BLACK SABBATH revient en 2006 sous le nom HEAVEN & HELL, à une époque où on ne l'attendait plus... Ben oui, faut pas se leurrer, le nom change mais pas les membres ni la musique. Seulement la malédiction est telle que même après presque quinze ans de hiatus, le line-up de l’ère Dio n'arrive pas à retrouver une formation complète, car on me fait signe que le claviériste historique Geoff Nicholls n'est plus de la partie. Le groupe est certes sans stabilité aucune depuis 1982 mais revient confiant, un sentiment que la mort de Dio quelques mois après cet unique album sorti en 2009 viendra couper net ...

À l’écoute de The Devil You Know, on dirait que ce line-up génial, qui a pondu Heaven And Hell, Mob Rules et Dehumanizer, ne s'est jamais séparé. L'entente semble être telle que l'on est saisi dès les premières secondes par ce gros son doom hérité de l'album de 1992. Vinny Appice ouvre le bal de manière brève, Dio oeuvre sans excès, Geezer est très en avant et Iommi, bah... C'est excellent, comme Ferrero Rocher. "Atom and Evil" démarre l'opus sous les meilleures auspices, et ceux-ci seront confirmés par le riff orientalisant de "Fear", la basse doublée et poisseuse de "Double The Pain", le solo de guitare classique en outro de "Rock’n’Roll Angel", sans oublier l'épique "Breaking Into Heaven" où Dio s'envole, pour de bon ...

Un très bon album pour lequel j'émets néanmoins une petite réserve. En effet si les riffs (peut-être pas tous mais la plupart) sont inspirés et que l'on est ravi de retrouver cette ambiance mi-doom mi-épique qui a fait les beaux jours de la formation, le son est légèrement trop homogène. On compte seulement deux up-tempos, mais surtout, l'intro de "Bible Black" aux guitares acoustiques est frustrante en cela qu'elle dure peu et n'est pas répétée. Autant dire que c'est un album rock, manquant d'une touche de claviers (sauf sur "Eating The Cannibals" et "Breaking Into Heaven"), et à ceux qui vont renchérir que les débuts avez Ozzy se passaient volontiers de claviers, je réponds qu'il y avait au moins des interludes, expérimentaux ou non, qui permettaient à la musique de se diversifier, de respirer un peu. Or ce n'est pas le cas ici, mais cet album reste très appréciable et aurait pu amener autre chose.
Heureusement qu’en 2012, malgré la mort de Dio, BLACK SABBATH réécrira à nouveau son histoire...

Note réelle : 3,5