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William SHELLER - Avatars (2008)
Par ERWIN le 28 Janvier 2020          Consultée 1506 fois

Sacré William ! Le voilà caché derrière un déguisement qui emprunte autant à Tolkien qu'à Gustave le Rouge. Et le patronyme, "avatar", lui va comme un gant, lui qui aime tant brouiller les pistes et attaquer de front les schémas classiques du show business. L'apanage d'une très forte personnalité, plus solaire que lui-même ne voudrait bien l'admettre. Quelle discographie en tout cas : il faut en effet considérer qu'on vous a pour le moment fait grâce des aspects classiques pour se concentrer sur la chanson française. Ca viendra en son temps. Pour l'instant, nous voici à l'orée de son treizième album, après avoir déjoué tous les pronostics.

Les éponymes "Avatars" se trouvent placés en intro et outro. "Avatars I" est une synthèse parfaite des divers styles qui ont traversé la carrière de William. Une énorme gratte électrique penche vers le Heavy Metal, une orchestration symphonique évidente, et la voix - toujours un peu faiblarde question décibels – de l'Amphytrion qui s'élève et domine tout le bouzin. On reconnaît sans peine la patte de l'artiste, que ce soit au gré des accords ou sur les vers qui compensent les lyrics. C'est presque homérique, sans tomber dans le pompier.
Dans "Avatar II", plus complexe, William conte une aventure superbement baroque dans le ton. Le refrain dénué de toute trace de variété est brillant. Enfin, avec un patronyme pareil, "Tristan" se devait d'être romantique à souhait. L'orchestration y est classico-contemporaine à nouveau. Le refrain superbe marque les esprits, dans un environnement baroque maritime.

Quelques morceaux d'obédience rock émaillent l'album. L'ambiance et les sons d'un aéroport sur "Jetlag", un riff, puis la guitare se fait cristalline comme sur un titre de new wave des eighties mais au refrain AOR. L'ensemble me semble équilibré mais sans brio.
Le riff et le rythme de "Camping" nous ramènent à l'identité la plus rock de William, comme à l'époque d'Albion.
"Le veilleur de nuit", drivé par une basse véloce, décrit une autre tranche de vie bien rock. On se souvient qu'Eddy MITCHELL avait lui aussi glorifié le boulot de "Vigile", c'est marrant et la gratte a en tout cas fort belle allure.

Le reste navigue entre pop et variété. Plusieurs ritournelles sont reconnaissables. On y voit l'artiste sur son piano, qui les compose en chantant les paroles lunaires qu'il est le seul à proposer dans la chanson française. Le piano est éminemment SHELLERien sur "Spyder le cat", une composition qui lui ressemble, avec un hammond qui nous replonge dans les seventies. Sympa mais pas transcendant. "Félix et moi" est très mignonne, un des passages les plus sympas de cette livraison, et de même, j'apprécie à sa juste valeur le petit refrain jazzy de "Music Hall" et son aspect tournoyant. On retrouve les cors en intro de "La longue échelle" qui sonne pour moi très BEATLESienne, dans un évident hommage aux fabulous four. La guitare sonne d'ailleurs George HARRISON sur "Tout ira bien". De la pop pas ramenarde pour deux sous, et je vous dirai que "Blackmail" est à mon sens et pour confirmer tout ça LENNONienne.

L'artiste alors âgé de 62 ans reste un caméléon de la chanson française, évoluant au gré de ses humeurs entre une pop baroque classicisante, des vélléïtés rock'n'roll et ses aspirations pour le modernisme avec des synthés souvent proches des mouvements synth wave. Tout ceci est aujourd'hui parfaitement ordonné, normal, les fans de William SHELLER sachant à quoi s'attendre à chaque sortie du trublion blondinet. Nous sommes cependant légèrement en deçà des précédentes livraisons, même si cet album, qui reste recommandable, atteint la note de 3 étoiles.

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- William Sheller (chant, piano, orgue, mellotron, choriste)
- Dominic Miller (guitare - titres 1-5 )
- Sylvain Luc (guitare - titres 1-3 & 9-10)
- Patrick Tison (guitare - titre 5)
- Nicolas Fiszman (basse - titres 3, 5 & 7-11)
- Denis Benarosh (batterie - titres 1 & 2)
- Mathieu Rabaté (batterie 3, 5 & 7-11)
- Xavier Tribolet (orgue - titres 7 & 10)
- Jean-Michel Tavernier (saxophone - titres 7 & 8)
- Pierre-olivier Govin (saxophone - titres 7 & 8)
- Stéphane Guillaume (saxophone - titres 7 & 8)
- Perry Montahue-Masson (violon - titres 1 & 12)
- Yvan Cassar (direction musicale)


1. Avatar I
2. La Longue Echelle
3. Tout Ira Bien
4. Félix Et Moi
5. Jet Lag
6. Tristan
7. Blackmail
8. Music Hall
9. Le Veilleur De Nuit
10. Spyder Le Cat
11. Camping
12. Avatar Ii



             



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