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- Style : Harry Nilsson , The Lemon Twigs
- Membre : The Beatles , Elvis Costello
 

 Billboard : Say Say Say (960)

Paul MCCARTNEY - Venus And Mars (wings) (1975)
Par MARCO STIVELL le 18 Mai 2025          Consultée 65 fois

Il y est arrivé ! Au bout de cinq ans de combats acharnés, non pas seulement intérieurs, Paul McCARTNEY parvient à se faire enfin considérer autrement qu'en tant que membre des BEATLES. Le cheminement a été long depuis 1969, de Londres à l'Ecosse en passant par Antigua : il y a eu une vraie traversée du désert et une ferme de type Skyfall (James Bond) mais plus accueillante et grouillante de brebis au-delà du mur d'Hadrien, deux albums solo dont un volontairement brouillon et l'autre (Ram) brillant. Ensuite, un premier effort avec les WINGS en 71 qui revenait à la spontanéité et les deux suivants de 73, mieux marqués par l'expérience, notamment Band on the Run au succès faramineux, mais curieusement moins convaincants, phénomène inverse de Macca tout seul. Sans oublier tout de même, l'une des meilleures chansons-génériques de film, pour refaire un lien avec l'espion le plus célèbre de la planète ! En 1975, la créativité du plus grand mélodiste de l'histoire de la pop ne s'est guère tarie. Et, en bonne contradiction, alors qu'il s'est mieux que remis en selle et sorti du carcan BEATLES, c'est l'année où il consent à jouer de nouveau en public des titres de sa gloire passée.

Les choses changent au sein des WINGS, galvanisés par leur succès. Linda McCartney, épouse chérie qui se savait non chanteuse de base et qui y a été poussée le plus amoureusement du monde, a pris autant goût que confiance à la vie de groupe et cela se ressent de plus en plus à l'écoute. Denny Laine, l'ex-MOODY BLUES, s'était vu seconder par l'Irlandais Jimmy McCullough pour Red Rose Speedway ; après un Band on the Run plus intimement lié au trio de tête (les deux Macca et Laine), Venus and Mars marque l'arrivée, en plus du batteur Joe English qui, malgré son nom, est Américain comme Linda (précédé de Geoff Britton pendant quelques semaines), de l'Ecossais Jimmy McCulloch pour nouveau lead guitariste. Celui-ci a été proche des WHO et notamment de Pete Townshend à la fin des années 60, avant d'intégrer STONE THE CROWS, groupe rock réputé du pays au chardon dont la chanteuse Maggie Bell sonnait comme Janis JOPLIN et dont le bassiste James Dewar deviendra également chanteur du nouveau projet de Robin Trower, l'ex-PROCOL HARUM. Les WINGS apparaissent sous leur forme à la fois la plus stable et la plus ample (quintette), avec trois albums à la clef durant cette seconde moitié d'années 70.

Venus and Mars marque pour McCARTNEY & The WINGS, après une parenthèse nigériane qui a bien tenu ses promesses (pour le pire comme le meilleur), le retour des enregistrements en mère patrie Angleterre, à Abbey Road (home sweet home!), avec des bouts aux Etats-Unis (Nouvelle-Orleans, Louisiane et Los Angeles, Californie). D'ailleurs, ce n'est plus Apple Records qui distribue mais Capitol, une première chez les BEATLES. Pour beaucoup de critiques à l'époque, il est le pendant pauvre de Band on the Run, ce qui, aux yeux d'un simple amateur, sonne plutôt injuste. Surtout que ledit album précédent et devenu classique, sans parler de surestimation générale, au final n'a pas la qualité de son rang. Venus and Mars n'a peut-être pas son morceau éponyme porteur en termes de classements, ni même (et beaucoup mieux que le tube, en fait) son "Nineteen Hundred and Eighty-Five", monstrueux morceau de fin. En revanche, il est inspiré, sans saxophone discutable et nettement mieux équilibré. Son franc succès mondial ne démérite donc pas.

Rien qu'avec les arpèges acoustiques cristallins, le piano et le synthé mélodique du début de l'album, avec une belle impression champêtre, on se sent transportés. L'ami Macca, qui se moque des filles hippies vous demandant quel est votre signe astrologique avant votre prénom, fait rimer 'a good friend of mine' avec 'strawberry wine'. Ainsi la fraise sacrée conduit de nouveau son inspiration et pour le meilleur, quand bien même le morceau "Venus and Mars" est court et débouche par le procédé de crescendo sur la surprise du chef, "Rock Show". Esprit blues-rock/arena, riff dévastateur et guitare slide affûtée, Paul gueule comme on aime... Autant, "Venus and Mars" a le regard d'un musicien dans les derniers instants introspectifs avant un concert, autant, dans cette suite tonitruante, celui-ci bat son plein. Il y a même au milieu une rupture 'de Noël' à cause de l'effet cristallin, que l'on pourrait qualifier de springsteenienne plutôt que spectorienne en cette année 1975, et une fin reggae un peu barrée tout aussi appréciable.

