Une jeune femme qu’on imagine pas trop mal gaulée introduit le seul et unique James Todd Smith dans "Intro"… Non, on ne veut pas savoir ce qui arrive une fois le micro éteint, mais ceci a le mérite de positionner les débats. Il s’agit donc du 10eme opus de notre rappeur bodybuildé, ainsi que son nom l’indique. La couverture n’oublie pas de rappeler à qui de droit que notre homme se dope scandaleusement aux stéroïdes anabolisants mais peu importe, s’il faut plus tard payer en douce des transfusions hebdomadaires en Suisse comme un certain Arnold S, nous sommes convaincus que Rick Rubin allongera la monnaie ! D’ailleurs comma l’image le prouve la parole est aux muscles ! LLCOOLJ 10eme contribution à l’histoire de la musique populaire, c’est un rendez-vous à ne pas manquer !

Le début de cette livraison nous plonge directement dans un abîme RnB ou se mêlent gratouille hispanisante, beat basique et profusion de choeurs, les féminins sont lascifs alors que les mecs font les mâles, c’est "Born To Love You" et on se demande bien où James veut en venir ! "Luv U Better" continue dans cette lancée avec une instru qui fait la part belle aux sequencers, lui donnant une petite aura électro de belle tenue, avec Pharel WILLIAMS à la compo et aux choeurs, la classe. Le rythme de "Throw Ya L’s Up" nous donne tout de même envie d’headbanguer tel un possédé, et le refrain se greffe bien dans le cortex. Tout ceci est comme le dit James ainsi que quelques donzelles, plutôt hot et fait pour se trémousser sur une plage !

AMERIE ? Chanteuse RnB alors en pleine bourre est sur les refrains de "Paradise", et lui donne une jolie vibe ensoleillée, alors que James décline un flow efficace, nous restons dans une musique agréable et pleine de bonnes intentions pour percer au billboard, mon titre préféré de cet opus. Toujours cette touche RnB sur "Amazin", puis je ne suis pas très fan de "Lollipop" ou LL joue les daddy pervers... pas mon trip au niveau instru. Une gratte basique résonne sur "Fa Ha" et lui donne une base… on va dire que c’est un brin répétitif et statique. "Clockin G’s" présente les mêmes éléments : la basse en lieu et place de la guitare. "U Should" et "After School" m’endorment un peu, elles sonnent datées à mon sens.

LL montre son amour de la chanson latina en adjoignant une nouvelle guitare sur "Mirror Mirror", qui est aussi bâtie sur les voix des choristes qui abattent un joli boulot. La fabuleuse Jen LOPEZ, alors au faîte de ses capacités de… chanteuse est ici associée à LLCOOLJ pour un petit instant de sucrerie RnB, on ne le retiendra que pour les petites intonations jolies de la belle latina. Sur un featuring de DRU HILL, il dédicace "Big Mama" à sa grand mère à laquelle il élève un véritable panégyrique et la remercie tout du long, une démarche assez rare dans le rap, révélatrice des valeurs de LL qui n’est pas qu’un gros tas de muscles au final. "Niggy Nuts" nous ramène une quinzaine d’années en arrière avec un flow sur des instrus soniques discutables, mais on ne peut daigner à LLCOOLJ une vibe bien teigneuse, quasi gangsta, pas si loin que ça d’un NWA. Enfin, le rythme est basique mais la vibe développée dans "10 Million Stars" se veut aussi soul que hip hop avec ce beat strident de synthés très réussi.

Un album de belle tenue avec peu de fillers et pas mal de titres réussis. Il n’y a en revanche dans cette livraison pas le moindre titre classique mais un assemblage RnB Hip Hop dont LLCOOLJ se fait désormais le chantre. Cela s’adresse donc en priorité aux amateurs de musique chaude et ensoleillée assez facile et sans prise de tête, 10 rempli là le cahier de charges. Je reste sur un 3 équilibré.