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Philippe LAVIL - Y A Plus D'hiver (1992)
Par MARCO STIVELL le 19 Septembre 2017          Consultée 1458 fois

Le tournant pris au début des années 90 par Philippe LAVIL avec l'album De Bretagne ou d'Ailleurs se confirme en 1992 avec une autre œuvre excellente, Y a Plus d'Hiver. Titre modérément froid et pochette belle, sobre, qui tend à éloigner le chanteur martiniquais des clichés qui l'ont fait connaître.

Sur son propre désir, les nouveaux albums optent pour des arrangements raffinés, un peu plus variété mais sans outrage quelconque. On le ressent dès la première chanson, l'éponyme avec son rythme biguine léger et ses innombrables claviers-cordes qui s'envolent, s'entremêlent et donnent un goût de mini-symphonie.

La voix de LAVIL se pose, gravement, gentiment et chante un texte câlin, une sucrerie bien dosée et vraiment adorable. Ce titre aurait mérité de faire un bon tube, tout comme "Mâtins Câlins" un peu plus loin, dans un style de slow davantage classique mais avenant lui aussi. Les couplets y sont particulièrement réussis.

Le chanteur est épaulé par un groupe très classe. Jérôme Guéguen, plus rarement Dominique Perrier et Celmar Engel font un excellent boulot aux claviers, mais ce disque marque aussi un beau retour de la guitare grâce à Michel Valy (basse) ainsi que les redoutables Basile Leroux et Claude Samard. Ce dernier se charge aussi de la réalisation comme avant, dans divers studios mais surtout celui de l'Hacienda basé à Tarare, ville à mi-chemin entre Lyon et Roanne.

C'est donc un album métropolitain, on le comprend au son des premières chansons, y compris "Droit Devant" qui fait idéalement suite à "Y a Plus d'Hiver". LAVIL y interprète de très belles paroles sur le passage de l'homme enfant à l'adulte, depuis un regard maternel. Juste après, il y a "Bateaux de Papier", un peu plus enlevé.

Il y a aussi, ce n'est pas un moindre élément, le morceau très inhabituel "Comme un Tout P'tit Bébé", pop-rock-jazz qui condense ses influences en un résultat efficace et pourtant exigeant. L'auteur/compositeur est Sam Brewski alias Jean-Jacques GOLDMAN qui signe sous son pseudonyme le plus polonais, loin de "O. Menor" et "Sweet Memories". J'ai mis beaucoup de temps à aimer ce titre, lourd en cuivres sur la fin, avec ses mots sensuels et légèrement incestueux. Il offre à LAVIL la possibilité d'alterner chant doux et crooner, de sortir de ses registres, à GOLDMAN/Brewski de poursuivre son écriture comme aux débuts du trio FGJ, une avalanche de guitares par ses propres soins et qui n'est pas sans rappeler sa chanson "J'l'aime Aussi".

À propos de LAVIL crooneur, il s'amuse à singer Johnny HALLYDAY et Eddy MITCHELL sur le titre correspondant, sans doute parti d'un délire au sein du groupe qui l'accompagne, mais qui contre toutes attentes, est de très bonne facture. De là à dire que le chanteur aurait pu faire une carrière d'imitateur, on ne s'y risquera pas, mais il se débrouille bien.

Un peu plus loin, "Pagayer" et "Kalimba" transportent les Antilles à Paris, pour un résultat assez séduisant, quelques cuivres mariachi et rythmes calypso explicites, contrairement à ailleurs dans ce disque. On ne s'attendait pas non plus à ce très beau "À Tous les... (Pas Laisser Tomber)", message optimiste sur fond de pop californienne, très bien placé en conclusion.

N'oublions pas "Touché en Vol", en compagnie de la jeune et jolie Edith LEFEL, une des meilleures chanteuses de zouk qui se faisait alors peu à peu connaître, et décédée beaucoup trop tôt en 2003. L'intro aux guitares, mélange de danse créole et de rock aérien, aurait été suggérée par David Hallyday, puisqu'on parlait du papa, plus haut. Le pont hip-hop est un peu moins réussi mais les voix de LAVIL et de LEFEL s'emmêlent superbement dans cette romance inspirée du plein ciel.

Quand on vous dit que cet album, nettement mieux que sympa, est rempli de surprises. Le manque de reconnaissance commerciale n'en est que plus regrettable.

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   MARCO STIVELL

 
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- Philippe Lavil (chant)
- Michel Valy (basses)
- Basile Leroux (guitares)
- Claude Samard (guitares, pedal-steel guitare, synthétiseurs)
- Marc Hazon (batterie)
- Jérome Guéguen (claviers)
- Laurent Albert (percussions)
- + Celmar Engel (synthétiseurs, programmations)
- Dominique Perrier (claviers additionnels, orgue hammond)
- Michel Gaucher, Christophe Nègre (saxophones)
- Christian Martinez, Alex Perdigon (cuivres)
- Edith Lefel (chant, choeurs)
- Georges Seba, Jacques Mercier (choeurs)
- Slim Batteux, Rogers Esse, Gillian Hamil (choeurs)


1. Y A Plus D'hiver
2. Droit Devant
3. Bateaux De Papier
4. Touché En Vol
5. Mâtins Câlins
6. Eddy & Johnny
7. Comme Un Tout P'tit Bébé
8. Pagayer
9. Kalimba
10. Jimmy Rêve
11. À Tous Les... (pas Laisser Tomber)
12. Délire Métal



             



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