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Taylor SWIFT - Speak Now - World Tour Live (2010)
Par MARCO STIVELL le 22 Juin 2023          Consultée 911 fois

On n'en voit plus beaucoup, des filles à guitares. C'est ce que je me dis en 2010 et en tombant avec la plus grande naïveté mêlée d'agacement envers le rap et l'électro, sur cette pochette d'une artiste qui m'était jusqu'alors totalement inconnue. Pari gagnant puisque, contrairement à ses dizaines de millions de fans (chiffre dont il était alors difficile de me douter), cela a constitué une raison pour prêter de l'intérêt. Si le Speak Now - World Tour Live est d'emblée apparu comme qualitatif à l'écoute, une certaine nostalgie pointe le nez plus d'une décennie après, en souvenir de l'ignorance d'autrefois concernant la partie de carrière de Taylor SWIFT qui avait précédé, et surtout, de celle qui allait suivre. Il est rare qu'une chronique, à l'époque pensée et puis abandonnée, soit autant imprégnée du temps qui a passé et du reste pour elle-même, mais c'est bien le cas, mieux qu'ailleurs. Et si les ventes de guitares se portent toujours fort bien, y compris auprès d'un jeune âge, une telle pochette n'a point cessé de se faire précieuse, dix fois plus à l'heure actuelle.

Photo bien choisie car Taylor SWIFT a quelque chose d'héroïque, un sort divin qui lui a dit dès l'enfance au berceau par le truchement d'une bonne fée : toi, tu iras haut, et tu seras loin à part de toutes les autres, à ton avantage. Bien entendu, quelqu'un qui écoute ce disque avec scepticisme peut facilement rétorquer à cela que, hum hum, et froncement de sourcil ou rictus en coin, tout cela est très gnan-gnan et exagéré, qu'il faut être sérieux quand même, que ce n'est que de la pop-country pour midinettes immatures, pour incels et autres blancs-becs trop gentils (qui vous saluent bien bas et sans majeur dressé, vous surtout les winners dédaignant l'attention de vos compagnes, et puis pourquoi se contenter d'une aujourd'hui ?). Néanmoins, Speak Now – World Tour Live, quoique d'une durée gargantuesque pour un CD simple (du DVD, on parlera aussi, one day), rempli au ras bord de ses 1h19 minutes, se révèle indispensable à plus d'un titre (il y en a seize en tout).

Pour cette tournée mondiale capturée en instants divers, Taylor SWIFT est épaulée par un groupe solide : les choristes Liz Huett et Caitlin Evanson (cette dernière également fiddleuse, pour moitié de la couleur country traditionnelle présente ici avec la mandoline), le batteur Al Wilson et le percussionniste Daniel Sadownick, le bassiste Amos Heller et le claviériste David Cook, enfin l'armada des guitaristes multi-tâches (Jody Harris, Paul Sidoti, Grant Mickelson et Michael Meadows en plus de Taylor). Tout convient bien ici, à la demoiselle : l'aspect live (meilleur encore que le studio) avec grosses rythmiques (du guerrier "Better Than Revenge" au cavalier "The Story of Us", en passant par les timbales orchestrales de l'épique "Dear John"), six-cordes et mandolines en pagaille, claviers discrets mais planant avec grâce, choeurs féminins en réponses merveilleuses à la principale intéressée ("Apologize" emprunté à ONEREPUBLIC lors du faux medley, carrément arch-angélique). Sans oublier le public en délire et fin connaisseur des paroles, grandiose en écho à sa jeune et belle idole aux débuts de "Mean" et de "Mine" - sur laquelle Taylor n'a jamais autant sonné proche de Shania -, entre autres.

