Dans les années 90 et 2000, qualifier un album de Maxime LE FORESTIER d'"album du voyage" est inutile. C'est une évidence. A Amsterdam, où il se ressource et écrit, sur l'île Rodrigues (à 500 km de l'Île Maurice) où il collabore avec des artistes locaux, le bonhomme continue d'expérimenter et d'enrichir sa musique d'influences diverses. Après avoir passé plusieurs années à rendre hommage au répertoire de BRASSENS par le biais des "Petits bonheurs posthumes" et des "Cahiers" dans la deuxième moitié des années 90, l'artiste s'attelle finalement à l'écriture d'un nouvel album studio au tournant du siècle nouveau. Celui-ci, bariolé et inspiré, confirme que, à l'âge mûr, Maxime LE FORESTIER se fait porteur de paroles et de mélodies séduisantes qui, bien qu'éloignées des ambiances de ses premiers opus inégalables, témoignent d'un musicien en bonne forme.

Tambours et trompettes sont de sortie sur le morceau-titre qui ouvre l'album, porteur de sonorités cubaines qui fonctionnent plutôt bien. "L'écho des étoiles" est un titre riche en ambiances explosives contrebalancées par le ton doucereux de la voix de Maxime. Une réussite. Sur "J'aurais ta peau", ce sont cette fois les sonorités mauriciennes qui prennent le pas sur ce titre léger porté par un refrain inspiré et marquant. Du Maxime au sommet de son art. Sur ce premier quart d'album, c'est néanmoins "Les Chevaux Rebelles" qui se fait le titre le plus marquant. Les guitares acoustiques sont au centre des débats sur ce morceau sombre et progressif dans la construction, devenant un élément-clé de la tournée "Plutôt guitare", qui le voit collaborer avec l'excellent guitariste Jean-Felix Lalanne en 2001 et 2002. Porté par des violons et violoncelles, ce titre est sans aucun doute l'une des plus belles créations artistiques de Maxime.

"L'homme au bouquet de fleurs", qui clôture l'album, est issu du même tonneau. Si on se rappelle le clip mettant en scène le formidable Daniel Auteuil, ce morceau à la rythmique tribale apporte avec lui une urgence qui nous prend aux tripes. Autre titre faisant appel à un invité de luxe, "Affaire d'état" et ses splendides harmonies vocales voit Maxime collaborer avec Jean-Jacques GOLDMAN le temps d'un duo de très belle facture. "Minimum que Minnie m'aime", qui mêle accordéon et influences caribéennes, est également une indéniable réussite. Décidément, Maxime LE FORESTIER ne connaît pas la panne d'inspiration sur cet opus.

On lui pardonne volontiers les sonorités variété de "Petit nuage sur Amsterdam", qui rappellent le pire des années 80, ainsi que "Portrait de fille", dont la clarinette glisse sur l'auditeur comme le vent sur les plumes d'un oiseau. On n'en retient pas grand chose. Dans sa globalité néanmoins, L'Echo des Etoiles est un album de fort belle facture qui, plus de cinq ans après le chaudement recommandable Passer Ma Route, confirme que l'approche de la cinquantaine va bien au chanteur qui livre là un de ses meilleurs opus.