Taylor SWIFT nous fait un 360° depuis son dernier album Reputation (les polémiques, les serpents, les peines de coeur) et nous revient en 2019 avec son septième album, le bonbon pop Lover. Sur ce coup, rien de compliqué, il suffit de regarder le titre et la pochette pour comprendre dans quel univers on entre sur cette era : de l’amour, une explosion d’arcs-en-ciel, des papillons, beaucoup de fantaisie et même une licorne ! Pour le coup, c’est un peu la flop era de Taylor, le disque n’ayant pas laissé une empreinte similaire au reste de sa discographie (sauf pour les vrais Swifties, je vous vois venir !) et une apparition un peu loupée dans le film Cats.

Pourtant, la chanteuse est loin d’être dans le mal : heureuse en amour et la vérité rétablie grâce à sa prise de position sur son dernier album. Enfin, le plus fort dans cette era où elle change de label et quitte Big Machine Records, son fondateur Scott Borchetta et le nouveau boss Scooter Braun pour entrer chez Republic Records. Et avec ce changement de maison de disques, qu’est-ce qu’il advient des masters des six albums de Taytay ? Sans surprise Scooter Braun la lui fait à l’envers et lui propose un deal (pourri) qu’elle n’acceptera pas. A la place, la chanteuse décide d’enregistrer une nouvelle fois toute sa discographie et demande à ses fans de privilégier l’écoute de ces enregistrements. C’est ça, la vraie puissance de cette era, sans parler du gros coup marketing qu’elle injecte dans sa carrière pour les prochaines années à venir.

Bon, et dans ce album, il y a quoi exactement ? Ben oui, je vous le donne dans le mille : dix-huit chansons d’amour (ou presque) ! Avouez qu’on pouvait s’y attendre maintenant qu’on commence à connaître la grande romantique qu’est Taylor et le titre de l’opus. Comme tous les débuts ont une fin (surtout pour la chanteuse), on commence par la fin d’une relation racontée sur "I Forgot That You Existed", un titre frais qui marque la joie des nouveaux départs. "Death By A Thousand Cuts" et sa guitare parlent de guérison post-rupture (Gave you too much but it wasn’t enough/But I’ll be all right, it’s just a thousand cuts), fait dans l’introspection sur "The Archer" tandis que "I Think He Knows", sur un rnb électro au rythme funky, nous rappelle que Taylor n’est jamais très loin de son prochain crush. Elle montera en puissance tout en douceur sur la ballade "Afterglow" où elle reconnait ses fautes et tente de réparer les pots cassés.

Taylor décrira un amour d’été sur les synthés 80s de "Cruel Summer", puis parlera du bonheur de la spontanéité sur la pop-rock de "Paper Rings" avant de partir sur la guitare folk et lente de la ballade "Lover". Il y aura encore la ballade "Cornelia Street" aux synthés impénétrables, l’ode à l’amour "London Boy" et le rythme rnb-jazzy de "False God" où le saxophone accompagnera magnifiquement bien la chanteuse. La conscience politique de SWIFT ne date pas de cet album mais c’est sur Lover qu’elle s’offre le droit d’utiliser sa voix et sa plateforme pour défendre des causes qui lui tiennent à coeur, comme l’inégalité des genres et son double standard sur "The Man" ou son rôle d’alliée dans le combat pour les droits LGBTQ+ dans "You Need To Calm Down".

Elle dédiera le titre poignant "Soon You’ll Get Better" en duo avec le groupe The CHICKS à sa mère qui se bat contre un cancer, se souviendra en toute innocence des débuts d’une amitié dans "It’s Nice To Have A Friend" et critiquera la politique américaine sur la chanson "Miss Americana & The Heartbreak Prince". Il faudrait pouvoir mettre de côté le single principal "ME!" en featuring avec Brendon Urie de PANIC AT THE DISCO, beaucoup trop énervant.

La chanteuse conclura l’album sur la piste "Daylight" en listant les challenges relevés et nous laissera sur une belle note d’optimisme. A l’image de l’esthétique de Lover, l’album, un bon 3,5, est un kaléidoscope plein de couleurs musicales où Taylor continue de prendre le pouvoir de sa carrière en incitant à la réflexion et à la justice pour les artistes.