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PUNK ROCK  |  STUDIO

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- Style : Ludwig Von 88, Les Garçons Bouchers
- Membre : Mano Negra, Dogs
- Style + Membre : Didier Wampas
 

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Les WAMPAS - Evangelisti (2017)
Par RAMON PEREZ le 13 Février 2020          Consultée 1242 fois

Comme je n’habitais pas loin, j’allais de temps à autres à Sète. Et il m’est arrivé de croiser Tony Truant à la plage ou Didier Wampas à la sortie du magasin. Car oui, LES WAMPAS sont devenus (en grande partie) sétois ! Didier est venu prendre sa retraite au soleil. Il n’est plus le punk ouvrier qu’il chantait peu de temps avant les soirs de concert, avant d’enchaîner les lendemains sur son taf d’électricien à la RATP. Bien-sûr des journaleux un peu cons ont saisi cette occasion pour répandre leur haine bourgeoise du progrès social. Un ouvrier, musicien de surcroît, qui se permet de prendre sa retraite à peine passée la cinquantaine, c’était trop dur à supporter pour eux. C’est ainsi qu’on vit le Canard Enchaîné prendre la défense du rockeur, en rappelant que Didier aurait pu faire valoir ses droits à l’intermittence depuis longtemps, ce qui aurait coûté bien davantage à la solidarité nationale.

Donc Didier est parti de la RATP, mais ne s’est certainement pas retiré de la musique ! Etabli dans son port de pêche, il y consacre même davantage de temps en multipliant les projets parallèles, dont un en famille qui a une vraie fraîcheur, SUGAR & TIGER. Et surtout il n’a pas pris sa retraite du micro des Wampas, qui remettent le couvert pour la douzième fois en s’affichant comme un groupe de Sète avec le packaging ainsi que le nom de l’album qui font directement référence à la tradition de la ville, les fameuses joutes, dont Aurélien Evangelisti est un nom important. Si une photo de la plaque de l’union confédérale des retraités de Sète est malicieusement glissée dans le livret, cet album prouve que le groupe a encore de beaux jours devant lui.

D’ailleurs le vrai changement n’est ni un déménagement, ni un changement d’activité. Durant la tournée précédente Philou Almosnino, le guitariste du groupe depuis 1991 (album Simple et tendre), celui qui avait assumé la lourde tâche de remplacer Marc Police et qui était par ailleurs le seul intermittent du groupe, a reçu une proposition du genre qu’on ne peut pas refuser : accompagner JOHNNY sur sa dernière tournée Rester vivant. Pas un job permettant de tourner en parallèle avec les Wampas, qu’il s’est donc résolu à abandonner. Le temps de réfléchir à comment faire après ça, il paraît qu’un mec qui était dans le public quasiment à chaque concert est monté sur scène et a suffisamment assurer pour y rester. Effello est ainsi devenu le nouveau compagnon de Tony Truant dans le tandem de guitaristes derrière Didier. A l’heure d’écouter l’album, on peut tout de même relever qu’on ne remplace pas comme ça quelqu’un qui a plus de vingt ans de boîte. Il manque un petit truc dans le son de ce disque, un peu du jeu de costaud de Philou qui rend Evangelisti un brin léger pour du Wampas, moins abrasif.

Il faut bien que tout le monde se fasse la main, on le pardonnera donc. D’autant qu’il y a plein de choses intéressantes à côté. Des chansons très efficaces comme la première, d’autres complètement barrées comme la deuxième. Les Wampas creusent encore leur sillon Yéyépunk si singulier, entre variétoche kitsch et gros rock qui envoie la purée. Didier s’éclate à ououhter sur la moitié des titres et ferait même presque un effort sur son chant (je crois d’ailleurs que c’est l’album où il chante le mieux), avec en prime pas mal de contre-chants de sa part. Les textes restent toujours autant décalés, construits autour de détails de la vie aussi anodins que bizarres (ça va des fesses des belges au CD de Bashung qui a bien failli finir dans les toilettes). Avec cette fois-ci une grosse dose d’autodérision qui ravira les habitués de cette plume sur « Sans aucun remords », morceau Wampas pur jus qui démystifie la moitié des chansons précédentes du groupe, et « Même les plus grands », génial exercice de remplissage textuel où Didier assume de la meilleure des manières son manque d’inspiration.

En bon point, il faut noter aussi l’effort fait sur la composition, avec des accords ou des changements de tons qu’on n’avait pas eu l’habitude d’entendre jusqu’ici et qui ajoutent un peu de sel. Ça rend particulièrement bien sur le meilleur morceau de l’album, « Traumatisé par le garçon roux », un titre carrément ailleurs qui allie autant l’étrangeté des mots que la légèreté et la force de la musique des Wampas, ainsi que le talent si particulier du chanteur. Et puis il y a un nouveau titre franchement bon sur la passion bien connue de Didier (à savoir le vélo), qui nous sort un texte de derrière les fagots plein de doubles-sens, sur une musique des plus efficaces.

Mais même s’il y a plein de bons trucs, quelque chose m’empêche de considérer Evangelisti comme un grand cru Wampas. Et j’ai du mal à mettre le doigt dessus, ça m’agace. Il me fait un peu penser à Kiss, l’album de 2000, qui a lui aussi plein de qualités (c’est l’un des préférés de Didier) mais dont je me fous un peu alors que la plupart des autres disques me font vraiment kiffer. D’ailleurs je trouve qu’il y a des points communs en termes d’approche entre les deux enregistrements. Bien-sûr il y a quelques chansons clairement plus faibles comme "Casteljaloux", ça c’est facile à identifier. Mais il y a quelque chose de plus souterrain qui fait que je ne décolle pas autant que d’habitude. Peut-être que c’est un peu trop propre. Quoi qu’il en soit, il reste le plaisir d’écouter un disque des Wampas qui font toujours ce qu’ils aiment. Mais c’est éventuellement ça le problème : c’est un bon disque des Wampas en plus.

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   RAMON PEREZ

 
  N/A



- Didier Wampas (chant)
- Tony Truant (guitare)
- Effello (guitare)
- Nico Schauer (batterie)
- Jean-michel Lejoux (basse)


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