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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Francis Cabrel , Georges Brassens , Alain Souchon , Julien Clerc

Maxime LE FORESTIER - Mon Frère (1972)
Par GEGERS le 20 Juillet 2011          Consultée 7403 fois

Finalement, dans le domaine de la chanson française, il y a deux sortes d'artistes. Les cons, où les gentils benêts, persuadés dans leur quête de reconnaissance hypocondriaque que tous les papiers qu'ils grattent se transforment en feuilles d'or, alors que leur acuité intellectuelle déficiente ne leur permet pas de voir que leurs chansons seraient bien en peine de faire lever le kiki à un retraité sous viagra (et paf !). Et puis, il y a les artistes qui se tiennent loin des cons, et prennent parfois plaisir à écrire sur eux. Généralement, ceux-là se font plutôt discrets, et ouvrent leur gueule uniquement lorsqu'ils ont quelque chose à dire. Inutile de préciser que Maxime LE FORESTIER appartient à la seconde catégorie. Les cons, Maxime les a côtoyés, et les rencontre encore lorsqu'il va chanter tous les ans, discrètement et timidement, avec la troupe des Enfoirés. Avec son air débonnaire et son attitude bienveillante, le bonhomme transpire pourtant par tous les pores cette aura de ceux qui ont posé leur pierre à l'édifice, et ont contribué à l'enrichissement d'un genre qui leur doit beaucoup.

A 23 ans lorsque sort ce premier album sans titre, Maxime est déjà loin d'être con, même si cette moue désabusée sur la pochette ne reflète pas au premier abord une grande vivacité de l'esprit. Il y a pourtant, sur cet opus communément appelé « Mon frère », un sens de la métaphore, une maîtrise du langage et une conviction quasi-militante qui en font un indispensable délice. Situé quelque part entre son mentor Georges Brassens et Bob Dylan, le jeune Maxime propose un folk acoustique délicat et intimiste, bien qu'empreint d'une certaine solennité apportée par l'intervention brusque et surprenante d'instruments à cordes frottées et de cuivres. La guitare reste néanmoins le moteur principal d'un album marqué par la présence de mélodies persistantes et irrésistibles (la tendre « Éducation sentimentale »).

Il est ici question d'amour, pour la gent féminine (« Fontenay-aux-roses » et sa chute inattendue) ou pour un mode de vie libertaire (l'incontournable « San Francisco »). Mais, fort d'une plume finement ciselée, Maxime LE FORESTIER sait également se faire auteur de complaintes (« Comme un arbre dans la ville ») ou de pamphlets, parmi lesquels le délectable « Parachutiste », dont les paroles antimilitaristes firent l'objet d'une censure interdisant leur reproduction sur la pochette du disque. Sur fond de musique gospel, le bonhomme se fait même soixante-huitard gentillet sur « Ca sert à quoi », qui complète parfaitement les paroles plus légères de l'espiègle « Je ne sais rien faire ». Usant de la première ou deuxième personne du singulier dans tous ces textes, Maxime provoque ainsi une certaine proximité avec l'auditeur, qui adhère bien vite à ces titres doux-amères devenus des classiques (« Mon frère », « Mourir pour une nuit »).

Rares sont aujourd'hui les albums offrant autant à lire qu'à écouter. Avec son premier album, Maxime LE FORESTIER signe une des plus belles réussites de cette génération intermédiaire (Alain Souchon, Francis Cabrel), héritière des grands auteurs des années 50 et 60 et tributaires d'une envie d'innover et de convaincre génératrice d'une carrière pérenne et remarquable.

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   GEGERS

 
  N/A



- Roger Guerin (trompette)
- Abdré Arpino (batterie)
- Francis Cavallaro (batterie)
- Jean-paul Batailley (batterie)
- Martine Cellio (harpe)
- Joël Favreau ('ding ding')
- Maurice Vander (orgue)
- Catherine Le Forestier (choeurs)
- Francois Walle (choeurs)
- Jean-claude Briodin (choeurs)
- Benoït Charvet (contrebasse)
- Marc Khalifa (guitare classique)
- Yvon Rioland (basse)
- Georges Arvanitas (piano)


1. Mon Frère
2. Education Sentimentale
3. La Rouille
4. Mourir Pour Une Nuit
5. Marie, Pierre Et Charlemagne
6. Comme Un Arbre
7. Fontenay-aux-roses
8. Parachutiste
9. Je Ne Sais Rien Faire
10. San Francisco
11. Ca Sert à Quoi



             



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