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Johnny WINTER - Guitar Slinger (1984)
Par ERWIN le 1er Novembre 2009          Consultée 5547 fois

Vous tenez entre vos mimines le premier album de Johnny Winter pour le label Alligator ; il y en aura trois. La carrière du guitariste texan est déjà bien longue et sa discographie pléthorique. Mais cette petite période des mid-‘80’s est pour Johnny le moment d’une certaine quiétude. Lui qui a vécu pas mal de vicissitudes – alcool, addiction à l’héroïne –, il semble aller mieux, comme le prouve ce regard narquois qu’il lance, contre ses habitudes, à l’auditeur. Alors c’est sûr, la forme de notre bon Johnny n’est pas celle de Schwarzenegger puisque quelques kilos de muscles les séparent, mais clope au bec, il semble plus sûr de lui que jamais.
D’ailleurs, quel est cet objet étrange que l’albinos tatoué tient dans ses serres d’oiseau de proie ? Une gratte ? Mais où est donc passée la Gibson Firebird ? Bah, rangée au placard au profit d’un stick « Erlewine laser » ! Pour les puristes du Blues, c’est choquant… Mais Johnny s’en tamponne… Cependant, le détail a son importance dans une communauté aussi intégriste que celle des bluesmen. Déjà que son brother Edgar fait le con à jouer de la soul pop !

Bref, ce premier Alligator, « Guitar slinger » le bien nommé, est une véritable mine d’or pour tout prospecteur de blues qui se respecte. Johnny n’y invente rien, mais il s’y éclate comme rarement. Surtout les blues rapides comme « It’s my life », déclamé sur un ton enjoué et moqueur, avec une gratte qui s’empare de tout l’espace dés les premières notes : une merveille absolue ! Avec un dobro, une Firebird ou un vulgaire Stick, ne cherchez pas, Johnny est bel et bien le meilleur. Il en fait des tonnes, ses doigts de vautour arracheraient des larmes de bonheur à n’importe quel bout de bois taillé en forme de guitare.
Et l’on se surprend à entendre sa voix plus qu’à l’accoutumée ; elle sonne remarquablement et elle soutient la guitare avec constance et à propos. Cet album est particulier, car justement la voix de Johnny Winter fait corps avec sa guitare comme jamais précédemment.

Les blues ruraux, immuables et noyés de désespoir sont bien présents : à commencer par le rampant « Iodine in my coffee » et son entêtant harmonica. Ce Blues possède tous les ingrédients d’un giga classique : un rythme d’enfer, une voix éraillée plus raw que nature, un harmonica et une guitare qui partent ensemble vers des sommets jusque-là inviolés. A écouter en boucle toute la journée, pour retrouver l’essence de la musique du delta.
« I smell trouble » lorgne du coté de Stevie Ray Vaughan, qui est en train de percer sous l’égide de Bowie et de Jackson Browne en cette année 84 ; Johnny y adoucit le son de son instrument et le fait sonner comme son compatriote texan, pour un blues aux forts accents crossroadiens.

« Kiss tomorrow goodbye » renoue avec les jours lointains où Johnny faisait des slows de grande facture, on se souvient de l’immortel « Let the music play » sur « Johhny Winter and » au début des ‘70s’. Et cette voix, jusqu’ici secondaire, qui interpelle l’auditeur ! Ca alors ! Johnny n’est donc pas qu’un guitariste d’exception ? Un slow très réussi, avec un tout petit coté mainstream.
Quelques morceaux contiennent des ingrédients plus soul, comme « Trick bag », avec sa basse groovante et ses cuivres à la Edgar Winter, frère si proche dans le look et si lointain dans les goûts… « Where’s your brother… ? Not so far ! »… Ou encore sur « Don’t take advantage of me », où la basse dicte sa loi à un ensemble original, pour un blues qui lorgne vers des influences plus Chicago/Detroit. On s’éloigne des standards sudistes : c’est le règne de la diversité.

Mais Johnny revient très vite à ses premières amours : le rock’n’roll est abordé sur le rapide « Lights out », avec un sax bien accrocheur. « Boot hill », « Mad dog » et « My soul » sont autant de prétextes pour repositionner la guitare au centre des débats. Débats qui tournent courts, puisque la conclusion s’impose d’elle-même : Johnny est le seul vrai patron de la guitare blues.

Et la vibration résonne, encore et encore, car tel est Johnny Winter, il chante la vie, ses doigts en narrent les détails, il mourra ainsi, face à un parterre de fans loyaux et indéfectibles, comme nous lui souhaitons tous.
Il ne sait rien faire d’autre, mais il le fait si bien…

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   ERWIN

 
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1. It’s My Life Baby
2. Don’t Take Advantage On Me
3. Iodine In My Coffee
4. Trick Bag
5. Mad Dog
6. Boot Hill
7. I Smell Trouble
8. Lights Out
9. Kiss Tomorrow Goodbye
10. My Soul



             



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