Voyez donc comme s’il a l’air sérieux comme ça notre James Todd Smith préféré ! Vous n’êtes pas sans remarquer que la chaîne autour du cou du culturiste a maigri de 2 ou 3 kilos… Un excès de modestie serait soudainement tombé sur LL ? Cette DEFinition est-elle un hommage déguisé au label de Rick Rubin Def Jam ? En tout cas voici notre rappeur devant l’entrée d’une prison à la lueur blafarde. C’est TIMBALAND qui est en charge de la production, on est donc en droit de s’attendre à du sophistiqué. Il s’agit bien de son dixième opus même si le précédent portait à confusion mais LLCOOL J a désormais 36 ans et est déjà sur le toit du monde.

"Headsprung" est le premier single à voir le jour pour annoncer la sortie de l’opus. Un rythme addictif, un petit quelque chose de rock et un refrain de grande classe qui donne aussitôt envie de réécouter ? LL impressionne par son physique hors normes dans la vidéo très colorée, c’est vraiment le seul artiste hip hop a montrer une telle santé. C’est une belle entrée en matière, avec une pluie de billets verts autour de lui ! Le second "Hush" n’a pas du tout la même vibe, on entre dans un rap RnB presque putassier, l’instru est simpliste et on surfe sur une ambiance qui se veut lascive et sexy, seule la fin est véritablement agréable… De l’itune un peu partout ce qui ne me rend pas le titre sympa. 16ème et 26ème du billboard, pas mal…

On déplore toutefois quelques moments faibles : "Every Slip" manque un peu de move pour passer le cap de l’écoute polie, les interventions féminines font clairement pencher la balance du côté d’un RnB presque putassier. "Can’t Explain It" sur un zéphyr étonnant nous rebalance une sauce dancefloor bien dansante. Dans le ventre mou de cette livraison nous avons quelques titres parmi lesquels le Isaac HAYESien "Shake It Baby", pas désagréable mais trop statique. "1 In The Morning" nous ramène un peu du côté des gangsta ne serait-ce le début gentil de LL.

Dieu merci, il y a aussi de l’original ! Quelques aspects rocksteady sortent du trip lent de "Rub My Back", on a envie de dodeliner de la tête, et notre COOL préféré lance un flow efficace, on apprécie les chœurs féminins "ouhouh", vraiment très sympa. La guitare latina lance "I’m About To Get Her" sur un trip qui donne envie de bouger, d’ailleurs R KELLY est de la partie, "Move Somethin" se veut trépidante, des sons que DEPECHE MODE n’aurait pas reniés en 1984 ! Il y a donc un peu d’électro mixé à l’art de James. Le petit beat de sequencers de "Feel The Beat" se laisse bien ressentir, avec quelques vocalises en droit ligne d’une tribu africaine… Les racines parlent. "Apple Cobbler" a un petit coté quasi orientalisant, LL fait le tour du monde ma parole…

Comme le plus souvent, les albums de LLCOOL J sont de facture assez classiques, rarement surprenants mais avec toujours quelques incursions du côté des musiques maintream. Cet album n’échappe pas à la règle, ses fans vont crier au génie car on retrouve son flow véloce et très clair, toujours précis. Quant à moi, je reste sur un trois de circonstance.