En cette année 78, le grand Joe DASSIN va fêter ses quarante ans. Il n'est donc guère étonnant de lire le titre de ce onzième opus, dédié aux femmes de sa vie. Bien entendu, les ménagères de moins de 50 printemps risquent bien de prendre ce titre pour argent comptant et vont se ruer pour acheter l'objet tant convoité du désir... on peut en tout cas l'imaginer ! Joe n'a désormais plus rien à prouver, et fait partie intégrante du paysage de la musique populaire française. C'est d'ailleurs en ces années qu'on le retrouve très fréquemment à la télé les samedis soirs à animer des spéciales Joe du couple Carpentier. Allons-y tranquilou, pas de stress !

Nous trouvons un seul classique dans cette livraison, mais pas n'importe lequel, en effet : « Dans les yeux d'Emilie » est une composition plus moderne que les précédentes, et assez inhabituelle dans le répertorie de Joe. La chanson met en scène les rapports entre le chanteur et la belle Emilie, une Québecoise qui ensoleille sa vie. Les saisons passent et les couplets calmes s'entrecroisent avec le refrain très dynamique. Un titre fort réussi qui eut un succès considérable, mes grands-mères en raffolaient, c'est dire !

Sinon, de belles histoires d'amour comme s'il en pleuvait : un p'tit piano jazzy et une guitare frustre sur « Quand on sera deux », une belle guitare folk sur la mignonne « Noisette et Cassidy ». « J'ai craqué » le voit à nouveau piocher dans une ambiance à la DUTEIL, c'est finalement fréquent ! Une petite confession, qui montre le quotidien classique de chacun ! « La rue marie-Laurence » est une petite ballade qui balade dans les rues de Paris... « Petit ballon » est une petite ode countrysante aux femmes enceintes, il en faut pour toutes, et c'est la cas !

« La demoiselle de déshonneur » raconte l'histoire d'une prostituée qui racole à coté de l'église, un petit texte presque grivois qui narre «  le premier amour d'un quart d'heure »... C'est mignon et la chanson se laisse bien écouter, ça vaut le coup, la première expérience sexuelle de notre Joe ! Cela dit, le titre porte quelque peu à confusion et serait aujourd'hui attaqué de toutes parts par les associations féministes, avec raison ! D'ailleurs question bagatelle : « Mon copain Julie » évoque un sex friend, on l'aurait parié !

Quelques petits rythmes discos sont présents, in est en 78 que diable ! Ainsi, Angelina est « La femme idéale » mais a tous les défauts... Chaque homme a du ressentir ce genre de sensation au moins une fois dans sa vie ! Puis c'est au tour de la trépidante « Maria ». Et évidemment, on en termine avec « La première femme de ma vie », sa maman la pianiste Béatrice Launer. Un texte plein de jolies mémoires, une mélodie mignonnette sans être un classique. On en peut jamais réellement dénigrer une chanson d'un enfant pour sa maman.

Pas un album classique de Joe DASSIN, mais un instantané symbolique de la fin des années 70, au moment ou le disco et la variété se mixent pour le plus grand plaisir des auditeurs. Toutes ces chansons « pour les femmes » restent toutefois bien agréables, et il nous reste « Dans les yeux d'Emilie » pour l'éternité !