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Al STEWART - Past Present & Future (1973)
Par JESTERS TEAR le 20 Août 2018          Consultée 1264 fois

Cinquième album du chanteur de folk rock britannique méconnu dans nos contrées impies (« Al STEWART, c’est Al STEWART ! » S’écriront les fayots pour avoir un bon point), Past Present and Future est celui qui fut la véritable percée commerciale et internationale du gars dont je cause. Il est considéré par les admirateurs de STEWART comme le début de son âge d’or. Les raisons ?

Tout d’abord, l’abandon des thèmes de déception amoureuse de l’album précédent, sympathiques mais pas très originales (« je l’aimais mais c’est finiiii », étrangement, on l’a déjà entendu quelques fois) au profit de l’invention du folk rock historique. En effet, Past Present and Future est un concept album (terme qui, s’il n’est pas exclusif au style, est suffisant pour titiller la culotte des progueux) constitué intégralement de thèmes historiques, chaque titre représentant une décennie du 20ème siècle. Cet aspect historique accompagnera d’ailleurs toute la carrière d’Al Stewart en tant que caractéristique phare (comme celui d’Alexandrie dont la lumière fait naufrager les papillons de ma jeunesse, comme disait un immense poète électricien français). Ensuite, a cet aspect déjà ambitieux s’ajoute la présence de titres longs (ce qui, bien que ce ne soit pas exclusif au genre, bla bla, la même blague que tout à l’heure), de 6, 8 et presque 10 minutes pour la plage finale.

Pourtant, si cette ambition fut couronnée de succès, cet opus est l’un de ceux de la discographie de ce cher Al sur lequel je reviens le moins. Malgré ses qualités, je n’ai pas véritablement de coup de cœur parmi ses titres, ce qui va m’obliger dans cette chronique à voguer comme souvent contre vents et Jean Marais pour défier (avec bienveillance et modération, quand même, c’est Al STEWART) la bonne réputation générale de l’album.

Dès l’ouverture du premier titre, on remarque que la production et le son qui régnaient sur l’album précédent sont toujours présents, la musique s’appuyant sur une base guitare, basse, batterie et orgue. Al STEWART est toujours entouré d’une ribambelle de musiciens talentueux, parmi lesquels on peut citer des grands noms, comme Rick WAKEMAN toujours présent pour certains claviers, mais aussi aux percussions Roger TAYLOR, batteur de vous savez-qui (« QUEEN ! C’est QUEEN ! » s’écrieront les fayots, mais il va falloir vous calmer, il n’y a qu’une seule Hermione Granger et c’est Emma Watson. On déconne pas avec Emma Watson).

Ce premier titre, "Old Admirals", commence bien. La mélodie est belle, la voix de STEWART le conteur est dans son élément dans cette lente pièce de folk historique, et l’accompagnement est exemplaire. Seulement voilà, c’est un peu long. Malgré quelques passages sympathiques (la première apparition de synthé chez Stewart pour une ligne impériale, au son que certains trouveront désuet mais qui m’amène toujours le sourire), l’ensemble est trop linéaire, et sur presque six minutes, il ne se passe pas assez de choses pour échapper à l’ennui.

On enchaîne avec "Warren Harding". Celui-là il m’agace carrément. Un coté festif avec des mélodies ratés et des breaks moches, ça n’atteint pas 3 minutes et c’est déjà au moins 2 minutes de trop. Arrive "Soho" (Needless To Say). On tient enfin une réussite, et la seule raison pour laquelle ce n’est pas un de mes coups de cœur, c’est que je préfère la version qui se trouve en bonus dans l’album précédent. Mais ne boudons pas notre plaisir, le morceau est plein de qualités. Un folk rock où STEWART fait preuve d’un débit impressionnant sur les couplets, au refrain mélodieux et entraînant et aux nombreux breaks. Les claviers et les guitares tant électriques qu’acoustiques s’en donnent à cœur joie sans être expansifs et des chœurs de toute beauté viennent soutenir et magnifier la très belle performance de STEWART au chant.

On enchaîne avec un folk rock plus posé mais très satisfaisant également : "The Last Day Of June 1934". On retrouve l’ambiance qui nous faisait aimer Orange, une voix mélancolique et typiquement british, une guitare mélodieuse omniprésente, un orgue hammond en soutien, une basse volubile et assez de variation dans le titre pour toujours maintenir le plaisir et l’intérêt. Sans prétention, il est sans doute mon préféré de l’album. "Post World War Two Blues" est bien plus boogie / rock’n’roll que blues. Un titre très entraînant drivé par la basse, avec un Al STEWART convaincant, soutenu par des choeurs très efficaces qui renforcent le background aérien des claviers, guitare et piano faisant feu de tout bois (ce qui plaira aux amateurs plus qu’aux écolos, mais qu’importe). Encore un bon titre.

Ensuite, c’est "Roads To Moscow". On renoue avec l’ambiance de News From Spain dans l’album précédent. Un long folk épique, escorté par des orchestrations. La mélodie au chant est magnifique, certes. L’apparition des cœurs fout les poils comme au Portugal, certes. Mais bon voilà, c’est encore trop long (et c’est un progueux qui vous parle), trop linéaire et je finis toujours par m’ennuyer avant la fin du titre. Derrière on a "Terminal Eyes", qui est sans doute le morceau le plus immonde de STEWART. J’arrive à peine à en atteindre la fin, et c’est juste par conscience professionnelle. Celui là il dépasse légèrement les 3 min, mais c’est carrément 5 min de trop.

On finit sur "Nostradamus", plage la plus longue de l’album. Et alors celui-là... Je serais bien incapable de vous en parler. J’ai beau l’écouter, il ne me laisse aucun souvenir. C’est long, très long, et rien ne retient l’attention. Je l’écoute en écrivant ces lignes, et je m’en souviens quand même pas. Franchement ça tient du prodige (comme disait ma mère la première fois que j’ai réussi quelque chose).

Past Present And Future est loin d’être un mauvais album, mais son écoute est plombée par des morceaux trop longs, et par deux titres courts mais carrément mauvais. Reste les 3 morceaux centraux qui sont vraiment sympas. Ce n’est pas suffisant pour en faire un de mes indispensables de STEWART.
2,5 arrondi à 3 par respect pour l’opinion générale favorable de cet album.

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1. Old Admirals
2. Warren Harding
3. Soho(needless To Say)
4. The Last Day Of June 1934
5. Post World War Two Blues
6. Roads To Moscow
7. Terminal Eyes
8. Nostradamus



             



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