Iommi a le secret, on se dit que l'on préfère vraiment cet exercice lorsque le maître ne nous en réserve pas qu'un sur un seul album, ou que le reste de l'ambiance s'y prête également. Ici ça fait un peu trop décalé par rapport au hard FM.

Bref selon moi The Eternal Idol se situe au niveau du précédent avec ses hauts et ses moins hauts, mais surtout le sentiment que ce n'est pas ce que le groupe a fait de mieux.