Rien ne va plus au sein de la maison BLACK SABBATH. Les changements de line-up incessants, la mésentente de plus en plus forte auront raison du groupe au bout de plus de vingt-cinq ans d'existence. Néanmoins, Tony Iommi arrive à publier un dernier album studio, Forbidden, sans doute son plus controversé. Il suffit de regarder cette pochette, que ce soit pour Dehumanizer ou Forbidden, le spectre de la mort n'inspire pas franchement le groupe pour son artwork. Sauf que dans ce cas-là, c'est également propre à l'album lui-même...

La production d'abord, tout une histoire... Collaboration avec le groupe de rap-métal Body Count, elle se caractérise par un son très sale et approximatif (la basse et les claviers sont absents pour au moins les trois quarts du temps), rappelant celui de Born Again sauf qu'à l'époque il participait au climat du disque alors que là, il étouffe complètement la musique.

Quant à cette dernière elle-même, je ne saurais dire si c'est par rapport aux problèmes rencontrés à l'époque ou autre, mais en tout cas elle sonne comme un ras-le-bol général de la part de Iommi, avec une inspiration elle aussi aux abonnées absentes. Les riffs sont redondants et pâteux, Martin est par moments plus superflu qu'autre chose... Certains titres comme "The Illusion of Power" possèdent une ambiance inédite (en l'occurrence... rap !) qui reste uniquement intéressante dans le fond. Bref le groupe semble fatigué, ne retrouvant légèrement son éclat que sur quelques refrains ou ambiances sur les derniers titres ("Rusty Angels", le progressif "Kiss of Death") bien que ce ne soit pas non plus mirobolant. Rien n'est réellement dérangeant dans ce disque, mais pas de quoi se réjouir, à aucun moment.

Comme un signe, l'horloge placée à la fin caractérise toute l'attente qui va s'ensuivre pour les fans qui avaient fait l'effort de rester jusque là...