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JAY-Z - 4:44 (2017)
Par ARCHANGEL le 8 Janvier 2024          Consultée 442 fois

Treizième album de JAY-Z, 4:44 sort en 2017, quatre ans après son dernier disque qui n’avait pas reçu un super accueil. Entre temps, il se retrouve au coeur de dramas qui secouent la planète people : sa fameuse dispute dans l’ascenseur avec SOLANGE, la soeur de sa moitié BEYONCE. Les rumeurs d’adultère vont bon train, confirmées par Queen B dans son mythique Lemonade, plus spécifiquement sur le titre "Sorry" (He only want me when I’m not there/He better call Becky with the good hair). JAY-Z va donc passer les mois suivants à se racheter une conscience auprès de sa famille et entre dans une période d’introspection qui donne vie à cet opus concis, certainement le plus intime de toute sa discographie.

Le rappeur new-yorkais ouvre l’album en reconnaissant ses erreurs passées sur "Kill Jay Z" où il se défait de son ego et exprime un désir de changement (Cry JAY-Z, we know the pain is real/But you can’t heal what you never reveal). C’est une confession au beat obsédant sur lequel le piano se répète inlassablement, un peu comme les excuses qu’il renouvelle tout au long de la chanson (You egged Solange on knowing all along, all you had to say you was wrong/You almost went Eric Benét/Let the baddest girl in the world get away). JAY-Z poursuit la confession publique à sa femme (Took me too long for this song, I don’t deserve you) sur le single "4:44" où son flow se pose brillamment sur un sample de la chanteuse soul Hannah WILLIAMS.

JAY-Z collabore avec Damian MARLEY sur le single "Bam", une chanson au rythme reggae et aux sonorités énergiques, où les sirènes dancehall se mêlent aux cuivres et à la basse dub dans un ensemble très sympa alors que le duo "Caught Their Eyes" avec Frank OCEAN révèle l’impact de la célébrité et le prix du succès, et en prime parmi les meilleures punchlines de l’album (Invisible ink, I had to read things that wasn’t there/Memories may sneak down my cheek/But I could see a side-eye in my sleep).

L’introspection des dernières années n’a pas concerné uniquement sa vie familiale, mais aussi l’industrie du divertissement dont il commente la superficialité et la déconnexion sur la production épurée du titre "Moonlight", en hommage au film vainqueur aux Oscars de 2016. Pour rappel, le très blanc La La Land avait été annoncé gagnant par erreur en lieu et place de Moonlight, premier film au casting 100% noir à recevoir l'Oscar du meilleur film, un des thèmes du projet avec la masculinité et la sexualité.

Le rappeur de 48 ans revient sur le thème de l’identité, du racisme et de la richesse sur la piste "The Story Of O.J." où ses paroles incisives reflètent une prise de conscience sociale au message percutant. Sur le beat de "Marcy Me" qui fusionne orgue, piano et guitare, JAY-Z fait un retour aux sources en évoquant les difficultés de son passé à Brooklyn (Shout out to all the murderer turned murals/Plural, fuck the Federal Bureau). En duo avec sa belle sur le titre "Family Feud", il tente d’apporter un message de réconciliation entre les différentes générations de rappeurs et souligne l’importance de l’unité familiale (Yeah, I’ll fuck up a good thing if you let me/Let me alone, Becky).

Sur le très smooth et très personnel "Smile", perspective rare sur sa vie personnelle, JAY-Z se livre sur la difficulté de grandir dans un environnement homophobe, met en relief la complexité des relations familiales et dévoile l’homosexualité de sa mère (Cried tears of joy when you fell in love/Don’t matter to me if it’s a him or her/I just wanna see your smile through all the hate). L’icône du hip-hop médite sur la construction d’un héritage durable pour ses enfants, que ce soit en terme de richesse financière ou de valeurs familiales sur le beat aux influences jazzy qu’est "Legacy".

4:44 n’est pas un album qui envoie du lourd, pas de bangers transcendants mais des beats simples, parfois répétitifs, qui ont pourtant le mérite de briser la façade dure du gangsta rap. S’il a marqué les esprits et est souvent considéré comme l’un des meilleurs travaux de JAY-Z, c’est probablement grâce à la maturité et la sincérité que le rappeur trouve dans cette introspection profonde qui plonge ses auditeurs dans les expériences vécues tout au long de sa carrière.

Note réelle : 3,5

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1. Kill Jay Z
2. The Story Of O.j.
3. Smile
4. Caught Their Eyes
5. 4:44
6. Family Feud
7. Bam
8. Moonlight
9. Marcy Me
10. Legacy



             



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