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Al STEWART - Year Of The Cat (1976)
Par JESTERS TEAR le 30 Septembre 2018          Consultée 1715 fois

J’y connais pas grand-chose en astrologie, qu’elle soit européenne, chinoise ou arnaque par sms, et je suis trop jeune pour avoir connu 1976, mais je peux vous dire une chose: 1976, c’était l’année du chat. Year Of The Cat sort un peu plus d’un an après Modern Times, le premier chef-d’œuvre d’Al STEWART, et s’il avait pour but de confirmer les espoirs de celui-ci, c’est plus que réussi, au moins d’un point de vue commercial (« bouuuuh, commercial, bouuuuuh » crie la foule de puristes). En effet, l’album atteindra le top 5 aux US, et le single éponyme est sans doute le seul morceau qui soit resté dans les mémoires en France. Et encore pas toutes. Je le sais parce que ma première question à quelqu’un qui écoute de la musique pour savoir si c’est l’âme sœur, c’est « Tu connais Al Stewart ? ».

La critique est unanime pour dire qu’il s’agit d’un masterpiece (on est international ou on ne l’est pas), et je vais tout de suite vous dire que votre serviteur est également de cet avis (je parle de moi, pas de votre domestique, espèce de riche). A la production, on retrouve évidemment Alan PARSONS, et Al est toujours accompagné d’une brochette de musiciens excellents. Je vous parlais sur l’album précédent Tim Renwick à la guitare électrique. Il est pour mon bonheur toujours présent, mais s’ajoute à la guitare Peter White, qui se concentre plus sur le lead acoustique, et qui fait lui aussi des étincelles, assez pour mériter d’être mentionné.

Avant d’attaquer la description des morceaux, je voudrais préciser une chose (je peux ? Bien aimable). La question s’est posée pour moi de placer cet album dans la catégorie folk-rock. En effet le style s’éloigne largement du folk pour devenir un pop-rock sophistiqué et varié. Si j’ai choisi de garder folk-rock, c’est parce qu’un ou deux morceaux le sont véritablement, mais aussi et surtout parce que le chant de STEWART contient toujours, à mon sens, cette saveur folk, quelque soit le genre qu’il interprète. Ceux qui considèreront que mon choix est douteux seront donc excusés d’avoir l’audace de me contredire (mais poussez pas votre chance trop loin non plus mes gaillards). Voilà, j’ai mis ma ceinture, on peut démarrer.

Lord Grenville renoue avec les thèmes historiques, puisqu’il parle d’un capitaine de la marine anglaise de la période élisabéthaine. Dès les premiers instants, on constate que la production parfaite de l’album précédent est toujours présente. Le titre est mélancolique, planant, avec piano, claviers et orchestrations, toujours tenues par Andrew Powell, en arrière plan. Le chant de STEWART est bien dans le ton, réverbéré et parfois doublé pour un bel effet, et les guitares électriques de Renwick placent des fills mélodiques très appréciables. C’est un morceau calme, même si il y a quelques montées en intensité par ailleurs efficaces, et malgré ses qualités et son statut évident de bon morceau, il n’est pas très marquant à mon sens. En plus y’a pas de solo. IL EST OU MON SOLO ?

Il tombe dans la catégorie des titres les moins mémorables de cet album, qui ne possède que des bons titres. Il est rejoint dans ladite catégorie par un « Sand In Your Shoes » assez quelconque. Attention, il est loin d’être désagréable, il est même entraînant, et Al le chante avec conviction, mais rien ne retient vraiment l’attention. On peut également y ajouter « Flying Sorcery », bien qu’il soit le meilleur des trois, mon estime grandissant au fil des écoutes. Plus calme, il est notable pour la guitare acoustique, les fills de guitare électrique et le solo, ainsi qu’un harmonica plaisant.

Passons maintenant aux excellents morceaux, avant de finir par les chefs-d’œuvre. On commence par « On The Border », qui aurait été bien plus indiqué comme titre d’ouverture, étant à la fois bien plus marquant et très énergique que son prédécesseur « Lord Grenville ». Toujours dans la veine historique, il parle d’un conflit au 16ème siècle sur la frontière espagnole. La basse mixée en avant est un bel atout, surtout sur l’intro, mais une guitare acoustique en lead lui vole bien vite la vedette (c’est pas sport mais c’est comme ça). Son jeu hispanique, aidé par les castagnettes, donnent évidemment une coloration qui correspond bien au sujet. Peter White fait des merveilles sur l’instrument, que ce soit dans les riffs ou sur les solos, tous superbes, et pour vous donner une idée du talent du type, une anecdote s’impose ! (« Oh oui alors ! » s’exclament les… moi). Il a tout enregistré sur ce morceau en une seule prise. Bim, comme ça. Y’a pas rien moi je dis. Évidemment, le chant d’Al est parfait dans le genre, et les autres arrangements sont en place. C’est un excellent morceau quoi.

