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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  E.P

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Philippe LAVIL - Elle Préfère L'amour En Mer (1985)
Par MARCO STIVELL le 25 Août 2016          Consultée 4028 fois

En 1985, le troisième disque de Philippe LAVIL, hors-singles, est en fait son deuxième EP. C'est très étonnant qu'après le succès d'"Il Tape Sur des Bambous" en 82, il n'ait pas embrayé sur un album complet. Pour cela, il faut attendre encore un an et la sortie de Nonchalances.

Le morceau qui donne son nom à cette nouvelle sélection de chansons, est un nouveau grand tube pour Philippe LAVIL, "Elle Préfère l'Amour en Mer". Ce succès confirme l'efficacité de la collaboration du chanteur avec Didier Barbelivien et Michel Héron. Après, on ne va pas mentir, mais la poésie de Barbelivien à l'époque est mieux que jamais, c'est l'art d'employer des mots qui "sonnent" sur des mélodies plutôt bien faites, mais avec un je-ne-sais-quoi de dérangeant...

Peut-être parce que justement, cela veut sonner efficace, quitte à mettre des éléments de rime pure et simple, sans queue ni tête, bien qu'il y ait un thème. Que fait-il là, en fin de refrain, ce pauvre Capitaine Nemo, à part pour faire un deuxième vers en "o" ? Ok, il y a les images de jolies filles, de vacances sur l'eau, de Croisière s'amuse, m'enfin, Nemo n'est pas Stubing quoi... Ce sont des morceaux comme ceux-là qui font que LAVIL est facilement rangé parmi les ringards. Bien sûr, ce n'est point rebutant, et l'élément le plus agréable reste la voix, légère et impeccable.

Un peu comme pour le deuxième morceau ensoleillé, "Jamaïcaine". C'est gentillet, ça sent les îles, il y a de bons effets de guitare par ce cher Claude Samard qui s'occupe des arrangements du disque. Néanmoins, les choeurs ont quelque chose de racoleur, en plus d'un refrain contestable : "J'aime ta Jamaïque, Jamaïcaine !" répété à l'envi, mais pas celui de l'auditeur.

En plus, l'effectif instrumental, pourtant fort sympathique, percussions comme clavier, intègre un saxophone pour la première fois, et avec une présence fort marquée. Il est en soutien mélodique et rythmique sur "Jamaïcaine" et "Elle Préfère l'Amour en Mer", et joue sur les autres chansons, notamment "Les Temps des Joue Contre Joue". Un titre dandy vraiment médiocre, malgré un texte autobiographique bienvenu (l'exilé de Martinique arrivé en France et devant s'intégrer, les amours de jeunesse). L'instrumentation est lisse, le saxophone donne un goût de film érotique...

C'est que le même sax pour cinq morceaux sur six, ça ne paraît pas beaucoup, mais en fait, ça l'est ! Heureusement, "Je Te Dois" est un bon rapport texte-musique, on retrouve la douceur d'une biguine et Barbelivien aligne des phrases langoureuses avec réussite, pour une fois. Dans le chant de LAVIL, ça ne fonctionne que mieux. Idem pour cette autre chanson liée à son histoire à lui, son coeur toujours ailleurs : "Fort de France", ode superbe à la Martinique. La musique aurait pu être meilleure, les choeurs moins présents, mais on apprécie ce moment plein de tendresse.

Le meilleur du disque reste ce magique "L'étang du Bois des Fosses", proprement inattendu. LAVIL a parfois l'art de passer du coq à l'âne, et comme le superbe "Une Balade en Bateau" sur l'EP précédent, cette nouvelle chanson fait retrouver au chanteur ses amours folk. Les guitares 12 cordes arpégées de Claude Samard, qui en utilisait encore de telles en 1985 ?...

La chanson parle d'un lieu très aimé de LAVIL dans la Drôme, où il a passé son adolescence, et qui a été ravagé pour laisser place à de nouvelles constructions, des commerces. Du coup, il y a une sorte de nostalgie qui pousse les musiciens à offrir des variations traditionnelles, sortes de farandoles tout sauf risibles ! Ca alors, Philippe LAVIL essayerait-il de nous surprendre en étant meilleur chanteur de musique occitane ou celtique plutôt qu'antillaise et variété ? Parfois, on le dirait. Il aura encore l'occasion de le prouver par la suite.

En tout cas, même si les tubes paraissent toujours un brin faciles, rappelons qu'ils sont rarement les favoris du principal intéressé. Ca vaut aussi pour l'auditeur, qui trouve ainsi l'occasion de redécouvrir quelques chansons oubliées, car jamais rééditées.

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Petit frère proclamé du précédent.




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   MARCO STIVELL

 
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1. Les Temps Des Joue Contre Joue
2. Jamaïcaine
3. L'étang Du Bois Des Fosses
4. Fort De France
5. Je Te Dois
6. Elle Préfère L'amour En Mer



             



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