Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  LIVE

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Les Croquants

Jacques BREL - Olympia 64 (1964)
Par EMMA le 22 Janvier 2025          Consultée 707 fois

La performance de BREL à l’Olympia à l’automne 1964 est l’un des moments les plus emblématiques de sa carrière. Cet album est grand, grandes musiques, grandes réactions du public.

Initialement prévue comme chanson sacrifiée pour l’ouverture afin de régler les derniers ajustements, lorsque BREL répète "Amsterdam", inconnue du public, la veille du concert s’en suit une ovation de quinze minutes. Elle se verra donc placée en troisième position. Toutefois, la jugeant inaboutie, il ne l’enregistrera jamais en studio. Pourtant… les premières notes se jouent, et, "Amsterdam" s’élève au rang d’œuvre mythique, celle qui, pour ma part, bien des dizaines d’années plus tard, évidemment, m’a fait découvrir BREL. Elle incarne la quintessence d’une écriture typiquement "brelienne", tous les éléments pour en faire une œuvre grandiose, sans refrain, tout en description, une mise en scène, des figures de styles à tout va, des crescendos ne cessant de monter en intensité jusqu’à un paroxysme de mots crus et de vérités fracassantes. BREL livre une interprétation à son summum, le visage ruisselant de larmes ou de sueur, qu’importe, il ne se limite pas à chanter, il habite la chanson, la vit, la hurle et l’incarne cœur et âme. Chaque note, chaque mot, chaque geste semble animé d’une fièvre irrépressible. Cri viscéral, écho des ports et des âmes perdues, sans détour, sans embellissement, seulement la vérité nue vibrante et déchirante. « Amsterdam » sera reprise bien au-delà des frontières et notamment par David BOWIE.

Il offre deux autres œuvres jamais enregistrées en studio. "Les Timides" accompagné du piano de Gérard Jouannest et de percussions explose de douceur par sa grâce et sa fluidité. Contrairement à son titre, elle est interprétée d’une voix assurée. "Les Jardins Du Casino" d’une certaine puissance narrative, elle ne parvint toutefois pas à se démarquer plus que cela.

Concert parmi des centaines d’autres, album vitrine de BREL, la musique arrangée donne lieu à des interprétations par moments plus lentes et tranquilles comme la peinture du "Plat Pays", qui n’en reste pas moins poignante car ici chaque œuvre est une performance. Un visage qui s’anime et qui mue au fil des interprétations. Il déborde en mimiques, en spasmes, en imitations gestuelles et vocales, les mots se déconstruisent, certains perdent des syllabes, l’articulation se défait et laisse place à des onomatopées, des bruits de bouche. Pour cela, on retient "Les Bonbons", "Les Toros", "Au Suivant", ou encore "Les Bourgeois" toujours avec l’accordéon de Corti. Musicalement d’ailleurs, il n’hésite pas à changer la cadence et par moment, cela donne un aspect un peu inégal que ce soit la voix qui prend le dessus sur l’orchestre ou l’orchestre qui l’emporte sur une voix qui faiblit tant elle vit ce qu’elle chante avec toute la passion possible. Cette voix qui porte la colère, le beau, la défaite… et qui n’en finit pas de donner vie à ses personnages, "Mathilde" et "Jef" dans une grande théâtralité ou "Madeleine", qu’il chante à un rythme effréné. Chaque chanson et une petite pièce qui mit bout à bout donne vit à une œuvre théâtrale.

Olympia 64 est un album précieux contenant "Amsterdam", qui, 60 ans plus tard n’a rien perdu de sa puissance et regroupe quelques-unes de ces grandes œuvres déjà connues que l’on ne se lasse de réécouter. BREL enchaîne les chansons à un rythme effréné dans une ambiance survoltée. Le comédien se fond dans l’auteur, s’éloignant des versions studios, n’hésitant pas moduler sa voix. C’est un conteur, riant, pleurant, jouant… qui enchaîne les chansons à un rythme effréné, comme porté par un besoin irrépressible d’aller au bout de ce qu’il a à dire. Il ne s’accorde aucune pause laissant à peine au public le temps d’applaudir, ne leur adressant aucun mot entre les chansons. Le tout donne des interprétations presque effrayantes, et, malgré les applaudissements inlassables, une fois qu’il a offert ses mots et épuisé sa voix, aussi rapidement qu’il est arrivé, il s’en va.

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par EMMA :


Jacques BREL
Les Marquises (1977)
L'ultime retour

(+ 1 kro-express)



DALIDA
Son Nom Est Dalida (1957)
Les débuts d'une icône


Marquez et partagez





 
   EMMA

 
  N/A



Non disponible


1. Amsterdam
2. Les Timides
3. Le Dernier Repas
4. Les Jardins Du Casino
5. Les Vieux
6. Les Toros
7. Tango Funèbre
8. Le Plat Pays
9. Les Bonbons
10. Mathilde
11. Les Bigotes
12. Les Bourgeois
13. Jef
14. Au Suivant
15. Madeleine



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod