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AMBIENT  |  B.O FILM/SERIE

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Hans ZIMMER - Interstellar (2014)
Par WALTERSMOKE le 7 Décembre 2014          Consultée 4960 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Après la sortie d'un Dark Knight Rises intéressant aussi bien pour son contenu que la polémique qu'il a engendrée, le cinéaste Christopher Nolan enchaîne sur un projet autrement plus ambitieux et spectaculaire, à savoir le space opera Interstellar. Pour beaucoup, le fameux Nolan, phare du cinéma du IIIe millénaire, va révolutionner, une fois de plus bien sûr, le 7e art, avec un chef-d'oeuvre qui pourrait dépasser la pierre angulaire déposée par Stanley Kubrick en 1968. D'autres craignent que le néo-conservatisme de Nolan ne fasse de nouveau des ravages et participe à un énième film boursouflé. De nombreuses questions ont donc été posées, et certaines d'entre elles ont finalement trouvé des réponses en novembre 2014, lorsque Interstellar est enfin sorti. Alors oui, Nolan nous a encore rappelé de quel pays il vient. Oui, les relations entre les personnages auraient gagné à être moins clichées, bien qu'elles soient fortes. Et oui, le caractère très scientifique du scénario (co-écrit par un physicien) rend le film difficile à être bien compris de tous. Mais à ces défauts s'ajoutent des qualités sublimes, comme une image et des effets spéciaux bluffants, une réalisation très professionnelle (comment douter de Nolan sur ce point ?), un jeu d'acteurs solide, faisant de Interstellar une magnifique coquille, un cadre époustouflant pour un contenu perfectible mais cohérent.

Pour son nouveau cheval de bataille, Christopher Nolan a réuni autour de lui son équipe habituelle, y compris Hans ZIMMER pour la musique. Après la fameuse trompette d'Inception, après le célèbre choeur de fans de The Dark Knight Rises, que va proposer l'un des compositeurs les plus connus et reconnus d'Hollywood ? La réponse est simple : une musique à l'image du film. Soit une musique calme, profonde et émotive, sans emballements ni esbroufes dignes de l'univers de Michael Bay. Autrement dit, ténors et percussionnistes, rentrez chez vous, et laissez travailler les frotteurs. ZIMMER y ajoute également des claviers, afin d'accentuer le caractère aérien de ses compositions qui ont intérêt à se montrer à la hauteur tant Interstellar s'annonce comme une fresque épique dont les éléments doivent être tous au taquet. Verdict ?

Le résultat est tout bonnement bluffant. Mettant en avant la branche la plus « sereine » de sa musique, le compositeur livre une quinzaine de musiques qui adhèrent au film comme des épices relèvent un plat déjà prometteur. Les thèmes qui traversent le film sont pertinents et, sans s'imposer ni devenir incontournables (coucou Gravity), se rendent indispensables. En un mot, ils forment la voûte idéale d'un immense tissu sonore, dont font également partie les passages totalement silencieux résultant de la volonté réaliste de Nolan. Mais quelque chose de plus s'éveille à l'écoute isolée de la B.O. Bien sûr, elle élève le film, ne se définit pas comme un bouche-trou... mais elle est encore plus que ça. En vérité, Hans ZIMMER a composé une musique qui révèle sa vraie nature quand elle est prise isolément. Elle s'impose effectivement comme un recueil de compositions ambient belles, terriblement mélancoliques, qui laissent de belles images se dessiner dans l'inconscient. Les notes de claviers de "Corfield Chase", qui forment par ailleurs un thème reconnaissable et récurrent ("Day One", "S.T.A.Y."), cristallisent à merveille le talent de ZIMMER qui touche et émeut sans mièvrerie, tandis que d'autres morceaux, comme "Dust" ou "Afraid of Time", se posent en pièces ambient réussies. Lorsqu'il s'agit cependant de capter des moments critiques ("The Wormhole") ou une action importante ("Coward", "Detach"), ZIMMER montre ses muscles, et aussi qu'on peut faire violent et intense sans sortir une grosse artillerie.

Quant aux défauts, parlons-en peu mais parlons-en. Le piano fou de "Coward" peut finir par agacer, et l'on est en droit de réclamer quelque chose de plus réussi à sa place. Ensuite, si l'envolée de cordes à la fin de "Stay" est pertinente dans le film, elle laisse sceptique à la réécoute. Il fallait cependant s'attendre à avoir des morceaux vivant difficilement hors de l'écran. Certains ronchonneront également en entendant parfois quelques nappes d'orgue qui ne sont pas sans rappeler un certain Zarathustra.

Interstellar, la musique, est bien plus réussie que le film, pourtant de bonne facture. En plus d'avoir réussi à dresser une bonne B.O pour Nolan, Hans ZIMMER a peut-être bien sorti l'un des plus beaux albums de l'année, qui marquera son auditeur. Des B.O comme celle-là, on ne peut qu'en souhaiter plus, surtout à une époque de sécheresse indécente dans le domaine.

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1. Dreaming Of The Crash
2. Cornfield Chase
3. Dust
4. Day One
5. Stay
6. Message From Home
7. The Wormhole
8. Mountains
9. Afraid Of Time
10. A Place Among The Stars
11. Running Out
12. I'm Going Home
13. Coward
14. Detach
15. S.t.a.y.
16. Where We're Going



             



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