La créativité de McCARTNEY est toujours bien distillée. Le medley introductif est publié en single, bien qu'amputé pas mal, avec en face B "Magneto and Titanium Man". L'occasion d'une découverte, celle de l'amour du maître pour les comics Marvel, de façon narrative et qui, longtemps plus tard, recevra l'admiration de Stan Lee, papa des X-Men, Iron Man, Daredevil, Spider-Man et autres. Un shuffle jazzy, toutes guitares en avant, basse/piano en walk, choeurs efféminés et en strates superbes, rapproche mieux que jamais Macca des BEACH BOYS comme sur Ram (1971) et certains aspects de ce que les BEATLES ont montré en fertilité depuis Revolver. En plus des talents du musicien, ceux de Paul le producteur ne sont plus à prouver. La reprise de "Venus and Mars" n'est pas là pour meubler : elle est plus longue, se révèle encore plus aérienne vers la fin où les voix vont littéralement se perdre dans le ciel.

Les WINGS se devaient cependant d'exister un peu plus que simplement comme 'son' groupe. Les deux guitaristes, Jimmy McCulloch et Denny Laine s'affirment chacun avec une composition (de nouveau donc, dans le cas du second). Le premier offre "Medicine Jar" et la chante lui-même, un blues-rock bien balancé au solo héroïque tandis que Geoff Britton (c'est l'un des trois seuls titres conservés de sa présence éphémère dans le groupe, avec "Love in Song" et "Letting Go") insiste joliment sur sa caisse claire, et où les choeurs de Linda ressortent délicieusement. La même recette musicale est employée par Laine pour son "Spirits of Ancient Egypt" qui ne force pas le caractère oriental comme on pourrait s'y attendre (GRATEFUL DEAD fait déjà très bien cela et au même moment avec son Blues for Allah), gorgé de guitares intelligentes et de cordes flottantes émanant avec bonheur du synthétiseur ARP Solina.

Alors que "You Gave Me the Answer" rappelle fichtrement "When I'm Sixty-Four" en moins connu mais certainement pas moins bien (le basson supplante la clarinette), des cuivres/saxos sont ajoutés à "Call Me Back Again", où Paul lorgne cette fois vers l'esprit de son ancien-ennemi-de-nouveau-ami John LENNON, et "Letting Go", sans que ce soit gênant. Cette dernière est encore un blues-rock mais plus feutré, doté d'une progression qui fait que ce léger tassement musical de milieu d'album suscite l'intérêt sans mal. "Love in Song" rapproche notre couple chéri Linda et Paul et pour le meilleur, avec une ambiance brumeuse au départ. Ils sont aussi à l'avenant sur "Listen to What You Said", différent, frais et d'obédience soul tirant sensiblement vers le disco de plus en plus en vogue, sans y parvenir ! Avec un sax soprano en prime, très chouette et qui fait d'autant mieux oublier le ténor de Band on the Run. Pour compléter cet album réussi, savourons le sucre de la ballade "Treat Her Gently/Lonely Old People", sans excès, avec même quelques petits jeux rythmiques, et l'instrumental "Crossroads" qui laisse McCulloch s'envoler à la guitare sur fond de cordes.

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   MARCO STIVELL

 
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- Paul Mccartney (chant, basse, guitares, claviers, piano, pe)
- Linda Mccartney (claviers, choeurs, percussions)
- Denny Laine (guitares, claviers, percussions, chant, choeur)
- Jimmy Mcculloch (guitares, percussions, chant, choeurs)
- Joe English (batterie, percussions)
- Geoff Britton (batterie)
- Kenneth 'afro' Williams (congas)
- Allen Toussaint (piano)
- Dave Mason (guitare)
- Tom Scott (saxophone soprano)
- Clyde Kerr, John Longo (trompette)
- Steve Howard (trompette)
- Michael Pierce, Alvin Thomas (saxophone alto)
- Carl Blouin (saxophone baryton)


1. Venus And Mars
2. Rock Show
3. Love In Song
4. You Gave Me The Answer
5. Magneto And Titanium Man
6. Letting Go
7. Venus And Mars (reprise)
8. Spirits Of Ancient Egypt
9. Medicine Jar
10. Call Me Back Again
11. Listen To What The Man Said
12. Treat Her Gently/lonely Old People
13. Crossroads



             



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