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- Style : Harry Nilsson , The Lemon Twigs
- Membre : The Beatles , Elvis Costello
 

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Paul MCCARTNEY - Off The Ground (1993)
Par MARCO STIVELL le 9 Février 2025          Consultée 498 fois

Off the Ground marque la fin d'années difficiles pour Paul McCARTNEY et sa carrière solo, dont Tug of War avait été le couronnement critique et populaire en 1982. Certes, après des eighties en dents de scie, Flowers in the Dirt, collaboration marquée en 1989 avec Elvis COSTELLO, Trevor HORN et d'autres pour un résultat rutilant, avait permis de réitérer l'exploit. Il faut attendre néanmoins 1993 pour la sortie d'un nouvel opus, celui qui nous intéresse, avec quelques restes de COSTELLO (deux chansons gardées sous le coude) et l'ensemble du groupe d'alors conservé, qui donne au nouveau bébé des airs de 'suite'. Notons une pochette déjà plus convaincante, signée Clive Arrowsmith (les photos du livret sont l'oeuvre de dame Linda).

Nous sommes bien dans les nineties cette fois et le 'petit Paulie' (copyright Archangel) vient de souffler ses cinquante bougies (un an après sa femme Linda). Quand résonne l'intro de "Off the Ground", le morceau-titre, on se dit qu'il n'en rien, avec ce bon gros riff slide à l'électrique signé Robbie McIntosh, cette couleur jeune donnée à une ballade forte et aérienne, portée par un rythme légèrement country avec les consonances nouvelles, sans la froideur des eighties. Un morceau jeune grâce à la voix du principal intéressé, une brise d'air vivifiante poussant à l'évasion, avec des couplets-refrains éclatants de santé, des claps et des choeurs réchauffants. Un beau tube de plus et un clip approprié, en élégance bienvenue pour notre Paul McCARTNEY, dont figurez-vous qu'il a constitué le premier contact 'conscient' et revendiqué, avec par extension les BEATLES en général, pour votre serviteur, grâce à une cassette hits de l'année 93 'various artists' du genre Top of the Pops.

Rien que pour cela donc, la reconnaissance joue, mais pas que. Car s'il y a bien un album-trésor insoupçonné de la carrière de Macca post-Fab Four, en dehors des Ram et consorts, c'est Off the Ground. Aujourd'hui, un peu comme le Harvest Moon de Neil YOUNG sorti un an plus tôt, il fait partie de ces beaux retours d'artistes vétérans plébiscités alors mais qu'on a un peu vite oubliés. Pourtant, sur la longueur, il est meilleur qu'un Tug of War avec ses hits certes mais aussi quelques apports incongrus (pardon, Stevie WONDER), qu'un Flowers in the Dirt autrement chargé en production mais moins organique, trop clinquant. D'ailleurs, par rapport à ce dernier, s'il marche moins bien dans la mère patrie anglaise, contre toutes attentes, les USA le défendent mieux.

Il y a certes toujours une américanisation marquée du son, un peu trop de réverbération encore, mais difficile de résister à la batterie-cowbell ainsi spatialisée de "Looking for Changes", sans parler de la mandoline, pour un blues-rock à la BEATLES, au chant de caractère et au refrain poppy avec Linda et consorts aux choeurs, bon et efficace. À propos du groupe mythique de Paul, de nombreux de la veille peuvent se sentir interpelés par le 'she saiiiid...' d'introduction pour "Mistress & Maid" en mode ballade au rythme ternaire nonchalante et aux paroles torrides (une femme qui a du mal à faire fondre son glaçon de mari rentrant du travail), sans compter l'aspect forain, cuivres inclus. Une des deux dernières chansons signées avec le compatriote écossais d'origine Declan MacManus alias Elvis COSTELLO, la seconde étant "The Lovers That Never Were", autre tourbillon sentimental hypnotisant et autre belle ouvrage, cette fois aux arrangements gospel (choeurs, orgue Hammond, effet tribaux).

Sur le terrain convivial, "Hope of Deliverance" est très chouette malgré son refrain répétitif, on adore ce parti-pris kitschounet à base de musique latine bénéficiant d'une certaine intelligence de production (ramenée à Macca et Julian Mendelsohn, modestement donc par rapport à 89), comme en témoigne ce phaser qui enveloppe le final, cette petite descente de piano savoureuse par 'Wix' Wickens. Autre morceau d'humeur latine, "Peace in the Neighbourhood" est tout aussi sympa, davantage orienté 'scène de pub/bar' mais avec des dialogues de fête de voisins de quartier. "Get Out of My Way", gavé de cuivres comme de guitares inspirées, est carrément rock'n'roll, permettant à McCARTNEY de briller à la basse (comme souvent sur ce disque et ailleurs), de pousser sa voix. Le meilleur, toutefois, dans ces incartades, demeure "Biker Like an Icon", sa country à la DIRE STRAITS/Mark KNOPFLER sans oublier son clip sepia-road movie superbe, avec une grande sensualité donnée à la moto au féminin, le tout très seyant pour Macca.

Bien sûr, on voit plutôt en lui le faiseur de slows pop enrichis et Off the Ground n'est pas en reste. Entre l'étendu (sept minutes) "C'mon People" aux sonorités orchestrales, cosmique au début, durci finalement avec délice (cette entrée du duo basse-batterie, ces petites flûtes !) et "I Owe It All to You", ouvert par une nappe de mellotron de Paul lui-même puis un arpège acoustique délicat, ponctué d'une belle nostalgie jusque dans son célesta tout mignon, il n'y a pas trop à choisir. Tout cela est à l'honneur de notre maître mélodiste anglais qui se rapproche encore de ses classiques beatlesiens pour "Golden Earth Girl", usant de belle progression et même de mots en latin, avec cette voix de vieux compagnon rejointe par les hautbois, ornement précieux.

Gros coup de coeur également pour la crépusculaire "Winedark Open Sea", avec son mélange piano Wurlitzer-accordéon-synthé sifflant, sa couleur grands espaces à l'américaine qui donne à McCARTNEY envie de respirer façon soulagement comme sur la chanson-titre... Il y a donc, jusqu'au bout, cette idée d'album vivifiant, faisant s'élever l'âme ou simplement voyager l'auditeur comme suggéré depuis la pochette, jusque sur la coda instrumentale (procédé dont le précédent titre rock'n'roll avait déjà usé plus brièvement dans son style, preuve d'une production bien étudiée donc). Un des albums du Dieu de la pop-music à posséder et à réécouter, suscitant une belle attention par rapport à la superficialité de certains plus anciens.

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   MARCO STIVELL

 
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- Paul Mccartney (chant, basse, guitares, piano, mellotron)
- Linda Mccartney (choeurs, synthétiseur moog, harmonium, per)
- Hamish Stuart (guitares, piano, percussions, choeurs)
- Robbie Mcintosh (guitares, mandoline, choeurs)
- Paul Wickens (piano, clavecin, orgue hammond, accordéon, boit)
- Blair Cunningham (batterie, congas, choeurs)
- Davide Giovanini, Maurice Ravalico (percussions)
- David Puttman (percussions)
- The Midnight Horns (cuivres)
- Susan Milan (flûte)
- Gordon Hunt (hautbois)


1. Off The Ground
2. Looking For Changes
3. Hope Of Deliverance
4. Mistress & Maid
5. I Owe It All To You
6. Biker Like An Icon
7. Peace In The Neghbourhood
8. Golden Earth Girl
9. The Lovers That Never Were
10. Get Out Of My Way
11. Winedark Open Sea
12. C'mon People



             



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