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- Style : Harry Nilsson , The Lemon Twigs
- Membre : The Beatles , Elvis Costello
 

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Paul MCCARTNEY - Kisses On The Bottom (2012)
Par MARCO STIVELL le 31 Juillet 2025          Consultée 92 fois

Bon, ça devait bien arriver... Paul McCARTNEY a parfois sorti des albums très discutables, mais au moins, ils étaient personnels, avec toujours une pointe d'originalité. Kisses on the Bottom paraît en 2012, cinq ans après Memory Almost Full en 2007, date à laquelle, ayant divorcé d'Heather Mills depuis quelques temps, il a commencé à se rapprocher de Nancy Shevell, qu'il connaît depuis longtemps parce qu'elle est sa voisine dans les Hamptons, près de New York, où elle a une maison de vacances comme lui, de seize ans sa cadette et qu'il épouse en 2011.

Il est donc un 'jeune marié' heureux pour la troisième fois lorsqu'il prend la décision de sortir un album de standards de jazz à partir de ses souvenirs d'enfance. On sait pourtant, même si ça remonte à loin, que ce n'est pas une bonne idée de la part d'un ex-BEATLES, référence à son ami Ringo STARR qui avait au moins eu l'idée d'en faire son premier projet solo, Sentimental Journey (1970), pour ne plus recommencer ensuite. Macca doit se douter que ses fans ne vont pas forcément se réjouir, mais peut-être son but est-il, parallèlement à son propre plaisir, d'en amener de nouveaux.

Il collabore avec Tommy LiPuma, producteur américain au pédigrée impressionnant puisqu'il a largement aidé à façonner la musique pop US de la grande époque (Ike & Tina TURNER, Barbra STREISAND), tout en collaborant avec de grands noms divers du jazz (Miles DAVIS, Randy CRAWFORD) et de la soul (Anita BAKER, Al JARREAU). Et parmi ses collègues, il y a justement Diana KRALL, Canadienne égérie du jazz vocal moderne qui est pensée pour former un duo avec Macca sur ce projet Kisses on the Bottom, mais sans y chanter justement (alors que lui ne fait que cela, sans basse, très peu de guitare).

Elle est pianiste et ramène ses musiciens, cela suffit ici ! Pas même l'ombre d'un duo 'classique' sur un ensemble de quatorze chansons, c'est assez fort de café. On croit à une marque d'humour british, tout comme d'ailleurs, en guise de titre d'album, le fait d'isoler une partie de phrase du texte de "I'm Gonna Sit Right Down and Write Myself a Letter" connu grâce à Fats WALLER depuis 1935. 'Kisses on the bottom', remis dans son contexte épistolaire, c'est la petite marque d'affection au rouge à lèvres en pied de page, mais en dehors de cela, c'est un non sous-entendu pour dire 'bisous sur le cul' !

Et c'est ce que vous trouverez de plus festif, rigolo, ici. Si le jazz vocal vous laisse froid, dites-vous bien que ce n'est pas Paul qui va provoquer un revirement de situation en se montrant convaincant. Oh bien sûr, il fait tout bien, chantant de préférence en falsetto, pour les trois quarts de l'opus même. Ce n'est point ici que vous l'entendrez gueuler ; tout est propre, smooth, séducteur mais vraiment très posé, sans aspérité ou presque. Et avec l'impression que quand vous avez écouté une chanson, cela suffit pour tout.

Ce n'est pas vilain, loin de là, mais le grain même fait de gentillesse et propre à Macca nous manque dès le départ. Le tube de Fats WALLER pose l'ambiance menée par le piano de Diana KRALL, l'ensemble contrebasse, batterie aux balais et guitare quand il y a, ensemble sur lequel Paul se pose, frèlement mais sûrement. Une fois ("My Very Good Friend the Milkman"), un trombone se glisse ; parfois, ce sont les cordes du London Symphony Orchestra ou le vibraphone du grand Mike Mainieri qui vient joliment doubler la mélodie de piano comme sur "Home (When Shadows Fall)" et "We Three (My Echo, My Shadow and Me)", tube commun aux INK SPOTS et à Frank SINATRA.

