En voilà une pochette qui a fait scandale à l’époque. Mais que serait le hard rock sans une bonne dose de provocation ? Sinon « 1984 », dont la production est signée Ted Templeman (producteur principal des Doobie Brothers), c’est aussi l’arrivée fracassante des synthés au sein de ce groupe mythique. Et dieu sait qu’un changement aussi radical ne peut plaire à tout le monde. Ecoutez « Dirty Movies » issu de « Fair Warning ». Et maintenant « I’ll Wait ». Ça y est vous avez saisi le sujet du litige ? Et puis difficile de passer à côté du monument « Jump » marqué lui aussi au fer rouge par les claviers.

Bon, le groupe change. Et alors ? Très peu de groupes ont su étendre leur recette sur toute une carrière sans jamais en changer les ingrédients. Sur « 1984 », les claviers sont beaucoup moins présents que le suggère la rumeur. Certes les deux titres précédemment cités (ainsi que le titre éponyme qui est une intro improvisée d’une minute sans grand intérêt) surprennent, surtout au vue des productions précédentes. Mais, si « I’ll Wait » agace un peu, « Jump » est dotée d’une énergie puissante et décapante.

Pour le reste de l’album, il n’y pas grand-chose à redire. « Panama » et son imposant riff d’intro, inscrit l’album dans la parfaite lignée tracée par « Women And Children First » et par « Fair Warning ». « Drop Dead Legs » et « Girl Gonne Bad » démontrent les qualités de composition d’Eddie. « Hot For Teacher » met tout le monde d’accord quant à sa virtuosité. De son côté, David Lee Roth brille toujours autant, même s’il semble s’autoriser moins d’extravagances vocales qu’auparavant. Signalons tout de même un petit bémol au sujet du chant : la qualité des chœurs laisse parfois à désirer car ceux-ci semblent lointains et dénués de relief.

En résumé, « 1984 » est un incontournable de la discographie de Van Halen.