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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Les Croquants

Jacques BREL - Les Bourgeois (1962)
Par EMMA le 28 Décembre 2024          Consultée 910 fois

Nous sommes en 1962. La maison de disque Philips chez qui était BREL jusqu’à présent publie son sixième album alors qu’il a déjà signé chez Barclay. Les deux maisons de disque se disputent l’artiste et finissent par trouver un compromis ; Philips laisse partir BREL chez Barclay et en échange ce dernier laisse partir le jeune Johnny HALLYDAY chez Philips. Tout est réglé et Barclay réédite donc le sixième album de BREL Les Bourgeois cette même année, avec quelques titres supplémentaires. Cet opus s’inscrit dans un monde en transformation où la critique sociale et le désir de liberté sont des thèmes omniprésents. Et, bien que de nouveaux artistes plus jeunes et modernes tels que Françoise HARDY et Johnny HALLYDAY, émergent, BREL, par son génie artistique, capte l’esprit de cette époque et ne cesse de croître.

"Les bourgeois c’est comme les cochons plus ça devient vieux, plus ça devient bête, les bourgeois c’est comme les cochons plus ça devient vieux, plus ça devient…" refrain incontournable et inachevé dont on devine très bien la fin.
Sur un ton ironique, la métaphore animale du cochon dévoile la tendance de l’Homme à s’enliser au fil des années dans une existence confortable dénuée de remise en question. Sur une musique de tango, non sans rappeler la passion et la rébellion, le conflit générationnel est illustré par l’accordéon populaire représentant la jeunesse qui laisse place petit à petit au clavecin. "Les Bourgeois", poétique et mordant montre un BREL qui s’attaque aux travers de la société de consommation et sa peur de l’embourgeoisement d’une société dont il fait lui-même partie. "La Statue" est elle aussi une critique poétique de faux honneurs et de l’hypocrisie sociale.

Avec un accompagnement musical sobre "Le Plat Pays" est une ode mélancolique et poétique à la Belgique natale de BREL. Les sonorités longues et les répétitions transmettent la sensation d’infini d’un paysage à la fois austère, triste et majestueux. Bien que simple et dénué d’artifices, "Le Plat Pays" touche violemment. L’élan poétique de BREL empreint d’une sincérité vibrante et profonde n’a nul besoin d’emphase pour toucher l’âme. C'est un incontournable intemporel d’une beauté déconcertante. Dans la continuité des origines de l’artiste, "Bruxelles" est l’immortalisation festive et affectueuse de la capitale belge. L’accordéon, les cuivres et percussions reflètent les traditions belges. La musique prend vie comme une marche joyeuse et théâtrale pareille à un orchestre qui défilerait à travers les rues de Bruxelles.

Interprété pour la première fois sur scène à l’Olympia, la connue "Madeleine" sur un rythme vif aux airs de cabaret joue les contrastes tantôt sur une interprétation comique tantôt sur une interprétation aux accents plus dramatique. Cet album, d’ailleurs, se caractérise par un ton et une musicalité riches et joyeux en dissonance parfaite avec le sens profond des paroles. "Casse Pompon" et "Les Paumés du petit matin" dressent des portraits drôles et poétique soutenus d’un puissant orchestre. L’accompagnement musical est plus riche et présent que dans les opus précédents. Notons un joli violon récurrent dans et mélancolique dans "Zangra" qui se heurte à l’ironie des paroles, un doux piano qui accompagne tout le long de la chanson "Les Biches" tandis que BREL chante les femmes comme figures sensuelles, mystérieuses et libres ou encore "Rosa" déclaration nostalgique sur un air de tango avec un chœur féminin. "Chanson Sans Paroles" oscille entre moments chantés presque déclamé, tout en douceur, et moments d’orchestration tel un concerto dansé. "Une Ile" est une des ballades poétiques dont BREL a le secret. Toutes sont imprégnées de la sensibilité de BREL présente dans chaque détail.

Ce sixième album frappe fort avec certains titres incontournables. Le ton est donné dès le départ, on nous tend un miroir pour nous rendre compte de notre société et de ses travers. Je conjugue au présent parce qu’encore une fois BREL est maître de l’intemporalité. C’est une invitation à l’autodérision de notre société. Il habite ses chansons qu’elles soient douces, ironiques, festives, use de crescendos, de moments puissants, de poésie, le tout sublimé par l’orchestre. Il ne nous prive pas de moments tendres et de descriptions grandioses. BREL n’en finit pas de nous enchanter.

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1. Les Bourgeois
2. Les Paumés Du Petit Matin
3. Le Plat Pays
4. Zangra
5. Une Île
6. Madeleine
7. Bruxelles
8. Chanson Sans Paroles
9. Les Biches
10. Casse Pompon
11. La Statue
12. Rosa



             



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