Il y a naturellement un peu plus de rythme façon shuffle, typiquement jazz et roulant, sexy pour l'époque et toujours maintenant, avec "It's Only a Paper Moon" (au sympathique violon couleur tzigane), mais ça reste exceptionnel. Dans cet océan de grande retenue un peu classe (le solo de piano de KRALL sur "Bye Bye Blackbird" est assez édifiant à ce sujet), on étouffe vite si on n'est pas fan du genre. Et Paul a beau nous livrer une de ses meilleures interprétations en voix de fausset sur "The Glory of Love", standard de Benny GOODMAN (1936), c'est plus vers une poignée d'interventions comme celle d'Eric CLAPTON à la guitare ("Get Yourself Another Fool"), voire d'enfants chanteurs (la mignonnette "The Inch Worm") que la reconnaissance va se tourner.

Arrive le milieu de l'album, trop tardif et bref, où Macca se décide à reprendre sa vraie voix qui convient d'ailleurs fort bien au jazz le plus espiègle, à savoir "Ac-Cent-Tchu-Ate the Positive", chanson populaire très récompensée en 1945 (donc bien placée en fin de guerre), le solo de piano sur fond de cymbale ride se laissant mieux écouter que sur les ballades. Idem voire mieux encore pour l'une des rares touches latines de l'ensemble, "My Valentine" du point de vue chant 'direct' aussi, de nouveau CLAPTON au solo inspiré et qui est d'ailleurs presque la seule composition de McCARTNEY sur l'ensemble, dédiée à sa nouvelle épouse.

L'autre concernée, "Only Our Hearts", est placée en toute fin, pas mémorable et sans lady Diana du Canada cette fois, mais, en sus du chant 'vrai' pour une dernière, avec le précieux batteur Vinnie Colaiuta et ce cher Stevie WONDER à l'harmonica. Donc, si Paul avait envisagé ce projet différemment, avec davantage de compositions, de voix plus souvent dans ses cordes (toutes ses cordes), un petit duo avec Diana KRALL qui aurait d'ailleurs amené celle-ci sur un autre terrain, nul doute qu'on aurait mieux apprécié. Ici, l'album fera le bonheur de certains et c'est une grosse vente assurée par le seul nom d'artiste, mais quelle finalité, combien d'écoutes répétées pour les habituels passionnés (le fond sonore ne compte pas) ?

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   MARCO STIVELL

 
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- Paul Mccartney (chant, guitare acoustique)
- Diana Krall (piano, arrangements rythmiques)
- Robert Hurst, John Clayton (contrebasse)
- Christian Mcbride, Chuck Berghofer (contrebasse)
- Karriem Riggins, Jeff Hamilton (batterie)
- John Pizzarelli, Anthony Wilson (guitare)
- John Chiodini, Bucky Pizzarelli (guitare)
- Eric Clapton (guitare solo)
- Mike Mainieri (vibraphone)
- Andy Stein (violon)
- Ira Nepus (trombone)
- Tamir Hendelman (piano)
- Vinnie Colaiuta (batterie)
- Stevie Wonder (harmonica)
- Le London Symphony Orchestra
- Alan Broadbent, Johnny Mandel (arrangements et direction d')
- Roman Simovic, Assa Drori (chef d'orchestre)
- Chloe Arzy, Evyn Johnson (choeur enfant)
- Makiah Johnson, Michael Johnson (choeur enfant)
- Delany Meyer, Ilsey Moon (choeur enfant)
- Sabrina Walden, Sasha Walden (choeur enfant)
- Scottie Haskell (direction du choeur d'enfants)


1. I'm Gonna Sit Right Down And Write Myself A Letter
2. Home (when Shadows Fall)
3. It's Only A Paper Moon
4. More I Cannot Wish You
5. The Glory Of Love
6. We Three (my Echo, My Shadow And Me)
7. Ac-cent-tchu-ate The Positive
8. My Valentine
9. Always
10. My Very Good Friend The Milkman
11. Bye Bye Blackbird
12. Get Yourself Another Fool
13. The Inch Worm
14. Only Our Hearts



             



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