Rien ne les arrête, les BEATLES, alors ils reviennent en 1968 avec un double-album, le seul où nous ne pourrons pas admirer leurs petites coupes au bol sur la pochette. The Beatles, alias The White Album, voit les gentils garçons de Liverpool s’éparpiller comme les pièces d’un puzzle en version longue. Hormis "Martha My Dear" qui aurait dû rester au placard, et quelques longueurs discutables ("Piggies", "I Will", "Honey Pie", etc), le plus gros de l’album se tient joliment avec des titres comme "Don’t Pass Me By", "I’m So Tired" et "Savoy Truffle".

Les Fab Four explorent les quatre coins du rock au détour d’errances avant-gardistes comme "Revolution 9" ou résultant en une chanson à l’enthousiasme brouillon comme "Ob-la-di, Ob-la-da". On enchaîne sur une flopée de titres qui méritent une place de choix (le survitaminé "Birthday" pour n’en citer qu’un). Paulie a pris des amphét’ ou quoi ? Les guitares rugissent, le chant est assumé, quand c’est l’éclate je vous le dis, c’est vraiment l’éclate.

Quand on cherche, on trouve alors oui, il y a quelques perles ("Blackbird", "Wild Honey Pie" - ouais, Paulie avait avalé une part de quiche bien dosée en champi’ ce jour-là, pour notre plus grand plaisir) et même une touche de blues ("Yer Blues"). Efficaces et catchy sur "Glass Onion", les BEATLES font un retour vers un rock bien foutu avec "Happiness Is A Warm Gun" et "Everybody’s Got Something To Hide Except Me & My Monkey".

Même Paulie ne m’agace presque plus, allez je me passe et repasse "Helter Skelter" une fois de plus parce là, franchement, c’est quelque chose mais s’il ne fallait en retenir qu’une, devinez sur laquelle je porte mon dévolu… Ouais, aucune autre chanson de l’album ne surpasse "While My Guitar Gently Weeps", George nous emmène au sommet de la sophistication Beatlesienne alors vas-y, George, emmène-moi !

Voilà, malgré mes réticences tenaces, The Beatles est un album qui fonctionne. Imparfait, parfois peut-être un peu trop long, l’opus prouve que même au bord de l’effondrement, les BEATLES savent y faire. Alors au diable mes moqueries, je rends les armes, ce sera une fois de plus un 4 pour ce bazar génial. Rendez-vous au prochain épisode pour râler encore un peu et admettre que ces mecs étaient quand même très, très forts.