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- Membre : Hiromi, Roger Daltrey , John Entwistle , Keith Moon, Pete Townshend
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The WHO - Who Are You (1978)
Par SUPERNOVA le 25 Octobre 2009          Consultée 8836 fois

The Who.

Innocente dualité de mots s’il en est pour le profane-fan des musiques de notre temps qui se gargarise de l’autosuffisance que lui procure le suppositoire culturel de sa relative connaissance des Beatles et des Pierres-Qui-Roulent. Car le mal du siècle, c’est bien de ne pas reconnaître à sa juste valeur le véritable triumvirat (quatuor même, avec nos amis du Zeppelin) formé par ces groupes dont l’influence est tout simplement hippopotamesque sur l’appréhension future de la musique par les plus grands...
Car si les Beatles ont révolutionnés la musique de par leur imparable sens de la mélodie et leurs harmonies époustouflantes, si les Stones ont popularisés le rôle du leader charismatique leveur-de-foules et le recours aux riffs sonnants et trébuchants, les Who ont également leur part du gâteau dans l’Histoire du Rock, et pas des moindres. Citons en vrac une nouvelle considération de la section rythmique qui tient enfin ses ténors (imaginez le choc musical que fut la transition entre un Ringo Starr et un Keith Moon, un Bill Wyman et un John Entwistle), les prémices des mouvements punks et hard-rockeux, le massacre méthodique des instruments en fin de concert, le volume « live » à des degrés assourdissants, l'utilisation des premiers synthétiseurs dans une musique "non-pop", le concept « d’opéra rock », l’insertion de boucles électroniques dans des morceaux live, les moulinets guitaristiques et le jeu défoncé à coup de somnifères pour chevaux. Bref, les Who sont les maîtres à penser de Joey Jordisson, Flea, des Sex Pistols, de Muse, de Pink Floyd, de la techno, d’Amy Winehouse et de Casimir (rayez la mention inutile)… Tout ça à la fois, oui môsieur !

Repropulsé au panthéonique firmament des méga-hits par la série « Les Experts », le titre éponyme de l’album « Who Are You » nous offre une occasion d’évoquer cette livraison un peu à part dans la discographie de la bande à Townshend, qui accouche donc en 1978 de cette curiosité... à bien des égards. Car si pour certains les Who « sonneront toujours pareil », force est de constater que le « groupe le plus scénique du monde » a traversé maintes périodes et tendances musicales : des productions hâtives des premiers albums parfois très influencés par les Beatles, aux déchaînements de « Who’s Next », à la production aussi aiguisée qu'indémodable, en passant par les révolutionnaires opéras-rock que sont « Tommy » et le sublimissime « Quadrophenia ».
Or ici, nouveau retournement de veste (pour le dernier baroud d’honneur du génial Keith Moon), car les Who misent pour le coup sur une instrumentalisation assez surchargée il faut l’avouer : claviers à gogo, cor français sauce Entwistle, instruments à cordes saupoudrant sporadiquement l’album, guitare peu présente et assez « artificielle »... Bref, l’amateur des sonorités « power trio » du groupe, sans filet façon « I Can’t Explain » ne risque pas forcément de trouver ses marques.
D’ailleurs à ce sujet, pas de secret : l’instrumentalisation largement lourdingue plombe fortement la dynamique de cet album qui sonne un peu plat, surtout lorsque l’on tient pour comparaison les épiques « Who’s Next » et « Quadrophénia » qui faisaient fi de cette difficulté. Triste constat : les Who qui ont longtemps cherché à restituer leur son « live » sur un impersonnel support audio renient ici un « son » pourtant acquis, dans l’effort et la sueur de longues élucubrations studiesques.

Doublement dommageable car les compositions sont, dans l’absolu et mis à part quelques longueurs, plutôt dignes d'attention. Entendons par-là que le groupe se détourne du syndrome "pas-de-prise-de-risque" dont il semblait être atteint depuis l'album précèdent ("The Who By Numbers"), pas foncièrement mauvais, mais assez décevant de part sa prévisibilité et son formalisme. Ici, et ce sans complexe, le groupe multiplie les expériences sonores, se met en danger, casse les structures. Et à tendre l'oreille, on y déniche même de petites pépites : les riffs saignants se devinent (seulement...) un peu partout, la voix du front-man Roger est bel et bien présente, Entwistle signe trois titres (dont le puissant "Trick Of The Light") qui n’ont vraiment pas à rougir devant ceux du Maître, les mélodies sont équilibrés, homogènes, tout en évitant la lourdeur qui a souvent desservi les Who (sur l'historique mais indigeste Tommy par exemple). Sur presque chaque titre, un magistral « pont » interprété avec la férocité bien connu du père Daltrey, qui s’envole quasi-lyriquement, nous confirme définitivement le songwritting exceptionnel du « Nez-sur-Batôn » et de John. Rien de moins. Notre ami Keith est en revanche bien moins volubile qu’à son habitude : volonté de coller à l’esprit plus pop de l’album ou fatigue généralisée causée par les excès du « Bell Boy » ?

Au final, on assiste à un album très à part des Who : la qualité des compositions, dans une optique moins rock pourtant, atteint ici un degré de maturité assez exceptionnel. Les arrangements sont encore plus fournis qu’à l’accoutumé et constituent un plus non négligeable à l’écoute, sans parler du désormais mythique morceau éponyme "Who Are You" dont la qualité n'est plus à démontrer. Mais l’album, heureusement assez varié pour se laisser écouter facilement, souffre d’une certaine platitude : finis les écarts colossaux de volume des productions plus organiques convenant merveilleusement bien au groupe ; ici, tout est lisse et sans aspérité, gorgé des claviers ‘80s’ qui ont causé la perte de tant de monstres sacrés. La mise à disposition récente de certaines vidéos du groupe (notamment des premières répétitions avec le successeur de Mr. Moon) nous confirme le potentiel formidable mais insoupçonné de certains morceaux comme "Sister Disco"... un titre littéralement massacré par la production poussive de cet album.

Un peu comme une bouteille de champagne à 1 500 balles servie dans des gobelets en plastique.

Mauvaise forme. Bon fond. Quasi-génial mais desservi par sa production.

Rageant.

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   (2 chroniques)



- Roger Daltrey (chant)
- Pete Townshend (guitare, piano, clavier, choeurs)
- John Entwistle (basse, cor français, choeurs)
- Keith Moon (batterie, percussions)


1. New Song
2. Had Enough
3. 905
4. Sister Disco
5. Music Must Change
6. Trick Of The Light
7. Guitar And Pen
8. Love Is Comming
9. Who Are You



             



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