La pochette est formelle. Après un esprit toujours très rock mais doublé d'un certain dépouillement sur The Who By Numbers, Who Are You marque le retour de la grosse machinerie, et en particulier des synthétiseurs, ceux-là même qui ont fait la grandeur de Quadrophenia. On aura d'ailleurs le bonheur de retrouver les faux violons sur le très beau "Sister Disco".
Pour le reste, même si Who Are You reste l'album le plus globalement apprécié de l'après-Quadrophenia, il n'en est pas moins tout aussi injustement sous-estimé que le reste. Seule la chanson-titre obtient réellement le concours d'une large partie du public, et il faut dire que c'est mérité. Elle est la chanson la plus longue, contient des couplets denses, un refrain efficace et un pont assez original. Sans aller jusqu'à retrouver ces même éléments partout, il sera difficile de prouver que Who Are You ne contient pas de nombreuses autres perles pas aussi "basiquement" pop-rock qu'on pourrait l'imaginer. Il n'y a qu'à voir "Guitar And Pen", les musclés "New Song" et "Trick of the Light" (quel riff !), et surtout le magnifique "Had Enough" dont la beauté est encore rehaussée par le pont. John ENTWISTLE a comme toujours eu droit à sa ptite place, en l'occurence "905", brumeux et tout bonnement excellent (on remarquera que la suite d'accords des couplets est la même que celle de "Let it Be".) On a enfin droit à un superbe slow langoureux, "Love is Coming", qui s'il n'y avait eu "Who Are You" (la chanson) aurait terminé l'album de manière bien triste par rapport aux derniers moments de la vie de Keith MOON...
Who Are You est donc une sorte de testament de la part du batteur mais, en dehors de ses qualités et le fait qu'il ne signifie pas la fin du groupe, laisse un goût hyper positif. Un des meilleurs albums du groupe tout simplement.

Note réelle : 4,5/5