Un régal, de bout en bout et doté d'une certaine dynamique, des surprises. Si "Long Live" termine l'ensemble comme elle aurait pu aider à le relancer en plein milieu, on peut croire fermement que plus rien – et d'aussi bon - ne nous attend après "Sparks Fly" placé au début, avec son pop-rock californien fédérateur, violon folk de miss Evanson à l'appui et s'échappant entre deux solos de guitares. Taylor SWIFT a évincé les premier et deuxième (sauf, pour celui-ci, un fugace "You're Not Sorry") albums dans la sélection de chansons pour se concentrer sur la presque-totalité du troisième et dernier en date, ainsi que le titre du live fait mieux que le suggérer. Les rares manques de Speak Now version studio ("Innocence", "Not Grow Up") sont compensés par "Ours", inédite de Fearless qui s'insère joliment dans le set acoustique voix-guitare, constitué plus loin de reprises parfois courtes : "Drops of Jupiter" (TRAIN), "Bette Davis Eyes" (version Kim CARNES) et "I Want You Back" (JACKSON 5).

"Last Kiss", toute en apesanteur boîteuse, offre une sacrée respiration, comme le brumeux "Enchanted" après les sept minutes folles de "Dear John". On s'étonne encore du choix d'une seconde partie d'album plus calme mais non moindre, avec la noirceur de "Haunted", ses arrangements différents qui nous présentent Taylor SWIFT sous un nouveau jour, regardant ailleurs. Et pour cause ! En plus de son rang indispensable à toute collection, Speak Now – World Tour Live pose le dernier jalon d'une ère pop-country encore douce, adolescente et première avant la majorité pour le moins assumée, l'abandon des bouclettes blondes pour la frange et le fer à lisser, le raccourcissement couplé au moulant des tenues et le port des cuissardes. Tout cela illustré d'abord par un Red (2012) blindé aux tubes et parfait pour la transition, avec encore le ton d'avant mais aussi plus de piquant, de verve in-your-face et, cependant, pas moins de grandeur.

Un mot sur le trèèèèès chouette DVD enregistré à Chicago, concert entier donc qui, mine de rien, dure 2h10, avec davantage d'extraits des deux premiers albums ("Our Song", "Fearless" avec ses citations de "I'm Yours", méga-tube de Jason MRAZ et "Hey, Soul Sister", autre hit du groupe TRAIN), mais aussi une sacrée scénographie, bien dure à soupçonner lorsqu'on se contente d'écouter le CD. Un pont et un décor type DISNEY, un kiosque pour deuxième scène lors des moments les plus country, les danseuses et danseurs qui arrivent quand on s'y attend le moins et offrent des sacrées prouesses. Quand on sait qu'il faut à peu près une heure pour entendre jouer neuf morceaux, c'est que Taylor et ses musiciens prennent leur temps, elle pour interagir avec le public, tous pour se changer parfois au bout de deux chansons à peine. Country-girl au début, elle passe aussi un long moment en princesse des contes de fée ; en somme le public en a pour ses mirettes autant que ses oreilles. Mention spéciale au pourtant très simple début de "The Story of Us" où un balayeur-claquettiste fait durer le suspense, jusqu'à ce que Taylor jaillisse du sol comme les danseurs plus tard, s'arme d'un banjo et s'amuse comme une fillette en compagnie de la fiddliste-choriste Caitlin Evanson. Et malgré une réalisation très chouette, rien ne saurait nous captiver autant que ses sourires, que tout ce qu'elle est ! Parmi les bonus : deux reportages de cinq minutes, un des coulisses de la tournée, et l'autre de courtes archives (non-présentes sur son documentaire-bio Miss Americana, 2019, à ma connaissance) où on la voit bébé dans les bras de sa maman puis au fil des ans, babillant ses premières chansons sur l'harmonium, enfant à la plage, adolescente sur ses premières scènes... Touchant !

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   MARCO STIVELL

 
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1. Sparks Fly
2. Mine
3. The Story Of Us
4. Mean
5. Ours
6. Back To December/apologize/you're Not Sorry
7. Better Than Revenge
8. Speak Now
9. Last Kiss
10. Drops Of Jupiter
11. Bette Davis Eyes
12. I Want You Back
13. Dear John
14. Enchanted
15. Haunted
16. Long Live



             



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