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NEW-WAVE  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1979 Reproduction
1980 Travelogue
1981 Dare
1984 Hysteria
1986 Crash
1990 Romantic ?
1995 Octopus
2001 Secrets
2011 Credo

E.P

1983 Fascination

VHS/DVD/BLURAYS

2003 The Very Best Of (Dvd)
 

- Membre : Philip Oakey & Giorgio Moroder

The HUMAN LEAGUE - Reproduction (1979)
Par ARP2600 le 9 Novembre 2014          Consultée 2106 fois

Étrange parcours que celui de The HUMAN LEAGUE, un des groupes les plus représentatifs de l'esprit new wave, le fondateur incontestable de la synthpop britannique. Dans leur première phase, entre 1978 et 1980, ils ont publié deux albums, deux EP et quelques singles d'un mélange austère de musique électronique aride et de chant peu travaillé, n'ayant eu qu'un succès mitigé à cause de sa difficulté. Ensuite seulement, ils sont passés à un principe plus commercial, plus professionnel, après que les deux membres fondateurs ont laissé les clefs du groupe au chanteur atypique Phil Oakey, devenant un des grands succès populaires de la new wave, en aidant même celle-ci à percer aux États-Unis. Si leur musique n'a jamais été la meilleure du genre, on ne peut nier l'importance historique de leurs deux époques.

Revenons au commencement... en 1977, à Sheffield, deux jeunes geeks, Martyn Ware et Ian Craig Marsh, se mettent en tête de créer de la musique électronique et, sans doute encouragés par le phénomène KRAFTWERK, ainsi que par les performances de groupes comme DEVO et ULTRAVOX, ils s'orientent vers la musique pop et nomment leur projet The Future. Début 78, ils recrutent Phil Oakey, plus pour son allure que pour ses compétences musicales, et en font, non sans mal, le chanteur du groupe. Peu après, ils renomment celui-ci The HUMAN LEAGUE, en référence à un jeu de rôle de science-fiction.

Difficile de faire plus new wave : une ambiance moderne, futuriste, sombre, geek, pessimiste mais s'opposant au nihilisme du punk, tout en gardant les rythmes et mélodies simples de celui-ci. Ce qui différencie The HUMAN LEAGUE de leurs collègues d'ULTRAVOX ou MAGAZINE, cependant, est le fait d'utiliser exclusivement des instruments électroniques. À cette époque, il n'y a aucune guitare ni batterie acoustique chez eux, uniquement des synthétiseurs. De plus, contrairement à KRAFTWERK qui, à la même époque, développait plutôt un style nostalgique et divertissant, le son de The HUMAN LEAGUE est très brut, sans concessions. Tous les autres groupes reliés à la synthpop, à commencer par OMD, SOFTCELL ou DEPECHE MODE, ont un son calqué sur le leur, ils sont bel et bien les fondateurs de ce style si particulier.

Quel dommage que leur musique soit si ingrate... très honnêtement, il faut de l'indulgence pour les aborder, surtout sur le premier album Reproduction, sorti fin 79. On sent que les synthétiseurs sont manipulés sciemment avec peu de fioritures. En un sens, cela évite à la musique d'être trop kitsch, comme le sera plus nettement Dare, mais ce son est tout de même fort daté et peu agréable. Phil Oakey est un chanteur très brut aussi, sa voix est ferme mais on sent qu'il n'avait pas fait de musique dans sa jeunesse... cependant, relativisons les choses, il chante moyennement juste et s'améliorera avec les années, et on a entendu bien pire en krautrock ou chez d'autres musiciens de new wave. Les textes ne sont pas mauvais, faussement anodins comme souvent dans ce genre, mais assez critiques et parfois amusants, comme sur ce surréaliste single «Empire State Human», où Oakey parle d'ambition tout en se moquant certainement de sa grande taille.

Au fil des écoutes, comme on s'habitue à tout, on peut se prendre à apprécier la simplicité et le son bizarre de cet album. Finalement, même si les mélodies sont piètres, surtout sur les premiers titres, chaque chanson a quelque chose d'efficace. «Blind Youth» peut même facilement trotter dans la tête. On appréciera d'autre part le travail d'ambiance électronique sur «The Word before last». Il est difficile de ne pas ressentir la présence de remplissage sur le longuet «Morale... You've lost that lovin' feelin'» (qui est de toute façon une reprise des RIGHTEOUS BROTHERS) mais sinon, la qualité est assez égale sur tout l'album. Citons encore le final «Zero as a limit», au titre bien geek, qui décolle joliment vers la moitié.

De la synthpop à la fois pionnière et hardcore donc. Une fois encore, il faut dire à quel point cette musique était originale en 1979. Un titre comme «Blind Youth» sonne assez banal et mal dégrossi de nos jours mais à l'époque c'était littéralement inouï. Par simple respect pour son intérêt historique, cet album «pas tout-à-fait bon» mérite bien un peu de considération. Il faut se mettre dans un certain état d'esprit pour l'aborder, mais il peut apporter quelque chose d'assez unique.

Note : Il faut signaler que, début 79, après un premier single pop mais curieusement rythmique, «Being Boiled», le premier EP du groupe, The Dignity of Labour, est en fait une œuvre de musique électronique instrumentale, se rapprochant des allemands comme CLUSTER, ce qui montre à quel point Ware et Marsh étaient à la limite entre deux mondes musicaux.

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   ARP2600

 
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- Ian Craig Marsh (synthétiseurs)
- Phil Oakey (chant, synthétiseurs)
- Martyn Ware (synthétiseurs)


1. Almost Medieval
2. Circus Of Death
3. The Path Of Least Resistance
4. Blind Youth
5. The Word Before Last
6. Empire State Human
7. Morale... You've Lost That Lovin' Feelin'
8. Austerity - Girl One
9. Zero As A Limit



             



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