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1986 Album
2023 End Of World
 

- Style : Virgin Prunes
- Membre : Leftfield, The Sex Pistols , Siouxsie And The Banshees, Magazine, Painkiller

PUBLIC IMAGE LIMITED - 9 (1989)
Par PSYCHODIVER le 12 Juillet 2022          Consultée 604 fois

Cela devait forcément arriver. 11 ans à tendre son majeur à la figure de l'establishment culturel et de tous les partis, à publier des disques oscillant entre le bon et l'excellence, à préserver son intégrité de tous les assauts et tentatives de corruption du big business. Il fallait un jour ou l'autre que la cuirasse cède à la rouille et laisse le cœur de l'artiste à la merci de la faute de goût. Ce qui est d'autant plus dommage que PUBLIC IMAGE LIMITED avait retrouvé lors du dernier épisode une stabilité longtemps absente et démontré cette cohésion devant des milliers de slaves galvanisés par la fin prochaine de l'URSS lors du passage du groupe à Tallinn. Mais lorsque le sort s'acharne, bien appuyé par le syndrome de la partition blanche, il est vain de lutter. John Lydon et sa tendre épouse Nora avaient échappé de peu à la mort en loupant le fameux vol Pan Am 103 qui explosa au-dessus de l'Écosse en décembre 88. La chance passe rarement deux fois, surtout si la première fois relève du miracle.

Premier coup dur pour PIL : la perte du guitariste et claviériste Lu Edmonds qui, souffrant, va mettre sa carrière en 'stand by' le temps de se ressaisir. Deuxièmement, les diktats de Virgin Records qui cherche à placer Bill Laswell à la tête du processus créatif afin de réitérer la réussite de "Album" tout en imposant au combo un son orienté heavy metal et encore des musiciens de sessions. Autant dire que le courant va plutôt mal passer. John ne veut plus entendre parler de Laswell. Le groupe entame alors la conception du futur "9" (quel patronyme inventif pour le neuvième album du groupe, disques studios comme live confondus !) avec un autre producteur. Mais Virgin se fait menaçant. John récupère les pistes et rafistole comme il peut à grand renfort de bidouillages informatiques et autres programmations peu fameuses. Tout cela ne pouvait pas bien se terminer.

À l'écoute de "9", on se demande ce qu'aurait pu donner la démarche heavy métallique initialement voulue. Peut-être se serait elle avérée gagnante... Peut-être pas. Reste qu'à vouloir offrir un successeur digne de ce nom à l'excellent "Happy" tout en aseptisant la musique et sans faire de vague question prise de position, PIL se casse les dents. Impossible pour une formation aussi marginale de pouvoir se compromettre d'une quelconque manière. Mauvaise influence de la tournée US de 1988 en première partie des énervants INXS post "Kick" sans doute (John affirme toujours que la bande à Michael Hutchence fut humainement exécrable). Ce PIL millésime 1989 ayant plus de rapport avec LEVEL 42 et SIMPLE MINDS qu'avec THE SOUND ou KILLING JOKE ("9" étant au gang de Lydon ce que "Outside The Gate" fut aux disciples de Coleman). Quand on compare "9" avec les sorties de vieilles gloires punk/afterpunk telles WIRE ou THE CHURCH, le désarroi s'impose. Et en matière de pop la même année, Kate BUSH et TEARS FOR FEARS savaient mettre tout le monde d'accord.

Tout au long de ce 33-tours, sont perceptibles les velléités d'un potentiel bon voire très bon disque pop estampillé PUBLIC IMAGE LIMITED qui ne se révélera pas. Les singles "Warrior" et "Disappointed" sont des plus insignifiants. C'est avec une certaine gêne que j'écris ces quelques lignes. Franchement. Proposer pareils bidules pétris de facilité et de mauvais goût dont raffole la bande fm : pourquoi John ? Pourquoi ? Tu avais toujours su faire face jusqu'alors. Gravitent autour de ces deux placebos javellisés, des trouvailles intéressantes mais qui ne seront pas véritablement développées ni utilisées judicieusement. Impossible de ne pas sourire à l'écoute de l'intro de "Sand Castles In The Snow" qui semble tout droit sortie d'un opus old school de "Sonic The Hedgehog" (cela dit, la voix de John passée au travers d'un vocoder pourri aurait parfaitement convenu à Metal Sonic). "Worry" et l'introductif "Happy" (oui, comme l'album précédent, keske vous voulez ke j'vous dise ?) restent dans une veine arabisante bienvenue mais dont le combo a su faire un usage plus convaincant par le passé. "Armada" referme cet opus en sérieuse demi-teinte sur une note pas déplaisante cependant très (trop) timorée si on pose une oreille sur les précédentes chansons conclusives du groupe ("Radio 4", "Fat Chance Hotel ", "Fodderstompf", "The Order Of Death", "Ease", y'a décidément pas photo).
Mais à chaque album d'un grand groupe ses joyaux. "USLS 1" et "Brave New World" en sont. Le premier, imaginant Air Force One et Bush senior victime d'une attaque terroriste aboutissant à un son et lumière d'anthologie (et bien entendu inspiré par l'attentat mentionné plus haut où John et sa femme l'ont échappé belle) fait appel aux sonorités obscures des débuts du groupe qu'il combine à une base mainstream trompeuse, bien soutenue par la guitare savoureuse de McGeoch. Quant au deuxième, suite logique des meilleurs moments de l'excellent cru de 1987, John et ses gars prouvent qu'ils n'ont pas perdu la main pour autant. Mélodies suaves et douces amères, choeurs féminins parfaitement intégrés, textes imprégnés comme il faut de cet anti modernisme salvateur dont John fait l'apologie depuis les PISTOLS. PIL signe là un des plus beaux morceaux de son répertoire.

Un ensemble écoutable donc, mais cela ne suffit pas. Aussi "9" demeure le plus faible des albums de PUBLIC IMAGE LIMITED. Les plus indulgents d'entre nous sauront lui trouver un semblant de charme qu'il doit en réalité en très grande partie à son prédécesseur dont il n'est qu'un jumeau indésirable. Peu après, John et ses compagnons donneront un concert dans la lignée de leur dernière offrande studio au Ritz Club de New York. Comprendre un live bien peu mémorable. Viendra la publication de "Don't Ask Me", single écolo sympathique (et que dire du clip réalisé à l'occasion), puis la sortie de la compilation controversée (une bataille s'engagea entre John et Virgin au sujet du nombre de titres sélectionnés) "The Greatest Hits So Far" en 1990. Dès lors, il faudra deux années à PIL pour se remettre en question et enregistrer un nouvel opus qui, sans battre tous les records, saura satisfaire nos cages à miel. Patience donc.

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   PSYCHODIVER

 
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- John Lydon (chant)
- John Mcgeoch (guitare)
- Allan Dias (basse)
- Bruce Smith (batterie, claviers, programmations)


1. Happy
2. Disappointed
3. Warrior
4. Usls 1
5. Sand Castles In The Snow
6. Worry
7. Brave New World
8. Like That
9. Same Old Story
10. Armada



             



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