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FOLK-POP INDé  |  STUDIO

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2006 Taylor Swift
2008 Fearless
2010 Speak Now
2012 1 Red
2014 1989
2017 Reputation
2019 Lover
2020 Folklore
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2022 Midnights
2023 1989 (Taylor's Version)

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2020 The Man (Live From Paris)

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2010 Speak Now - World Tour Live

Taylor SWIFT - Folklore (2020)
Par MARCO STIVELL le 28 Juillet 2020          Consultée 2301 fois

Jamais, mais alors jamais on n'aurait pensé voir Taylor SWIFT ainsi ! À toute chose malheur est bon, du moins parait-il, et le confinement à au moins permis à l'artiste américaine, confortablement installée dans le rang des chanteuses pop calibrées depuis plus de sept ans, uniformisées même devrait-on dire (même si elle garde quelque chose à part), de révéler une nouvelle facette de sa personnalité.

Pendant les quelques mois difficiles où elle aurait dû profiter d'une décision de la maison de disques pour réenregistrer une part de son catalogue, Taylor SWIFT choisit de faire un album... indé ! Vous avez bien lu. Elle s'entoure d'Aaron Dessner (The NATIONAL) en priorité, mais aussi de Jack Antonoff (BLEACHERS) qui la suit déjà depuis quelques années, pour la réalisation de ce disque, ainsi que le chanteur de BON IVER pour un titre, "Exile".

Un an à peine après l'album Lover qui s'inscrivait dans la pop-electro aseptisée de l'époque Red/1989/Reputation et qui n'avait point amené de tournée réelle, la chanteuse a eu le temps de renverser son image et prendre tout le monde de court : un jour avant la sortie de Folklore, personne ne s'y attendait ! La maison Republic/Universal a dû se ronger les sangs... Taylor SWIFT qui marche sur les plates bandes de Lana DEL REY, qui parvient même à faire mieux qu'elle, il faut l'entendre pour le croire !

Car c'est sans mal qu'on le reconnaît : la demoiselle blonde de Pennsylvanie éloigne largement sa voisine newyorkaise qui aime faire la moue, pour ce qui est de produire une musique calme, contemplative, vaguement électronique avec des instrumentations folk ou pop-rock indépendant. Entre un Folklore et un Norman Fucking Rockwell (dernier album de DEL REY sorti il y a quelques mois), le style apparaît clairement moins monotone ici, l'écoute globale est moins éprouvante.

Et même si la voix de Taylor SWIFT est plus commune, même si elle reprend les recettes de sa consoeur, à savoir des phrasés venus du hip-hop (l'effet sample ayant quand même été laissé de côté dans les instrumentations, merci !), ou encore une voix doublée à l'unisson pour des mélodies traînantes, Folklore garde sa modestie et l'envie d'être beau sans en faire trop. Piano, guitares en arpèges, violons, saxophones discrets, boucles électroniques se marient avec un certain bonheur et libèrent les compositions de ce qui aurait pu être un écrin pop "de base", comme avant.

Avec la ballade ouverte "The Last Great American Dynasty", on devine le message social au coeur d'Etats-Unis récemment bouleversés entre l'attitude de leur président controversé et les mouvements de foule. Cependant, Taylor SWIFT n'a pas besoin de se faire engagée pour être sérieuse, elle n'hésite pas à sortir de la pop moderne aux textes redondants, de ses propres habitudes et se fait plus narrative. Ce Folklore précieux sonne comme un album d'hiver sorti au beau milieu de l'été.

Du gospel rêveur de "The 1" au refrain sympathique, de "Mirrorball" à la boîte à rythmes lo-fi (comme toutes les percussions de ce disque) et au son folk californien, de la complainte "Illicit Affair", simple et belle, ou de la rencontre classieuse avec BON IVER sur "Exile" (chants séparés de Vernon puis de SWIFT, ensemble et entremêlés pour finir), ce ne sont que de belles idées. Et de la douceur, avec un affinement musical inattendu de la part de la chanteuse et qui lui sied à merveille. Un rayon de lumière se laisse suivre à travers ce voyage en forêt tout du long.

Le fan traditionnel peut retrouver quelques accents r'n'b légers dans les chants et mélodies de "Cardigan" ou le plus accessible "Invisible String". Rien cependant ne s'écarte d'une profondeur certaine, d'un univers clair-obscur à écho (comme sur les cordes de "This is Me Trying") et autres effets de production venus donner corps à un propos fragile, introspectif.

Les saxophones d'Evan Smith (déjà invité sur Lover) sont en retrait mais hantent l'ensemble, les cordes sont sublimes. La basse harmonisée d'Aaron Dessner au début de "Peace", le piano de "Mad Woman" et celui de "Hoax" (très harpistique), la modulation incroyable et marquante de "Betty", les choeurs éthérés, la trompette venue planer aux côtés de Taylor SWIFT sur "Epiphany" prouvent que rien n'est laissé au hasard. Tout est fait avec goût, et on ne peut que s'en délecter.

Après la country-pop des années 2000, après la pop-soul-électro "putassière" des années 2010, ce n'est pas avec ce disque que SWIFT tient à prouver quelque chose, non : elle l'avait en elle, cette force authentique qui ne demandait qu'à se libérer. Déjà saluée et soutenue par beaucoup de monde après quelques jours d'existence pour ce Folklore magnifique, à voir si, pendant sa trentaine, elle décide de continuer ainsi.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Taylor Swift (chant)
- Aaron Dessner (piano, guitares, basse, programmations)
- Jack Antonoff (batterie, guitares, claviers, percussions)
- James Mcalister (programmations, synthétiseurs, batterie)
- Mikey Freedom Hart (peda-steel guitare, clavecin, mellotro)
- Evan Smith (saxophones, guitares, claviers, flûte, accordé)
- Josh Kaufman (harmonica, guitare électrique, lap steel)
- Thomas Bartlett (synthétiseurs)
- Jt Bates (batterie)
- Jason Treuting (percussions)
- Benjamin Lanz (synthétiseur)
- Jonathan Low (basse-synthé)
- Bryan Devendorf (programmations)
- Bella Blasko (trompette)
- Dave Nelson, Benjamin Lanz (trombone)
- Rob Moose, Yuki Numata Resnick (violon, alto)
- Clarice Jensen (violoncelle)
- Justin Vernon (chant)


1. The 1
2. Cardigan
3. The Last Great American Dynasty
4. Exile (feat. Bon Iver)
5. My Tears Ricochet
6. Mirrorball
7. Seven
8. August
9. This Is Me Trying
10. Illicit Affair
11. Invisible String
12. Mad Woman
13. Epiphany
14. Betty
15. Peace
16. Hoax



             



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