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POST PUNK  |  STUDIO

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1986 Album
2023 End Of World
 

- Style : Virgin Prunes
- Membre : Leftfield, The Sex Pistols , Siouxsie And The Banshees, Magazine, Painkiller

PUBLIC IMAGE LIMITED - This Is Pil (2012)
Par PSYCHODIVER le 5 Septembre 2022          Consultée 960 fois

On n'y croyait pas. Plutôt, On n'y croyait plus. Les come-back de vieilles gloires du rock qui débouchent sur un pétard mouillé (BAUHAUS avec "Go Away White", GANG OF FOUR avec "Content" ou encore BLACK SABBATH avec "13", va te faire Rubin) on commence à les collectionner. Ainsi, lorsqu'en 2012 une drôle de pochette animalière enfantine (clin d'œil au bestiaire de "Paris Au Printemps") renfermant le nouvel album de PUBLIC IMAGE LIMITED débarque chez les disquaires, personne ne sait quoi penser. En effet, 20 ans se sont écoulés depuis la dissolution du groupe fer de lance du post punk dans des conditions mouvementées dont lui seul avait le don de se retrouver. Emmerdeur de première et icône d'un genre qui boosta la créativité de tout un paysage musical, PIL devait-il s'éteindre de la sorte ? Ne laissant en derniers souvenirs que deux albums studio allant du correct à la déception ?

Non. Mais le chemin vers la résurrection n'est jamais agréable. Les maisons de disques déterminées à le flinguer une bonne fois pour toutes, John Lydon se voit contraint de sombrer (en apparence) dans le grand n'importe quoi, afin de garder la tête hors de l'eau. Il va cumuler les émissions "d'aventure", entre une immersion chez les gorilles et une plongée au milieu des squales d'Afrique du Sud. Puis être à l'initiative d'une pub pour une marque de beurre réputée en Albion. Je vois déjà venir les détracteurs du rouquin, brandissant l'argument du "vendu au système". La démarche de John est elle plus critiquable que celle de Lemmy jouant du violon dans une pub pour KitKat (autodérision maximum le concernant) ? Et que dire de Ozzy et de sa téléréalité plus humiliante qu'autre chose ? John comme Lemmy n'ont au moins jamais été vampirisé par une Sharon Osbourne bis.

Enfin. PIL se reforme courant 2009 pour une poignée de concerts. Brixton Academy, Festival de l'île de Wight, les papys destroy écument les évènements majeurs comme pour prouver que le terme "retraite" ne s'intègre pas à leur vocabulaire. À l'occasion, John n'a pas fait place aux jeunes et a rappelé deux anciens membres. Et quels membres ! Lu Edmonds et Bruce Smith, respectivement guitariste et batteur à l'époque de l'excellent "Happy", LA pépite lydonienne des 80's. À la basse et aux claviers, arrive Scott Firth, multi-instrumentiste à l'éclectisme prononcé, qui fut accompagnateur d'Elvis Costello comme des SPICE GIRLS. Les fonds obtenus via les lives et les mésaventures télévisées de John s'avérant suffisants pour une auto production : le quatuor s'enferme aux Wincraft Studios, énième fermette reconvertie en église du rock anglo-saxon, entourée de champs où paissent de sympathiques ovins, bien mis en valeur dans le clip du single "One Drop". Vidéo dans laquelle les quatre Anglais prouvent qu'ils sont restés des sales gosses jamais avares en conneries, à l'instar de leurs compatriotes les STRANGLERS et autres DAMNED. "One Drop", single en partie autobiographique, hommage à l'Angleterre des oubliés, annonçait un disque qui à défaut d'être inventif, promettait du PIL de qualité. Comprendre, un post punk fougueux, dopé au krautrock / dub le plus expérimental et porté par des textes en forme de coups de latte bien placés. Un vrai retour aux sources.

Sons gutturaux bien mis en avant, voilà que le John se lance dans un pseudo sermon / harangue de foules à la "Religion". "This Is PIL, Public, Image, Limited..." répète t'il avec conviction tandis que Edmonds triture sa gratte, délivrant des accords arabisants digne des grandes heures des 80's. Une ouverture conquérante qui laisse place à un album qui l'est tout autant. Le tragique "Deeper Water", autre grand moment de rock mordant, respire autant la folie furieuse de "First Issue" que l'atmosphère moite et froide de "Metal Box". En parlant de la boîte métallique, ceux qui en 1979 avaient été traumatisé par "Death Disco" auront comme une très dérangeante impression de déjà entendu avec le dansant autant que suicidaire "Human", où la guitare affûtée et grésillante d'Edmonds nous ferait presque croire au retour de Keith Levene. Sans parler d'un Bruce Smith dont les percussions sonnent plus post punk reverbé que jamais. Le plus posé "I Must Be Dreaming" à des allures du CURE des débuts (la grande époque "Boys Don't Cry" / "Faith") avec une légère touche funky, séquelle des déjantées années 83/84. "Terra Gate" vous met d'emblée les doigts dans la prise, s'inscrivant dans la droite lignée des "Low Life" et autres "Public Image", hymnes punks barbares mais n'oubliant pas d'être suffisamment sophistiqués pour sortir du lot. Les amateurs de délires abrasifs perdront des neurones supplémentaires sur "Lollipop Opera", un néo "Fodderstompf" electro hip hop exotico punky, agrémenté d'un vocoder du plus bel effet. PIL n'a jamais eu peur de proposer des titres inclassables et reste fidèle à ses traditions. Aussi nous réserve t'il une conclusion fleuve qui démontre que les géniteurs de "Albatross" et "Theme" savent encore nous embarquer dans de sacrés trips hallucinés. La première écoute de "Out Of The Woods" pourra paraître une corvée tant John se surpasse en matière de rimes corrosives, le morceau se révèle vite délicieusement addictif. Un morceau somme, à l'image d'un disque complet. Condensé généreux mais solide de tout ce qui a fait le succès de PUBLIC IMAGE LIMITED. Oui, "This Is PIL" n'est pas un bête album de reformation dissimulant une redoutable pompe à fric. John et ses acolytes ont encore des choses à dire en 2012 et ils s'expriment sans langue de bois avec une musique toujours aussi jouissive et imprévisible, pour notre plus grand plaisir.

Entre des albums métal uniformisés par des productions sans âme, des come-back piteux déjà évoqués plus haut et des revival sympathiques à défaut d'être transcendants (coucou les GHOST) : les disques dotés d'une personnalité bien trempée se comptent sur les doigts d'une main en ces déprimantes années 2010 (combien de "Blackstar", de "Japandorf" ou de "Post Pop Depression" pour toute une gamme de CD / vinyles réchauffés qui nous tombe dessus année après année, ces morceaux de plastique dépourvus de la moindre musique à propos desquels plaisantait Wayne "MC5" Kramer ?). "This Is PIL" fait partie de ces œuvres salvatrices. Assurément un des grands albums des années 2010, un des opus studios essentiels du gang de Lydon et pour ma part une bonne porte d'entrée pour celui qui désirerait se lancer dans la discographie du combo.

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   PSYCHODIVER

 
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- John Lydon (chant)
- Lu Edmonds (guitare, banjo, saz)
- Scott Firth (basse, claviers)
- Bruce Smith (batterie)


1. This Is Pil
2. One Drop
3. Deeper Water
4. Terra-gate
5. Human
6. I Must Be Dreaming
7. It Said That
8. The Room I Am In
9. Lollipop Opera
10. Fool
11. Reggie Song
12. Out Of The Woods



             



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