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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  SINGLE

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- Style : Magma
- Style + Membre : Univers Zero, Thierry ZaboÏtzeff
 

 Art Zoyd (892)

ART ZOYD - Sangria / Something In Love (1971)
Par NANAR le 15 Avril 2023          Consultée 617 fois

Tout commence en 1970 avec la rencontre au lycée de Maubeuge de deux jeunes passionnés de la musique. Gérard Hourbette, violoniste de formation, marqué par la découvertes des musiques dites 'contemporaines' puis du rock progressif, a rapidement fui le rigorisme de la faculté de musicologie à la Sorbonne et du conservatoire. Thierry Zaboïtzeff est animé de la même passion mais a connu le cheminement inverse : d’abord féru de rock, puis plus tard découvrant et explorant les musiques sérieuses contemporaines. Ainsi, naquit le projet Rêve 1, laboratoire d’expérimentations en toute liberté, plus tard enrichi du bassiste Guy Judas. L’autre rencontre déterminante est celle de Gérard Hourbette et du chanteur et guitariste Rocco Fernandez, déjà membre d’un autre groupe, qui accepte de rejoindre Rêve 1 après le départ de Guy Judas. Rêve 1 devenu alors ART ZOYD en 1971 se produit à travers la France pendant quatre ans avant le départ de Rocco Fernandez courant 1975.

"Sangria" et "Something In Love" constituent donc ce tout premier témoignage sonore, cinquième et dernier quarante-cinq tours du micro-label Opaline. Il s’agit de deux chansons à l’instrumentation hard-rock qui peine malheureusement à se démarquer du paysage musical psychédélique. On y trouve de la batterie chaloupée, des guitares acides, des vocaux typiquement psychédéliques. Nous pouvons tout de même apprécier les improvisations au saxophone et le bref refrain tribal de "Sangria", les guitares rageuses de "Something In Love" et plus généralement la jolie énergie de l’ensemble. En réalité, Gérard Hourbette et Thierry Zaboïtzeff sont absents de ce disque; il s’agit bien d’un enregistrement du tout premier "Art Zöyd", le groupe de Rocco Fernandez avant la rencontre avec Rêve 1, avec ses musiciens d’alors : le saxophoniste Serge Armelin, le guitariste Patrick Zoltek, le bassiste Jean-Paul Dulion et le batteur Claude Asencio. Tous quatre effectuent ici leur seule et unique apparition discographique.

"Sangria" est trouvable sur l’une des deux compilations éditées par le label français Mantra regroupant les premiers albums d’ART ZOYD (excepté la première version de Symphonie Pour Le Jour Où Brûleront les Cités dont les bandes mères ont été perdues), ainsi que "Golf Drouot 72", un extrait inédit de concert. On y retrouve bien Gérard et Thierry aux côtés de Rocco, ainsi que le batteur Jean-Marc Lomprez. Il s’agit d’une improvisation qui commence sur une reprise de l’air "Ce n’est qu’un au revoir, mes frères…" avant de virer dans une espèce de gros délire hard-rock parodique à grands renforts de chant yaourt. On aime ou pas.
Les trois morceaux ont, pour notre bonheur, été inclus dans la réédition de 2008 du premier album d’ART ZOYD, Symphonie Pour Le Jour Où Brûleront Les Cités (1976) par le label japonais Belle Antique qui s’est fait des rééditions en fac-similé une spécialité (ainsi que des reproductions d’albums édités par le label français Musea). Ces deux rééditions nous apportent les informations, absentes du 45-tours originel, quant aux crédits de ces trois chansons.

Du "Art Zoyd 3", avec Rocco, Gérard et Thierry, il nous reste peu de traces sonores (on exclut le 45-tours donc). Outre "Golf Drouot 72", citons deux extraits d’un concert à Nancy en 1975 cumulant quatorze minutes et figurant sur l’imposante rétrospective 44 ½ Live (2017). Deux excellents moments, très précieux non seulement pour leur aspect historique, mais aussi pour leur qualité même.
Le premier morceau, "Sans Titre", est introduit par des accords mélancoliques de guitare nimbés d’effets. Puis, une basse tellurique ouvre sur un thème explosif, avant une conclusion plus modérée.
Le lancinant "Final", où les cordes frottées viennent en lieu et place des basse et guitare, nous laisse quant à lui déjà entrevoir les constructions savantes du futur album de 1976.

Enfin, parlons de "Manège", morceau enregistré le 19 février 1976 à la Halle Aux Grains de Toulouse, d’abord édité par Recommended Records comme bonus à l’album Phase IV (1982) pour les exemplaires en pré-commande, puis réédité à plusieurs reprises en tant que bonus de diverses parutions. Y figurent les mêmes musiciens que sur l’album de 1976, à l’exception de Franck Cardon non encore remplacé par le guitariste Alain Eckert. Composé à six mains par Gérard, Franck et Rocco, "Manège" est une succession survoltée de thèmes qui passerait pour un pot-pourri, mais néanmoins structurée par un thème récurrent en canon, et surtout cette mélodie magnifiquement grandiloquente vers la neuvième minute, avant une conclusion délirante. Cette versatilité rappelle beaucoup "Deux Images De La Cité Imbécile", et en particulier le premier mouvement "Les Fourmis".

Vous l’aurez compris, ce premier quarante-cinq tours estampillé ART ZOYD est tout ce qu’il y a de plus anecdotique et son intérêt est avant tout historique.

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   NANAR

 
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- Rocco Fernandez (guitare, chant)
- Serge Armelin (saxophone)
- Patrick Zoltek (guitare)
- Jean-paul Dulion (basse)
- Claude Asencio (batterie)


1. Sangria
2. Something In Love

- Bonus Archives I
1. Golf Drouot 72
2. Manège

- Bonus 44 1/2 Live
1. Untitled
2. Finale



             



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