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- Style : Francis Cabrel , Georges Brassens , Alain Souchon , Julien Clerc

Maxime LE FORESTIER - N°5 (1978)
Par GEGERS le 4 Septembre 2012          Consultée 4300 fois

La deuxième moitié des années 70 n'est pas des plus fastes pour Maxime LE FORESTIER. Si le succès scénique est toujours au rendez-vous, celui-ci se fait bien plus mesuré lorsqu'il s'agit d'accueillir les dernières productions discographiques du barbu. Lassé de son image de chanteur engagé, chef de file d'une jeunesse française contestataire, l'artiste propose avec Hymne à Sept Temps un album désabusé et pessimiste, qui peinera à trouver son public. Pour Maxime, l'heure est alors à la remise en question. C'est au Québec qu'il tentera d'initier une première mutation de sa musique, délaissant peu à peu une instrumentation purement acoustique pour intégrer des éléments électriques censés lui apporter une richesse supplémentaire. Malheureusement N°5, le fruit de cette nouvelle orientation, décevra à nouveau le public, à raison.

Ce cinquième album de Maxime LE FORESTIER est à réserver à un public d'amateurs avertis. L'auditeur occasionnel n'y trouvera que peu de choses auxquelles s'accrocher, très peu d'éléments caractéristiques de la musique du saltimbanque telle qu'on la reconnaît et qu'on la salue aujourd'hui. N° 5 est majoritairement fait d'influences jazz et blues, apportées par son collaborateur François Cousineau, qui aide Maxime à « moderniser » sa musique. Plus que jamais, ce dernier fait appel à des compositeurs extérieurs, ce qui explique l'impersonnalité des mélodies présentes sur cet album. Le violon acadien de « Ma ville est morte », les arrangements jazz et bluesy de « Le mot amour » ou « L'enterrement du père Fouettard », les cuivres de « Liberté », et puis cette guitare électrique qui intervient sur la majorité des morceaux. La guitare acoustique reste bien entendu présente, mais elle se fait porteuse de mélodies fadasses, à l'image des indigents « Antipodes » et « Courrier du cœur ». Ces morceaux, pourtant porteurs d'ambiances censées être plus modernes, sonnent aujourd'hui d'une manière très datée, et évoquent ces musiques de film « sociaux » de l'époque (mais si, rappelez-vous, ceux où Sophie Marceau jouait le rôle d'une étudiante).

Bien entendu, tous les textes sont signés Maxime et parviennent, bon an mal an, à contrebalancer l'indigence des compositions. « C'est aux arbres que je songe lorsque je ne t'écris pas », nous dit-il sur « Les feuilles », ballade au piano qui prévaut principalement grâce au texte inspiré. L'enjouée « Mémoires d'une table » bénéficie également d'un texte espiègle et mordant. Mais au final, seule la magnifique « Je veux quitter ce monde heureux » parvient à convaincre pleinement : une mélodie acoustique, la voix chaude et profonde de Maxime, un texte finement ciselé, ce sans-faute se fait d'autant plus rageant qu'il rappelle ostensiblement les réalisations passées de l'artiste, et n'est en rien représentatif de ce N°5 bringuebalant.

A réserver aux acharnés donc, N°5 est un album objectivement faiblard et peu inspiré, qui n'aura que peu bénéficié de l'expérience canadienne de Maxime LE FORESTIER. Rapidement oublié, cet album ne laissera qu'une trace minime dans la carrière de l'artiste, et ne sera pas entièrement responsable du déclin que connaîtra l'artiste durant les années 80, déclin déjà amorcé deux ans plus tôt. Un album dispensable, à l'intérêt très limité, exception faite de la magnifique « Je veux quitter ce monde heureux ».

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1. Sage
2. Liberté
3. Antipodes
4. Le Mot «amour»
5. Courrier Du Cœur
6. Je Veux Quitter Ce Monde Heureux
7. Ma Ville Est Morte
8. Les Feuilles
9. Mémoires D'une Table
10. L’enterrement Du Père Fouettard



             



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