Oyez, oyez ! Le grand, le magnifique APHEX TWIN est de retour ! Treize ans après un Drukqs déconcertant, voici le maitre absolu de l'électro qui revient en force. C'est ce qu'on espérait lorsque Caustic Window a refait surface quelques mois plus tôt, un LP sous le bras. Richard D. James a réactivé son bateau phare qui... a fait plouf.

Il n'y a pas grand-chose d'intéressant à se mettre sous la dent avec Syro. APHEX TWIN livre une œuvre qui tourne en rond, et recycle des thèmes connus des fans. Pire, en entendant certaines pistes, on a presque envie de renommer ce disque Analord 12, faisant suite à la série d'EP publiée par AFX en 2005. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, encore faut-il que le résultat soit à la hauteur. Ce n'est pas le cas, hélas. La connaissance de l'œuvre du Cornouaillais discrédite toute tentative pour n'importe quel morceau de s'imposer, d'être considéré comme un grand morceau. Et même pris isolément, Syro ne se révèle guère plus enthousiasmant.

Que retenir de Syro ? Oh, il y a bien « Minipops 67 [120.2] (source Field Mix) » qui démarre bien l'affaire, et augure (à tort) d'un solide album. Ensuite, on pourrait citer « aisatsana [102] », envolée pianistique étonnante et arrivant comme un cheveu sur la soupe IDM. Mais on a vu bien mieux dans le genre pour l'un comme pour l'autre, et surtout, APHEX TWIN aurait pu s'efforcer de sortir un album old-school ET allant plus loin que la simple fibre nostalgique. Bon, allez, un morceau comme « produk 29 [101] » n'est pas déplaisant, avec notamment ses mélodies, mais on les oublie trop vite.

Syro est donc une sacrée déception. La sphère IDM doit sans doute saluer le retour de son grand génie, celui-là même qui a révolutionné son monde, mais on est en droit d'être dubitatif au regard de la qualité de son dernier travail. Espérons maintenant qu'il possède un autre album dans ses cartons, autrement plus réussi !