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PUNK ROCK  |  STUDIO

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1986 Album
2023 End Of World
 

- Style : Virgin Prunes
- Membre : Leftfield, The Sex Pistols , Siouxsie And The Banshees, Magazine, Painkiller

PUBLIC IMAGE LIMITED - Public Image (first Issue) (1978)
Par PSYCHODIVER le 8 Avril 2022          Consultée 3120 fois

1978. Afterpunk. Tandis qu'outre atlantique, les CARS, TALKING HEADS et autre BLONDIE garantissent la pérennité d'un rock sans prise de tête : la situation n'est pas la même en Angleterre. La flamme du punk s'éteint progressivement. La désillusion succède lentement mais sûrement à la contestation. John Lydon, le Johnny Rotten des défunts SEX PISTOLS, a bien compris que l'avenir ne serait pas rose et que les promesses utopiques du punk ne relevaient que de la plus vulgaire publicité attrape couillons. Une aversion pour l'hypocrisie, les modes mercantiles, les comportements de façade et les coquilles vides ( tout ce dont se nourrissait Malcolm McLaren, le gourou des PISTOLS ) qui allait devenir le cheval de bataille de l'impayable rouquin dans les années à venir.

Exilé en Jamaïque histoire de récupérer un peu après la débâcle des PISTOLS et satisfaire son goût pour le reggae, John y fait la rencontre de Richard "Virgin Records" Branson qui lui propose un contrat. Le costard cravate projetait à l'origine de faire de John le leader des mongoloïdes de DEVO, mais les yankees refusèrent ( ces amerloques, franchement ... ). John avait par conséquent le champ libre pour créer un groupe, son groupe.
Il retourne en Albion où il recrute un vieil ami, John Wardle, hooligan infréquentable passé maître en l'art de démonter la gueule de son prochain ( il avait failli suriner lors d'un concert des PISTOLS le journaleux Nick Kent qui s'était finalement fait torcher par Sid Vicious à coup de chaîne de vélo ) qui se découvre un don pour la basse et se choisit un pseudonyme : Jah Wobble. Se joint à la future attaque terroriste sonique en préparation, un rebut du CLASH, le famélique guitariste et claviériste Keith Levene, ainsi qu'un étudiant canadien de passage à Londres, Jim Walker, qui se chargera des parties de batterie. PUBLIC IMAGE LIMITED était né. Et c'est ainsi qu'en décembre 78, atterri en pleine mare britannique un pavé dont la pochette clean quoique louche ne prépare pas à la déferlante de haine bête et méchante qu'il contient.

Régulièrement cité comme un des disques les plus importants du post punk et acclamé par des icônes du genre dont la crédibilité ne fait plus aucun doute ( Jaz Coleman notamment, pas n'importe qui tout de même ) : "First Issue" n'est cependant pas exempt de certains défauts inhérents à bien des œuvres ( pas toutes mais beaucoup ) forgées dans le dégoût et la volonté d'en découdre avec tout et n'importe quoi.

