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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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William SHELLER - Nicolas (1980)
Par ERWIN le 12 Janvier 2020          Consultée 2264 fois

William SHELLER a coup sur coup sorti trois albums en 3 ans et la soudaine notoriété qui s'est ensuivie l'a considérablement troublé. En effet, notre artiste ne court guère après les honneurs, sans parler des divers médias qui le poursuivent et le veulent à tout prix dans leur show. Alors, William quitte le sol du combat, laisse la France loin derrière lui et s'exile aux Etats-Unis, retournant ainsi immédiatement à l'anonymat. Il va lui falloir trois longues années pour donner un successeur à Symphoman. Rassurez-vous, il ne s'agit pas d'un suicide artistique pour autant : Universal a bien compris que le chanteur pouvait se révéler une poule aux œufs d'or. Plusieurs singles vont donc précéder ce Nicolas où on voit William moustachu tout guilleret dans une cuisine américaine - car moderne pour l'époque et oui ! - qui semble entamer une bourrée.

Deux singles annoncent la sortie de cet opus. Le premier sorti en 78 s'intitule "Fier et fou de vous". On y retrouve les principaux ingrédients qui ont fait le succès de ses précédents opus : de la variété qui semble légère dans un premier temps, jusqu'à ce qu'on se penche sur l'orchestration et les arrangements. Le sujet banal fait évidemment la part belle aux rapports humains et intègre depuis toujours les setlists du Parisien. Un an plus tard, c'est au tour de "Oh ! J'cours tout seul" d'investir les charts francophones. On y relève la même utilisation d'un français presque suranné et désuet, avec l'emploi de qualificatifs souvent inusités dans la chanson française. C'est tout l'art de SHELLER que d'employer des structures linguistiques originales sur des rythmes pop enrichis d'arrangements sophistiqués. Aujourd'hui encore, ce sont deux classiques de la chanson française typée 'variété'.

Le dernier single de l'album sort avec lui, il s'agit de "Nicolas". Cette fois, William a abandonné le ton variété pour une musique bien plus personnelle. La mélodie du piano et les cordes prêchent pour un morceau plus romantique dont le refrain marque au fer rouge. Cette composition est à mon sens bien meilleure que les deux précédentes. Comme souvent avec notre blondin, on jouxte les sommets sur les chansonnettes les plus intimistes, il en est de "Petit comme un caillou", porté par quelques notes de piano légères et une ambiance résolument tristounette. Un titre bien difficile à ne pas fredonner sitôt après écoute. Le choix des mots sur le refrain est notamment très judicieux, c'est du jamais vu dans la chanson traditionnelle : Un cœur petit comme un caillou... Un sommet !

William SHELLER revient aussi vers ses premières amours avec les deux instrumentaux de Nicolas : j'ai toujours vu des points communs entre le petit Parisien timide et la fée du Kent Katie BUSH "Promenade française" est assez révélateur à cet égard, même si on pourrait penser à de nombreux groupes de progressif de la même manière. Voilà en tout cas un moment de plaisir évident. Il y a aussi "Le petit Schubert est malade" qui, dans un autre genre, présente un petit quatuor de cordes enserrant la mélodie comme dans un rondo. L'élégance est de mise, même si cela sonne bien étrangement pour de la variété. Décidément, il va falloir réfléchir à donner un autre style à son art.

Il nous reste quelques titres, franchement moins mémorables : "Un peu de Boogie Woogie sur les bords" au refrain à la Michel BERGER sonne très variété seventies. "J'ose pas" nous amène cette fois à des consonances proches de celles de Véronique SANSON, pas mieux, mais on apprécie dans les deux cas le solo de guitare. "Quand j'étais à vos genoux", malgré une orchestration toujours très à la pointe et un joli refrain, me laisse froid la majeure partie du temps. "Une étonnante européenne" est sans doute plus aimable avec son piano tressautant mais si on reste dans une variété sophistiquée, on n'est pas au niveau de ses grandes compositions. Enfin, "Billy nettoie son saxophone" a mal vieilli, je la déconseille.

Nicolas, malgré un mode de composition et de production fort différent des précédents albums de l'artiste, présente finalement les qualités et défauts de ses petits camarades. Bien sûr, je marque d'une croix indélébile la présence de "Petit comme un caillou" et l'éponyme "Nicolas" reste bien dans les mémoires, comme les instrumentaux. Mais le reste, et notamment les deux singles, me semble en-deçà. Cela ne remet nullement en question le talent d'arrangeur de William SHELLER, cela va de soi, mais il y a encore du chemin jusqu'à la formule magique.

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   ERWIN

 
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1. Une étonnante Européenne
2. Promenade Française
3. J'ose Pas
4. Petit Comme Un Caillou
5. Oh ! J'cours Tout Seul
6. Billy Nettoie Son Saxophone
7. Un Peu Boogie Woogie Sur Les Bords
8. Nicolas
9. Le Petit Schubert Est Malade
10. Quand J'étais à Vos Genoux
11. Fier Et Fou De Vous



             



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