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1977 Bat Out Of Hell
1981 Dead Ringer
1983 Midnight At The Lost ...
1984 Bad Attitude
1986 Blind Before I Stop
1987 Meat Loaf Live
1993 Bat Out Of Hell Ii: B...
 

- Membre : Richard O'brien

MEAT LOAF - Bat Out Of Hell (1977)
Par MARCO STIVELL le 29 Juin 2019          Consultée 2584 fois

Eh oui ! Il est bien de MEAT LOAF, le numéro 5 des disques les plus vendus de l'histoire, entre la B.O. de The Bodyguard (4ème) et le best-of des EAGLES (6ème). 43 millions, dont – seulement - 15 pour les États-Unis ; le reste du monde a bien soutenu un pur produit américain !

Tout commence en 1972 lorsque le principal intéressé quitte le monde de la Motown et rencontre Jim STEINMAN, auteur-compositeur/metteur en scène. Deux ans plus tard, lorsque ce dernier écrit une comédie musicale, Neverland (Peter Pan revisité), où MEAT LOAF est mieux mis en avant, germe l'idée d'un véritable album original à partir de trois chansons : "Heaven Can Wait", "All Revved Up With No Place to Go" sous un autre titre, ainsi que "Bat Out of Hell". Le projet est maintes fois refusé par les maisons de disques qui ratent une occasion en or, notamment Arista.

C'est un label indépendant qui accepte de le publier, Cleveland International Rec., une filiale d'Epic Rec., où personne ne soutient un disque visiblement détesté ! LOAF et STEINMAN choisissent Todd RUNDGREN comme producteur, artiste pour le moins talentueux qui se moque la première fois qu'il entend les chansons, pensant à une parodie de Bruce SPRINGSTEEN ! Il est vrai que l'esprit ballade country/rock de certaines chansons ("Heaven Can Wait", "Two Out of Three Ain't Bad", "You Took the Words...") se rapproche énormément de Born to Run, disque exceptionnel sorti deux ans plus tôt en 1975. Roy Bittan et Max Weinberg, pianiste et batteur du E STREET BAND mis en lumière par ce même Born to Run, sont des piliers de Bat Out of Hell... Et RUNDGREN, qui fait partie du groupe UTOPIA, ramène une bonne partie de ses collègues.

L'idée d'origine de la "chauve-souris échappée de l'Enfer" a des sources multiples, notamment une pièce antique d'Aristophane, et selon MEAT LOAF, d'une scène coupée du film Psychose d'Alfred Hitchcock (si les clients du motel Bates avaient réussi à s'enfuir). STEINMAN, qui écrit tout l'album, s'inspire des ballades tristes adolescentes country/doo-wop de la fin des années 50, notamment "Tell Laura I Love Her" de Ray PETERSON, sa favorite. Une jeune fille pure est au centre de l'attention sur "Bat Out of Hell", au milieu des motos féroces (pochette réalisée par l'auteur de BD Richard Corben), autre fantasme de garçon plus ou moins pubère, et tel un opéra-rock, le morceau se conclut par un accident. Une façon personnelle pour STEINMAN de rendre hommage aux WHO. De même, sur l'autre pièce-maîtresse, "Paradise by the Dashboard Light", il s'agit d'un couple qui se retrouve avec innocence pour, au bout de quelques années, se déchirer.

On pourrait en dire encore long sur la gestation de ce disque, mais la qualité des chansons est effectivement exceptionnelle. Si Bruce SPRINGSTEEN est une forme d'inspiration première, ce que LOAF et STEINMAN préfèrent tempérer, il y a aussi une filiation avec Elton JOHN et certaines de ses grands oeuvres, y compris "Funeral for a Friend/Love Lies Bleeding" pour la chanson-fleuve de dix minutes, "Bat Out of Hell". Impossible de passer à côté du bouleversement que celle-ci peut procurer, avec son refrain tonitruant, son piano virtuose (Bittan forever !) comme chez Elton, son mur du son pour coller à l'empreinte de Phil SPECTOR. D'ailleurs, RUNDGREN, guitariste principal, a impressionné tout le monde en trouvant au bout de quelques minutes d'enregistrement à peine comment jouer et imiter le vrombissement des motos !