Un hurlement de cinglé en guise d'ouverture, une ligne de basse bien mise en avant mais vite dévorée par un mur de guitare noisy dévastateur qui annihile toute velléités mélodiques : l'effrayant "Theme" nous met tout de suite dans le bain. Avec des paroles suicidaires ( la chanson fut bel et bien employée dans les HP de l'époque comme traitement dissuasif anti dépression, comprenez : vous n'êtes pas tout seul à vouloir vous pendre ) qui renvoient les CURE de "Pornography" faire mumuse chez les emo ringards ( quel pléonasme ) : Lydon démontre, si tant est que cela devait être à nouveau démontré, qu'il est le prophète incontesté du No Future. S'en suit le diptyque "Religion I" et "Religion II", diatribes anti dogmes instrumentalisés pour le fric dont l'irrévérence renvoie aux PISTOLS de "Bodies", "Liar" ou "EMI" (on en parle de "Belsen Was A Gas" ?). John affirmera plus tard avoir pris pour cible l'église anglicane (un certain MORRISSEY ne sera pas tendre non plus avec cette institution). Un diptyque cependant bancal car composé d'un premier morceau court en forme de sermon détourné et d'un deuxième reprenant les textes précédemment récités sur une composition musicale peu captivante. Les riffs de guitare déglingués et l'apparition d'un piano en piteux état annoncent néanmoins le futur son du groupe. La face A s'achève sur "Annalisa", évocation de l'affaire Anneliese Michel, soit le cas de possession démoniaque le plus épouvantable des années 70. Lydon y manie l'ambiguïté avec brio, exposant le point de vue des quidams rejetant la mort par épuisement et malnutrition de la malheureuse sur sa famille et sur les prêtres qui ont pratiqué en vain un nombre incalculable d'exorcismes (négligeant de ce fait tout aspects médicaux) ainsi que le point de vue des forces malfaisantes qui se seraient (s'étaient) emparées du corps de la jeune fille. Un choc auditif qui vous hante longtemps au même titre que les photographies relatives à l'affaire. Difficilement écoutable. Réellement dérangeant.

Le triptyque punky formé par "Public Image" ( tube intemporel au riff imparable devenu l'hymne de tout les énervés de la Terre, votre serviteur le premier et qui dézingue McLaren avec un plaisir communicatif irrésistible ), "Low Life" ( à travers lequel John règle une dernière fois ses comptes avec Sid Vicious devenu le déchet de service des magnats de la contre culture hard discount ) et "Attack" ( qui porte bien son nom ) constitue le sommet de la face B comme de l'album. Un album qui se termine sur "Fodderstompf", un pétage de câbles indescriptible où Lydon et Wobble s'échangent le micro au milieu d'un bad trip en forme de boucle temporelle pour héroïnomane à qui la Mort chuchote des slogans pas forcément rassurants. Un délire corrosif qui s'offrit un succès remarqué dans les boîtes de l'époque, bien aidé par son beat disco plutôt efficace et son gimmick passé à la postérité : "We only wanted to be loved."

"First Issue" respire la rage juvénile et la volonté d'émancipation de la part d'un John Lydon qui recrache ici tout ce qu'il n'a pas pu régurgiter du temps des déjà radicaux SEX PISTOLS. Disque malade conçu tel un exutoire primitif, défouloir jusqu'au-boutiste et doté d'une énergie indéniable, mais plombé par une immaturité autant thématique que musicale ( imaginez un mélange pas toujours convainquant entre le CAN de "Tago Mago" et les BANSHEES de "The Scream" ) ainsi que par une production qui décline en qualité à mesure que l'album avance ( si seulement ils n'avaient pas dilapidé tout le budget en dope avant la fin des sessions d'enregistrement ) : "First Issue" ne soutient pas la comparaison avec d'autres représentants de l'afterpunk sorti en cette année 78. "The Scream" donc, mais aussi "Real Life" de MAGAZINE, suivi de près par le "Black And White" des STRANGLERS, le "Chairs Missing" de WIRE, le "Systems Of Romance" d'ULTRAVOX ou encore le premier TUBEWAY ARMY. Une année très riche où la concurrence était rude. Toutefois, avec déjà des morceaux anthologiques, des soupçons de talent qui ne tarderont pas à faire parler d'eux et une détermination à toute épreuve, le quatuor aura prouvé que la colère punk avait su transmettre ses gènes les plus authentiques au delà de sa mort et John Lydon : qu'il y a une vie après les SEX PISTOLS. Les asociaux magnifiques de PUBLIC IMAGE LIMITED venaient de débarquer sur la planète rock et rien ne pourrait les arrêter.

Déjà l'aura quasi surnaturelle d'une boîte métallique se profile à l'horizon.

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   (2 chroniques)



- John Lydon (chant)
- Keith Levene (guitare)
- Jah Wooble (basse)
- Jim Walker (batterie)


1. Theme
2. Religion 1
3. Religion 2
4. Annalisa
5. Public Image
6. Low Life
7. Attack
8. Fodderstompf



             



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