Après l’excellent album qu’était The Blueprint, JAY-Z a pensé logique de continuer avec la même appellation et il relance une trilogie. Le rappeur lui-même crée un classement de ses albums bien des années après la sortie de celui-ci, et il le classe dans le bas de la liste en avant dernier. Les raisons ? Beaucoup trop de morceaux, aucune cohésion et un rendu qui ressemble à une compilation de morceaux enregistrés à droite à gauche. Heureusement, l’entourage du rappeur est d’une qualité hors-norme et cela va permettre de faire de cet album aux allures de mixtape un résultat plutôt mitigé, et non complètement raté.

Parlons des perles d’abord. Il y en a peu sur ce The Blueprint 2 : The gift and the curse. Mais impossible de passer à côté du géant « ‘03 Bonnie and Clyde » qui signe sa collaboration fabuleuse avec BEYONCE, surtout connue à cette époque pour DESTINY’S CHILD. Cette chanson est immédiatement un tube, et même si elle ne gagne pas spécialement mes faveurs, force est de reconnaître que la qualité est là et que les deux artistes sont en symbiose. Il serait regrettable de rater l’excellent « The Watcher 2 », produit par DR.DRE qui fait référence au morceau du même nom qu’il a sorti quelques années plus tôt. D’ailleurs, c’est la même instrumentale. JAY-Z ne surpassera jamais la puissance de DR DRE en rap, mais il s’en sort vraiment bien et c’est un morceau fort appréciable. « A Dream », excellente production aussi, débouche sur un morceau très réussi. « The Blueprint 2 » se veut épique et c’est réussi au niveau de la mélodie, empruntée au morceau « The Ecstacy of Gold », malheureusement beaucoup moins réussi au niveau de l’interprétation qui peine à convaincre, le rythme lent n’étant pas la partie où JAY-Z a le plus de facilités.
A noter que les morceaux dont on a parlé pour le moment ne sont que des reproductions de succès d’autres artistes ou rappeurs. C’est le point noir de ce Blueprint 2 qui manque cruellement d’imagination et de prise de risque. Et cela ne s’arrange pas quand on voit le nombre d’apparitions d’autres chanteurs ou rappeurs. On peut brièvement citer Pharell WILLIAMS sur un « Excuse Me Miss » plutôt réussi et « Fuck All Night » moins convainquant, Sean PAUL sur « What they gonna do » sans aucune saveur, Kanye WEST en tant que rappeur sur « The Bounce » à l’instrumentale fort basique mais efficace. Ce n’est pas fini, on trouve Lenny KRAVITZ pour une collaboration inattendue sur « Guns & Roses » assez appréciable car inopinée. La présence de SCARFACE sur « Some how some way » fait plaisir car l’artiste amène sa patte à un morceau qui a une instrumentale bien peaufinée et qui mérite qu’on lui rende honneur. Nous pouvons aussi parler de « As One », morceau qui résume à lui seul le fait que ce second album de la trilogie The Blueprint n’est pas réussi.

La cohésion entre les morceaux est presque inexistante, JAY-Z se sert de toutes les productions déjà créées pour poser ses textes, ce qui prouve un manque évident d’originalité. Impossible d’être conquis par cet album qui comporte des vides énormes, très peu de morceaux qui vont donner envie d’une seconde écoute par la suite, et même les grands fans de JAY-Z retourneront naturellement vers le premier projet de la trilogie, bien plus solide et représentatif du niveau que peu atteindre Shawn Carter.