Alors, quelles surprises Devin allait-il bien pouvoir sortir de son chapeau cette fois ? Avec le Devin Townsend Project, ça a toujours été quitte ou double : jackpot (Deconstruction, Addicted) ou plantage total (les deux autres), mais à chaque fois la démarche était jusque-boutiste il faut l’avouer.

Et bien là non. Ca fait toujours un pincement au cœur quand Devin ne fait que nous livrer un « album de plus ». Le syndrome Synchestra, l’évènement éphémère, l’applaudissement d’une main. Fort heureusement, Epicloud n’est pas seulement un cocktail dans lequel le canadien chauve a mélangé 70% de sirop Addicted, 10% d’alcool à 90 estampillé Deconstruction et 20% de flotte (ils avaient dit que c’était du parfum Ki bon sang).

Pour l’aspect synthèse, on a donc « Divine » et « Lessons » qui semblent venir tout droit du premier opus du DTP et donc sur ce point pas de surprise : soporifique. Le seul discret représentant du troisième est l’excellent « True North » bien qu’il soit recouvert de 4 couches de napage en sucre glace.

Malgré la présence d’Anneke et l’aspect Pop/Metal du reste du skeud, on sent quand même une « patte Epicloud » à travers le son très dense et même « spatial » qui contribue à faire la qualité de ce disque fort sympathique et varié. L’excellent « More », l’intense « Grace » et surtout le dantesque « Save Our Now » sont de vraies perles susceptibles de rejoindre les grands classiques du canadien. Niveau power-ballades, j’adore « Where We Belong » et surtout « Hold On », mon coup de cœur de l’album. « Angel » me parait trop linéaire malgré deux interventions superbes d’Anneke. A propos, la demoiselle me parait moins mise en avant sur cet opus, et je trouve ça dommage. Quant à « Liberation » et dans une moindre mesure « Lucky Animals », elles me paraissent anecdotiques.

On remerciera Devin pour avoir finalement rendu Physicist totalement inutile (gardez vos sous) avec la reprise de son seul grand morceau, « Kingdom » sur cet Epicloud. Par contre je vais faire mon chieur, mais la reprise n’apporte rien si ?

Au final on tient là un bon album, conventionnel certes, mais agréable et inspiré.