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- Style + Membre : Hugh Cornwell
 

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The STRANGLERS - The Gospel According To The Meninblack (1981)
Par ARP2600 le 8 Février 2015          Consultée 5601 fois

L'histoire de la musique regorge de tentatives étranges, et celle des STRANGLERS durant l'année 1980 n'est pas des moindres... Après le beau succès de The Raven, qui contenait déjà un morceau très original intitulé "Meninblack", dépeignant une conspiration d'extraterrestres nous élevant comme du bétail, nous les humains, ils ont décidé de développer cette idée à l'échelle d'un album entier. Beaucoup d'éléments sont à prendre en compte et le disque a ses défenseurs, mais on peut raisonnablement affirmer que ce concept osé n'est pas une réussite.

Le titre complet est donc The Gospel according to the Meninblack, ce qui se traduit "L'Évangile selon les Hommes en noir". Oui, les mêmes que dans les films avec Will Smith, donc des agents spéciaux chargés de cacher au monde l'existence des extraterrestres. Chez les STRANGLERS, ils sont plutôt malveillants, par contre, et sont sans doute eux-mêmes des aliens déguisés. Les paroles de l'album parlent de tout cela, mettant en scène des extraterrestres se faisant passer pour des dieux eux mêmes à l'origine des religions (d'où le titre de l'album). Le tout est forcément accompagné d'une musique futuriste, utilisant beaucoup de synthés ainsi que des boucles de bande magnétique à défaut d'avoir des séquenceurs.

Le pire, c'est qu'il semble qu'ils y aient presque cru, à cette histoire... et ils ont vraiment mis le paquet, pendant presque un an d'écriture, d'enregistrement et de production, pour arriver à ce qu'ils considéraient comme un chef-d’œuvre... Je suppose que ce sont les ravages des drogues dures : ils sont connus pour avoir utilisé tout autant de l'héroïne que de la cocaïne, surtout la seconde à l'époque de The Meninblack, à ce qu'il paraît. À leur décharge, il faut dire qu'il paraît qu'il y a eu une série de coïncidences troublantes : des décès dans leur entourage (surtout à cause de la drogue), des documents qui disparaissent, une explosion dans leur studio. J'ignore si tout cela est vrai, mais si oui, il y avait de quoi être perturbé. Quoi qu'il en soit, on a envie de dire "tout ça pour ça" : un an de travail pour se faire démolir par les critiques et, pire encore, subir la tiédeur de la majorité des fans. Si l'album s'est brièvement classé dans le top 10 anglais, ses ventes ont été fort décevantes : The Meninblack est un flop.

Un flop malheureusement mérité, même en pesant le pour et le contre. Il y a de quoi être peiné pour le groupe qui pensait avoir créé un grand album (Cornwell et Burnel le pensent d'ailleurs toujours aux dernières nouvelles), mais rien ne permet de lui donner ce titre. Tout d'abord, cette orientation technologique aura logiquement laissé sceptiques les fans de la première heure. Elle est calquée sur des groupes centraux de la new wave (ULTRAVOX, DEVO, MAGAZINE), et certainement aussi sur KRAFTWERK. Cependant, c'est tout simplement par la qualité de composition que cet album pêche, surtout quand on le compare au complexe The Raven. Ici, des mélodies courtes sont mises au service du fond répétitif et la sauce ne prend pas vraiment, surtout avec le parlando de Cornwell et les cris suraigus censés représenter les aliens. Ensuite, les partisans du disque disent qu'il est en avance sur son temps, ce qu'on peut nier... aller jusqu'à comparer ceci avec de la techno n'a pas de sens : le disque est clairement rock malgré tout, c'est simplement de la new wave, futuriste mais pas plus que d'autres groupes, et pas spécialement annonciatrice de la musique de danse électronique.

Ensuite, soyons justes, l'album n'est pas non plus complètement raté, il est juste bancal et peu intéressant, beaucoup moins jouissif que les quatre précédents et certains des suivants. Il convient de citer l'instrumental d'introduction, "Watlzinblack", une valse électronique stupide mais proposant une ambiance maléfique amusante et originale. Les singles ont été "Just like nothing on Earth", un exemple-type des défauts cités ci-dessus, et "Thrown Away", un machin disco aux couplets horripilants (mais au refrain à retenir). Par contre, "Waiting for the Meninblack", "Four Horsemen" et le final "Hallow to our men" sont bien plus près d'atteindre l'objectif. L'instrumental "Turn the centuries, Turn" est acceptable et "Manna Machine", à défaut d'être vraiment réussie, s'approche quand même un peu de ce que sera la techno (mais je serais plutôt tenté de le comparer avec ENO et CLUSTER).

On aimerait pouvoir un peu plus défendre ce disque, atypique à défaut d'être vraiment révolutionnaire, mais ce ne serait guère raisonnable. Désolé, mais les STRANGLERS ne sont pas lucides envers leur travail, à moins qu'ils ne manquent d'honnêteté à son sujet. The Meninblack restera littéralement un ovni, qu'on peut apprécier un peu pour son étrangeté, mais qui ne retiendra pas bien longtemps l'attention, surtout plus de trente ans après sa parution. Ulcérés par l'échec public de ce cinquième album, ils ont de nouveau changé de direction, publiant le suivant, plus pop et romantique, avant même la fin de 1981.

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   (2 chroniques)



- Jet Black (batterie, chant)
- Jean Jacques Brunel (basse, chant)
- Hugh Cornwell (guitare, chant)
- Dave Greenfield (claviers, chant)


1. Waltzinblack
2. Just Like Nothing On Earth
3. Second Coming
4. Waiting For The Meninblack
5. Turn The Centuries, Turn
6. Two Sunspots
7. Four Horsemen
8. Thrown Away
9. Manna Machine
10. Hallow To Our Men



             



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