On est quelque part entre la comédie musicale, SPRINGSTEEN, le post-romantisme Wagnérien, le rock'n'roll et le heavy-metal, jusque dans la voix nerveuse de MEAT LOAF. Il n'est sans doute pas le meilleur chanteur existant et trop bien entouré pour être vu autrement que comme interprète, mais il reste digne de ce pour quoi il s'est fait remarquer les années précédentes, dans The Rocky Horror Picture Show, auprès de Ted NUGENT... Il ne hurle pas sur ses envolées rock mastodontes comme les JUDAS PRIEST, Iron MAIDEN et consorts ne vont plus tarder à le faire de leur côté, mais il a sa force, conduit remarquablement les morceaux doux ("Heaven Can Wait", "Two Out of Three Ain't Bad", la longue ballade orchestrale "For Crying Out Loud" et ses tourbillons de cordes).

Le blues lourd de "All Revved Up With No Place to Go" pousse le saxophone d'Edgar WINTER, frère de Johnny, à la hauteur de MEAT LOAF. "You Took the Words Right Out of My Mouth (Hot Summer Night)" introduit le New Jersey Sound de Born to Run et les choeurs d'Ellen FOLEY. Si "Two Out of Three Ain't Bad" est la moins bonne de l'ensemble, elle reste une accalmie idéale avant "Paradise by the Dashboard Light", meilleur morceau avec "Bat Out of Hell". Ce boogie endiablé met la délicieuse Ellen FOLEY au diapason avec LOAF dans un dialogue musical de plus de huit minutes, avec une partie funk pas si malvenue. Il y a peu de chansons rock'n'roll mixtes de ce calibre, ce n'est pas étonnant si beaucoup de gens aux USA la reprennent en diverses occasions (comme nous en France pour "J'irai où tu iras"). Musicalement, cette affection n'est pas volée, et dire que MEAT LOAF n'en voulait pas au début !

Travail d'orfèvre, unissant les fans de pop, de rock pur et dur ('n'roll ou heavy), et même ceux de rock progressif tolérants, Bat Out of Hell est ce que les Anglo-Saxons appellent un "breakthrough" album dans toute sa splendeur, c'est-à-dire une percée nette en termes de succès, sauf qu'il n'y a rien de comparable dans la carrière de MEAT LOAF. L'oeuvre connaîtra deux suites, comme les Tubular Bells de Mike OLDFIELD ; cependant et comme lui, le nom du chanteur reste associé à la première mouture, irrémédiablement. Jim STEINMAN voulait une oeuvre colossale pour couronnement, il l'aura en 2017 avec une comédie musicale liée à l'album, juste retour des choses.

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   MARCO STIVELL

 
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- Meat Loaf (chant, choeurs, percussions)
- Todd Rundgren (guitares, percussions, claviers, choeurs)
- Jim Steinman (claviers, percussions, effets)
- Kasim Sulton (basse, choeurs)
- Roy Bittan (piano, claviers)
- Max Weinberg, John 'willie' Wilcox (batterie)
- Steve Margoshes, Cheryl Hardwick (piano sur 7)
- Roger Powell (synthétiseurs)
- Edgar Winter (saxophone)
- Phil 'scooter' Rizzuto (voix)
- Ellen Foley (chant, choeurs)
- Rory Dodd (choeurs)
- Gene Orloff (direction d'orchestre)
- New York Philharmonic And Philadelphia O


1. Bat Out Of Hell
2. You Took The Words Right Out Of My Mouth (hot Summ
3. Heaven Can Wait
4. All Revved Up With No Place To Go
5. Two Out Of Three Ain't Bad
6. Paradise By The Dashboard Light
7. For Crying Out Loud



             



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