Elle est forte, Taylor. Et surtout, elle n'a pas d'équivalent. Des détracteurs oui, trop peut-être, mais enfin, c'est la rançon de la hype. Seulement, elle reste, très objectivement et d'un point de vue musicien, largement au-dessus de tout ce qui se fait à son niveau, conciliant qualité et succès de masses (une notion qui s'est perdue quelque peu depuis au moins vingt ans), avec l'accessibilité qui échappe un peu à Lana DEL REY. Et ce n'est pas avec The Tortured Poets Department que ça va changer.

D'accord, elle fait fort en balançant un double album pour ce qui était annoncé comme un 'normal' (ok, le deuxième n'est qu'en digital !). Ce dernier faisant déjà les seize chansons règlementaires et exigeant du temps, de l'attention. Et tout cela pour quoi ? Pour trouver une série inestimable de joyaux, en émotion comme en sophistication. Rien que les duos en témoignent : "Fortnight" (attention de ne pas prononcer ce titre tout haut à côté de quelqu'un qui aime le jeu vidéo) avec POST MALONE, pop 80's délicate, sensuelle et entêtante, ainsi que "Florida!!!" époustouflant avec Florence Welch/+ THE MACHINE, fourmillant de détails, choeurs gospelisants et nappes élégantes à souhait inclus.

Combien de chansons hypnotisantes en même temps que belles, de "Down Bad" à "The Smallest Man Who Ever Lived", où Taylor SWIFT livre une véritable introspection ? La maîtrise pop du morceau-titre ou des californiens "But Daddy I Love Him"/"Fresh Out the Summer" est claire. La très inattendue "I Can Do It With Broken Heart" balance notre belle artiste au coeur d'un son dance léger qui lui va comme un gant et à l'inverse, elle brille autant sur "I Can Fix Him", respiration solaire. Ne surtout pas passer à côté de "Iomi", ballade au piano électrique-voix magistrale, ou encore de chansons épiques comme "So Long, London", une des mieux marquées par les contrastes.

Ne surtout pas passer à côté de cet album, ni de Taylor SWIFT. Une artiste incroyable, et un voyage riche en poésie, en sentiments, en surprises.