On change totalement d’ambiance mais on continue dans la qualité avec « Midas Shadow », un morceau moelleux dominé par le Fender Rhodes. Le titre fait référence au roi Midas, pas le garagiste, l’autre, et le thème est donc évidemment une critique de la recherche de la richesse. Le chant de STEWART est superbe, plein d’une sorte de tristesse désabusée, de sagesse fataliste. Le Fender est lui aussi magnifique, son jeu est très inspiré, son solo un vrai plaisir. Les percussions exotiques bossa sont également un plus, et si on arrive à dépasser le lead du Fender, on entend une guitare acoustique qui égrène des notes simples mais sublimes. Une autre grande réussite.

« If It Doesn’t Come Naturally Leave It » est l’occasion d’une autre anecdote. Après avoir vainement essayé de composer pendant des heures, Al avait laissé tomber en se notant sur un post-it ces mots pleins de sagesse, « Si ça ne vient pas naturellement, laisse tomber ». En retombant sur le post-it un peu plus tard, il trouva que cela ferait un très bon titre de chanson, et boum, composa ce morceau. Sacré Al ! (à ne pas confondre avec l’œuvre mythique des Monty Phytons). Très entraînant et appréciable, le morceau est emmené dans une cavalcade par un superbe combo de piano, claviers, basse et guitares, le tout présidé par le chant de STEWART. Renwick se fend de deux superbes solos en plus, juste pour me faire plaisir.

Comme sur l’album précédent, les 3 derniers sont les meilleurs de l’album. « Broadway Hotel » est une ballade avec un côté très baroque, avec des lignes de chant mémorables. Elle est dans le top 5 des chansons que je chante sous la douche, si ça intéresse les… les gens louches. Un violon y délivre des solos sublimes et le titre fini d’ailleurs sur un riff de violon (sisi ça existe) doublé à la guitare jusqu’au fade out. Une de mes chansons préférées, d’Al STEWART et peut-être même tout artistes confondus.

« One Stage Before » est un morceau planant, éthérée, plein de claviers en nappes ou en notes spatiales, avec une basse présente, et un chant très réverbéré mystérieux. C’est déjà superbe, mais la chanson finit sur LE solo. Tim Renwick se fait mélodique comme jamais, la guitare chante divinement, ça dure, ça dure, je suis aux anges.

On finit sur le morceau titre, le fameux « Year Of The Cat », dernier vestige de la culture Stewartienne de nos jours. Une intro au piano seul, puis les autres instruments entrent en scène, menée par la basse. Le chant de STEWART débarque et illumine les auditeurs de sa classe anglaise. Au milieu de la chanson, après un break, on enchaîne 4 solos (SI, 4 !) : Violon, guitare acoustique, guitare électrique, saxophone, les 4 étant excellents (celui de guitare acoustique étant mon préféré, son entrée me reste éternellement dans le crâne, ça fait tididudum tididum titup dudum vous voyez ?). On retrouve ensuite le chant, avant que le morceau ne se termine par un nouveau solo de sax jusqu’au fade out. Un joyau, tout simplement. Je ne sais pas exactement dans quel format était diffusé le titre à la radio, mais je pense qu’on peut applaudir un artiste qui arrive à faire un tube avec un morceau sans véritable refrain et qui enchaîne 4 solos d’instruments différents en son centre. C’est pas de nos jours qu’on verrait ça, moi je vous le dis les gars.

Year Of The Cat ne vole pas sa place en première position dans le cœur et la mémoire des gens. La production est irréprochable, le talent de composition a bien quelques petites baisses mais aucune véritable erreur, et l’ensemble est excellent. Il rejoint Modern Times dans les chefs-d’œuvre de STEWART, même si je lui préfère le précédent, peut être parce qu’il sonne plus folk, peut être par anti-conformisme inconscient. Toujours est-il que l’appeler « le chef d’œuvre d’Al Stewart » ne serait pas une erreur.

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1. Lord Grenville
2. On The Border
3. Midas Shadow
4. Sand In Your Shoes
5. If It Doesn't Come Naturally, Leave It
6. Flying Sorcery
7. Broadway Hotel
8. One Stage Before
9. Year Of The Cat



             



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