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William SHELLER - Epures (2004)
Par ERWIN le 26 Janvier 2020          Consultée 1412 fois

Quatre ans se sont écoulés depuis le magnifique Les machines absurdes. Alors, comme à l'accoutumée, William change de registre. Du versant décadent et futuriste de son dernier album, il ne conserve que le roi des instruments, le piano qui trône chez lui, et enregistre le tout à partir de cette simple base. Aussi simple que ça ! On passe ainsi du coq à l'âne tout au long de la découverte de cette discographie comparable à nulle autre. Et c'est aussi le plaisir que l'on prend à écouter William SHELLER : on ne sait jamais vraiment à quelle sauce on va être mangé, mais on risque fort de l'être. 2004, le compositeur a désormais 58 ans.

Ce nouvel opus renferme plusieurs points d'orgue : on signale notamment la petite course effrénée de "Clandestine" où le piano véloce crée une ambiance à la fois dynamique et romantique, sur une histoire d'amour qui navigue dans les terres des Lolitas chères à Nabokov. Impossible de ne pas taper du pied sur cette emballée permanente de piano, c'est flippant tellement c'est bon !
L'instrument virevolte ensuite sur "Elvira" et on n'a sans doute jamais senti William SHELLER aussi à l'aise en studio. Seul certes, mais riche d'une puissance créatrice qu'on voudrait bien connaître aussi un jour, nous autres artistes ratés de l'ombre. Quelle lumière émane de cette composition a priori facile alors que sa simple ligne de piano est bien difficile à reproduire pour la plupart des doigts !

Et ça continue ! SHELLER est le seul à savoir composer des ritournelles classiques auxquelles il appose un traitement pop. En témoigne la merveilleuse "Chanson d'automne" au ton résolument tristounet. Bien sûr, les fantomatiques accords de piano sont déjà quelques peu entendus dans l'oeuvre du génial compositeur, mais qu'importe tant le résultat est vraiment à la hauteur. Un véritable sommet ! Comme il l'a fait avec "Excalibur" précédemment, William choisit ici de reprendre l'immense classique qu'est "Les machines absurdes". Absurde ? On peut le penser car la chanson a certainement été écrite sur un piano et devait ressembler à cette version dans sa première mouture, finalement. Le titre ne perd rien en qualité, mais j'avoue une préférence pour la version baroque de l'album éponyme.

L'alum délivre trois instrumentaux : le doux "Aidan Song" trouve un écho dans les sentiments des personnes qui pensent à l'être aimé. C'est terriblement beau et expressif, nous sommes toujours dans l'excellence. Alors parmi les pianistes, je ne vais guère briller sur cette analyse, étant incapable d'un travail conséquent avec la main gauche sur un clavier. Mais William a bien pondu ce "Pour la main gauche" en honneur à la main qui tient les basses. Elle semble introduire l'intimiste "J'en avais envie aussi" qui tient justement sur une belle ligne de basse.
C'est l'agréable "Cantilène" qui clôt ce nouveau chapitre de la vie de l'artiste parisien.

"Toutes les choses qu'on lui donne" officie toujours dans un ton bien romantique. Un souvenir ancien auquel l'artiste semble vouloir donner son absolution, un vieux sentiment amoureux, il y encore du Kate BUSH dans cette ligne de piano.
On apprécie le refrain rapide de "Mon hotel" dans lequel William narre une tranche de son quotidien de vie de tournée. A l'opposé, "Revenir bientôt" explore davantage la lenteur et le smooth. Plus variété, le titre évoque les pensées d'un homme déjà âgé qui souhaite revoir les endroits ayant marqué sa vie. Des réminiscences de véronique SANSON dans l'utilisation de certaines gammes à la limite de la dissonance, ou est-ce le contraire ?
Puis c'est l'histoire d'une autre femme qui défile au gré des paroles de "Loulou". Cette fois, l'auteur est dans une situation attentiste dont on devine qu'il l'a souvent connue. Artiste caméléon capable d'explorer toutes les voies possibles de son art, ce qui nécessite longues études et lourdes introspections... et encore une rupture.

L'analyse n'est pas si simple : William SHELLER atteint ici, à plusieurs reprises, le pinacle de ses capacités de compositeur. "Clandestine", "Elvira" et "Chanson d'automne" sont autant de petits chefs-d'oeuvre à ajouter à son actif. La version de "Les machines absurdes" ne démérite pas. Le reste est toujours de qualité, même si ne tutoyant pas les sommets. On n'échappe donc pas à la très bonne note, une habitude pour l'artiste depuis quelques années.
Epures porte bien son nom, mais le dispute à son prédécesseur parmi les plus grands albums de SHELLER, un sacré cru !

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- William Sheller (chant-piano)


1. Mon Hôtel
2. Chanson D'automne
3. Toutes Les Choses Qu'on Lui Donne
4. Clandestine
5. Aidan Song
6. Elvira
7. Revenir Bientôt
8. Loulou
9. Pour La Main Gauche
10. J'en Avais Envie Aussi
11. Machines Absurdes
12. Cantilènes



             



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